Dans les prés de Clovis Bardin, l'éleveur de Balko des Flos

12/10/2018 - Focus Elevage
Ravaleur de façades et éleveur de champions d'obstacle. Voilà ce que peut marquer Clovis Bardin, installé dans la région de Baugé en Anjou avec sa femme Florence et son fils Ludovic. Visite chez l'éleveur de Balko des Flos, vainqueur du Ryanair Chase devant Un de Sceaux cette année à Cheltenham.


Clovis Bardin avec le frère de Balko des Flos par Joshua Tree

 

Fils d'agriculteur, Clovis Bardin s'est installé à la ferme familiale de Saint-Philibert-du-Peuple, mais pas pour faire de l'agriculture comme tout le monde l'entend. L'Anjou est l'un des rares endroits en France où l'élevage de chevaux de courses n'est pas considéré comme un loisir snob par les gens de la terre mais comme une activité aussi naturelle que réjouissante. Clovis Bardin a fait plusieurs métiers. Elevé à la ferme, il sait tout faire de ses mains. Alors il s'est retrouvé conducteur d'engins plusieurs années sur le chantier de l'autoroute toute proche, l'A85 entre Angers et Tours. Puis, il a fait du ravalement de façade, s'est installé à son compte et l'affaire marche bien. Comme tous les patrons, il ne trouve aucun personnel alors que les chantiers s'accumulent, les jeunes français étant sans doute trop intellectuels pour faire du ravalement de façade. Heureusement, son fils Ludovic travaille maintenant avec lui. Mais comme souvent, si les hommes causent, les femmes de la maison possèdent la clé.

 

 

Clovis Bardin détient un label devenu célèbre dans l'Europe de l'obstacle, un suffixe qui gagne des Groupes à Cheltenham et qui fait trembler les rings de vente :les "FLOS". Et tout cela provient de ses femmes, c'est à dire son épouse Florence, aide-soignante en Ehpad, et sa fille Florine, née le 25 mars 2005. Le premier poulain de l'élevage Bardin est né exactement le même jour. Il a été nommé Salut Flo et l'histoire était lancée sur les chapeaux de roues car ce fils de Saint des Saints avait gagné à Auteuil avant de remporter un Gr.3 pendant le festival de Cheltenham !

 

 

Croisée à Balko, sa mère Royale Marie a ensuite donné le champion Balko des Flos, lauréat cette année du très prestigieux Ryanair Chase (Gr.1), en battant Un de Sceaux, une légende vivante. Elle a aussi produit avec Turgeon la mère de Vision des Flos, autre fils de Balko, gagnant de Listed dont le frère par No Risk At All a été vendu 200.000 € à la Derby Sale 2018.

 


Royale Marie, la mère de Balko des Flos

 

De nos jours, compte-tenu de l'explosion du marché de l'obstacle tout le monde s'arracherait Royale Marie, même si elle n'avait gagné qu'un tout petit réclamer sur les anciennes haies de Marseille-Vivaux, en tant que fille de Garde Royale et la bonne jument d'Auteuil Marie des Epeires. Mais pendant l'hiver 2002/2003, une telle jument se retrouvait sur le carreau. Pendant ce temps-là, notre ami Clovis avait dû se débarraser de sa jument d'attelage, devenue dangereuse. Dans les faits, il n'avait absolument pas besoin de chevaux mais voir le boxe vide le dérangeait tous les matins. Il entend parler de cette jument par Michel Peltier, fameux marchand de chevaux, mais il trouve que le prix de 4000 € est trop élevé. Début décembre, il attèle le van à la merco et monte à la capitale...du ring, c'est à dire Deauville pour la vente d'élevage. Diantre, les prix sont encore plus élevés ! Revenu désespérement à vide, il appelle Michel Peltier et conclut l'affaire. Il ne sait pas encore la fortune que cet investissement déraisonné va lui rapporter.

 


Ludovic Bardin, le fils.

 

Aujourd'hui, Clovis Bardin détient 10 poulinières, dont Royale Marie, 3 de ses filles et 6 juments d'autres souches. D'ailleurs, il a gagné un Gr.2 en 2016 à Cheltenham avec Protek des Flos, né encore d'une autre souche. Comme souvent en Anjou, il n'a pas tout d'un seul tenant, mais plutôt des petits paddocks sableux dispersés à droite et à gauche dans la commune de Saint-Philibert du Peuple, pour l'hiver, et à l'opposé, des prés riches dans les terres basses et innondables, le long du ruisseau du Lathan. La pression urbaine, à moins de 30 minutes d'Angers et proche de l'Autoroute, est forte et les prés disponibles sont rares. Avec 25 hectares, les Bardin ne conservent chez eux que les poulinières suitées. Tout part au sevrage chez Jacques Chérel, partenaire et ami depuis le début.

 VOIR LA JUMENTERIE ET LES FOALS DE CLOVIS BARDIN

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