Jockey Club : Study Of Man et l'art Bary
03/06/2018 - Evénements
Connaissez-vous l’art Bary, celui de gagner pour la 6ème fois le Prix du Jockey Club? Connaissez-vous le nouveau champion des 3 ans français Study Of Man, le petit fils de Miesque? En ce dimanche 3 juin 2018, une partie de l’histoire des courses a connu un nouveau chapitre. Voir les différés d’avant et d’après course et les très nombreuses interviews.
Les derniers instants avant le Jockey Club 2018, des écuries au rond
Gagner une première fois le Jockey Club relève déjà de l’exploit mais une 2ème puis un 3ème suivi d’un 4ème, d’un 5ème et maintenant d’un 6ème, cela force le respect et l’admiration. Alain de Royer-Dupré était jusqu’à présent l’entraîneur en activité le plus titré de la course avec 6 sacres. Au soir de ce premier dimanche de juin 2018, Pascal Bary l’a donc rejoint. Mais ce dernier ne pensait pas à cela en allant chercher son nouveau champion sur la piste. A ce moment, on a trouvé un Pascal Bary au bord des larmes, prêt à tout lâcher. Ses yeux étaient rouges d’émotion « C’est une très belle course, c’est difficile d’arriver à ce niveau là. C’est émouvant, c’est une telle famille de chevaux. Les propriétaires font des efforts énormes pour arriver à ça. »
L'avant Jockey Club dans le rond de présentation
Des sacrifices, il en est question. Avant que naisse Study Of Man, la famille Niarchos a fait le choix d’envoyer sa mère Second Hapiness à la saillie au Japon. La fille de Storm Cat y a d’ailleurs passé plusieurs années en étant saillie par deux fois à Bago (ex Niarchos), Neo Universe et donc Deep Impact. Mais on ne peut pas dire que les produits sont restés dans l’histoire bien au contraire… En 2015, il est temps pour Second Hapiness de revenir en Europe. Après avoir donné naissance à Study Of Man, elle a été croisée à Galileo. De ce croisement est né Tiki, un mâle de 2 ans à l’entraînement chez Pascal Bary.
La victoire de Study Of Man nous ramène surtout aux grandes heures de Miesque, son illustre grand-mère qui avait été vengée dans le Prix de Diane par le truchement de sa fille East Of The Moon. Là aussi, le clan Niarchos était derrière ces succès avec l’aide à l’époque de François Boutin. La dernière victoire dans le Derby français de la casaque bleue et blanche remontait à 2002 avec Sulamani. 4 ans plus tôt, les couleurs brillaient avec Dream Well. En 1993, Hernando apportait un premier sacre et notons qu’en 2004, Blue Canari défendait les intérêts de Jean-Louis Bouchard et de la famille Niarchos. Les deux parties étant copropriétaires à l’époque de 50% du cheval.
Un an près Senga qui défendait déjà l’entraînement Bary et la casaque Niarchos, Stéphane Pasquier alias Paquito, inscrit quant à lui son nom au palmarès du Jockey-Club pour la première fois. « C’est un cheval que j’aime depuis si longtemps, nous a-t-il déclaré encore en revenant dans le rond, encore en selle. Il a été emmené au millimètre par son entraîneur. Je l’ai un peu monté contre nature aujourd’hui en étant proche mais il a été lutteur jusqu’au bout. »
Le retour de Study Of Man et les réactions des gagnants et battus
Mais à l’instant où l’on interrogeait Stéphane, l’ombre du doute pour la victoire planait encore sur l’hippodrome des Princes de Condé. Une réclamation de Mickaël Barzalona, arrivé 2ème, portait sur l’ordre d’arrivée et donc le vainqueur. Tout s’est visiblement joué dans la dernière ligne droite quand le vainqueur a penché mais les commissaires ont maintenu l’arrivée c’est ainsi que le superbe Patascoy, fils de Wootton Bassett, a conclu deuxième devant un incroyable Louis d’Or (Intello).
Xavier Thomas Demeaulte était ravi après coup « On avait décidé durant l’hiver qu’on irait sur le Jockey Club avec de la fraicheur en lui faisant un programme allégé. On a eu de petits soucis tout en faisant notre rentrée à Toulouse comme cela était prévu. Il avait gagné facilement puis on a tenté notre chance dans le Guiche pour savoir s’il avait le niveau pour Paris et il a une nouvelle fois répondu présent. » Acheté par son entraîneur yearling, Patascoy met en lumière le Haras du Long Champ où il a été élevé par Barbara Moser qu’il l’a vendu 40.000€. Ce petit-fils de Winged Love, un Derby winner en Irlande, porte la casaque espagnole de Roberto Cocheteux Tierno dont la passion des courses est née à Madrid. Tout jeune, ce propriétaire aujourd’hui retraité du domaine de la santé (ses entreprises étaient basées en Colombie, Venezuela, Pérou, Brésil, Argentine, …) habitait à côté de l’hippodrome de Madrid qu’il fréquentait avec ses amis. Il a ensuite commencé par avoir des chevaux en association jusqu’à ce qu’il se lance un jour avant de fonder sa propre écurie.
A 66 ans, Roberto Cocheteux Tierno a une douzaine de chevaux à l’entraînement à Mont-de-Marsan chez XTD mais aussi quelques uns en Espagne chez Joanes Osorio, duc d’Alburquerque, fils du célèbre gentleman. D’ailleurs, un autre propriétaire n’ayant que très peu de chevaux dans son écurie s’est vu à l’honneur dans cette édition 2018 du Jockey Club, son nom Camille Garnier, propriétaire de Louis d’Or arrivé 3ème : « La course n’en parlons même pas. Un propriétaire comme moi à côté de ceux qui ont 200, 300 chevaux dans leurs écuries ! J’ai qu’un espoir c’est que les petits propriétaires puissent vivre la même chose sinon les champs de courses de province ne vivraient plus. J’ai espoir. »
Propriétaire depuis 2003 avec aujourd’hui 8 chevaux, Camille Garnier avait acheté Louis d’Or yearling au Haras du Lieu des Champs pour 27.000€. Ce neveu de Sudan (Gr.1) élevé par les Wildenstein avait été repéré par son actuel entraîneur Tony Castanheira : « J’ai crié, je vous garanti que quand il est venu entre les chevaux j’ai cru à la victoire mais les 10 derniers mètres étaient vraiment trop durs. Ce sont des courses dures pour les 3 ans. » Tony Castanheira présentait là son troisième partant de Jockey Club après Aventador (7ème en 2014) et Russian Dream (10ème en 2010).
Revivez la course en selle sur le 3e, Louis d'Or, et les sensations d'Antoine Hamelin. Ca décoiffe !
Study Of Man devant Patascoy (caché) et Louis d'Or
Study Of Man, fils de Deep Impact qui avait déjà donné les classiques européens Beauty Parlor et Saxon Warrior
Edouard de Rothschild, Pascal Bary, Electra Niarchos et Alan Cooper attendant le résultat de l'enquête
Soulagement