Les femmes entraineurs : un long combat contre les moeurs

17/06/2017 - Grand Destin
L’égalité sportive homme/femme fait débat depuis mars 2017, avec la remise de poids de 2 kilos accordée aux femmes jockeys, mais ce sujet ne date pas d’hier. La licence d’entraineur public n’est accordée aux femmes que depuis 60 ans seulement. Comment une féministe anglaise a fait plier les hautes instances du Jockey Club. Retour sur l'aventure des femmes entraineurs dans le monde, à la veille du Prix de Diane. par Xavier BOUGON
Le 1e mars 2017, les femmes-jockeys auront eu à une remise de poids de 2 kilos lorsqu’elles seront confrontées aux hommes. En Angleterre, le droit de vote est accordé aux femmes (de plus de trente ans) en 1918 (alors que les hommes peuvent voter à partir de 21 ans). L’égalité est rétablie dix ans plus tard. En France, les femmes n’obtiendront ce droit qu’à partir de 1944. La place des femmes dans le monde du travail est un enjeu primordial puisque c’est par le travail qu’elles gagnent leur autonomie financière, l’un des piliers de l’égalité.
 
Une seule femme selle une partante dans le Diane 2017 : Pia Brandt qui présente l'outsider Normandie. Deux femmes ont déjà remporté le Prix de Diane en tant qu'entraineur : Christiane Head-Maarek avec Harbour en 1982, Egyptband en 2000 et Trêve en 2013, ainsi que Corine Barande-Barbe avec Carling en 1995.
 
 
Les femmes anglaises n’entrainent officiellement que depuis 1966

 
Mais pourquoi avoir attendu si longtemps pour permettre aux femmes d’exercer le même métier d’autant que leur activité n’était pas inconnue des autorités hippiques. De tout temps, elles n’avaient pas le droit au chapitre et pourtant les femmes-entraineurs ne seront reconnues l’égal des hommes en Angleterre qu’à partir de 1966, date à laquelle la Cour d’Appel donnera raison à Florence Nagle après des négociations et une lutte de plus de vingt ans auprès du Jockey Club. «C'est une question de principe, je suis une féministe, je crois à l'égalité des droits pour les femmes, les choses doivent être décidées par la capacité et non par le sexe». Les Law Lords ont ensuite déclaré que «les droits d'une personne au travail ne devraient pas être empêchés par les pouvoirs dictatoriaux d'un organisme qui détient un monopole ». Devant la décision accablante et embarrassante de la cour, le Jockey Club capitule le 3 août 1966.
 
Misogynie : un éminent membre de la famille Tattersalls aurait exhorté Mme Nagle à «revenir à son tricot »
 
La féministe, Florence Nagle.
 
Florence Nagle entraine des chevaux de courses et des chiens de race depuis 1920. En marge de son activité, elle est engagée dans le combat des femmes, à l’instar d’Emmeline Pankhurst, une politicienne britannique féministe, qui fera partie des 100 personnalités les plus influentes du XXème siècle.
 
À l'époque, les femmes sont obligées d'employer des hommes pour obtenir du Jockey Club une licence d'entraîneur en leur nom, ou d'utiliser le nom de leur mari. Florence entreprend alors, et ce pendant vingt ans, de travailler pacifiquement à redresser les injustices faites à son sexe. Elle remet en question avec succès la domination des «gentlemen's clubs» qui règnent alors sur le monde des courses (mais pas que), s'attaquant aux inégalités homme/femme jusqu'à devenir en 1966 l'une des quatre premières femmes du Royaume-Uni à obtenir une licence.

Déjà expulsée de son école !


Née près de Manchester en 1894, Florence était la fille de Sir William George Watson, baron de Sulhamstead. Elle est scolarisée à l'abbaye de Wycombe avant d'étudier l'économie domestique à Evendine Court d'où elle est expulsée après avoir visité la cathédrale de Worcester sans permission. Accompagnée par la fille d'un chanoine, elle avait loué une voiture pour l'excursion. A 15 ans, elle était l'une des premières femmes dans le Berkshire à détenir un permis de conduire. En juillet 1916, elle épouse James Nagle, un irlandais dont elle divorcera en 1928.

Elle entraine son premier cheval en 1920, un poulain d’origine irlandaise, Fernley (Tredennis) puis hérite des terres et des finances de son père, décédé. Elle achètera par la suite Westerlands, une ferme située à Petworth (Sussex) afin de construire des écuries ; dorénavant, elle se consacre à plein temps à son hobby.
En 1932, elle embauche Alfred Stickley en qualité de garçon d’écurie qui lui servira d’entraineur officiel.

C’est à Petworth que va naître un fils de Sandwich (Sansovino), Sandsprite (descendant de la championne La Flèche), après avoir acheté la mère Wood Nymph, 240 Guinées. Florence voulait une saillie de Sansovino, mais elle était trop chère et doit se rabattre sur son fils, Sandwich. Elle est déjà titulaire de plusieurs succès sous ses couleurs (verte, croix de Saint-André rouge) quand, trois ans plus tard, il est au départ du Derby d’Epsom (1937). Monté par John Crouch, il termine second, à 100/1, de Mid Day Sun (Solario), propriété de Mme Lettice Mary Miller (épouse de George Butt Miller), la première femme gagnante du Derby à Epsom. Lady James Douglas et son poulain Gainsborough avaient gagné le Derby en 1918, disputé cette année-là à Newmarket.
 
Pour 3.500 Guinées, Rose of England (Teddy), âgée de 15 ans, fut l'un de ses premiers achats. Cette jument, élevée par Lady James Douglas (!), avait gagné les Oaks 1930 pour Lord Glanely et avait déjà donné naissance au vainqueur du Saint-Leger 1937, Chulmleigh (Singapore) et au meilleur deux ans anglais de 1939, British Empire (Colombo). Pour Florence, elle retournera à Colombo qui lui donnera Westerlands Rose. Sa production donnera plus dix succès à Mme Nagle. Une de ses filles donnera naissance à Gelert (Owen Tudor) qui, après une brillante carrière pour Florence, sera exporté en Amérique du Sud comme étalon.
 
 

Rose of England
 
 
Lors des ventes de Newmarket de décembre 1944, elle achète Carpatica, une deux ans, fille de Hyperion et d’une gagnante des 1000 Guinées, Campanula (Blandford) pour une somme record, 15.000 Guinées. Elle deviendra par la suite, la grand-mère de Calliopsis (d’où Virunga, Vitiges) et l’aïeule, entre autres, de Tony Bin, Bolkonski, Athens Wood...
 
Mais ce n’est qu’en 1966 que son premier pensionnaire est officiellement reconnu, il s’agit de Mahwa (Match), une 2 ans. Elle est enregistrée comme appartenant à son amie, Mlle F. Newton Deakin, (casaque verte, écharpe noire) avec laquelle elle possédait conjointement plusieurs de ses chiens. Cette même association avait acheté, en 1956, un foal qu’elle nommera Elf Arrow. Il gagnera trois ans plus tard, le Liverpool St Leger sous l’entrainement officiel de William Stickley.
 
Florence sponsorise la première course pour apprenties-jockeys
 
Insatisfaite par le manque de considération vis-à-vis des femmes-jockeys, Florence sponsorise, en 1986, la première course pour femmes sur l’hippodrome de Kempton Park : « Florence Nagle Girl Apprentices' Stakes». Elle décède deux ans plus tard (1988) dans sa maison de West Chilington, dans le Sussex à 94 ans, léguant dans son testament des fonds destinés à poursuivre le financement de la course. La première édition réunit cinq partants le 11 avril 1986. Alison Harper (en selle sur un 3 ans) devance de 2 longueurs une certaine Gay Kelleway (future entraineur) suivie de Wendy Carter, Debra Price et Sharon Greenway. L’année suivante, onze chevaux sont au départ dont le gagnant monté par Janice Coyle qui devance Wendy Carter (en selle sur un élève de Lester Piggott). En 1990, l’épreuve réunit 20 partants.
 
Les trois autres suffragettes
 
Suite au succès judiciaire de Florence Nagle, trois autres femmes vont se voir autoriser à entrainer officiellement : Miss Norah Eleanor Wilmot, Mrs Louisa-Eileen Dingwall et Miss Auriol Vivienne Sinclair la première année. Viendront s’y ajouter l’année suivante, Mrs Rosemary-Ann Lomax, Miss Sarah Elizabeth Hall et Miss Margery Lucinda Nightingall.
 
 

L’amie de Florence, Norah Wilmot, entraineur de la Reine Elizabeth II

Miss Norah Eleanor Wilmot
devient la première femme à entrainer un vainqueur légitime. Elle remporte son premier succès... dès le lendemain de l’obtention de la licence !

La situation précédente était souvent impopulaire d’autant plus que le monde des courses sait pertinemment que Norah entraine notamment quelques chevaux de la Reine. L’anecdote la concernant tourne au ridicule. En octobre 1961 à Kempton, No Fiddling (Guersant et Lady Godiva) l’emporte pour les couleurs du Captain George Drummond, entrainé officiellement par Robert Greenhill. C’est officieusement la victoire de Miss Wilmot, c’est ainsi que la foule lui fait une véritable ovation.

Le steward en chef, le Captain Charles Moore, défie personnellement les règles du Jockey Club et emmène Norah dans l'enclos pour se tenir à côté de son cheval gagnant, à la manière d'un entraîneur masculin. Au printemps précédent, Miss Norah n’avait pas eu droit aux mêmes honneurs lors de la victoire de son «protégé » dans les Blue Riband Trial St. à Epsom où l’on ne badine pas avec l’autorité.


 
 
Louisa Dingwall

Mme Louisa (Louie)-Eileen Dingwall (née Foott) est âgée de 73 ans quand elle « décroche » sa licence après une remarquable carrière militaire lors des deux guerres mondiales. En France, elle est connue comme étant le mentor de Gorgeous Strike, vainqueur en 1969 du Grand Prix du Conseil Général des Alpes-Maritimes, même si Ernest (Ernie) Fellows (le père de John) est officiellement l’entraineur. En 1970, elle compte un autre succès à Cagnes.
 
Auriol Sinclair
 
Agée de 48 ans, Auriol Sinclair obtient sa licence (de plat et d’obstacles) que lui gardait bien au chaud l’entraineur John Bolton, l’année même de la victoire de Charlottown (le fils de la championne Meld) dans le Derby d’Epsom pour son voisin de cour, Gordon-Richard Smyth. Ce dernier avait repris l’écurie située à Lewes, occupée six ans plus tôt par Towser Gosden (le père de John), entraineur d’Aggressor, vainqueur des King George VI and Queen Elizabeth St. devant une certaine Petite Etoile. Décédée en janvier 2000 à 81 ans, Auriol avait été la première femme-entraineur à dépasser les 100 victoires officielles.
 
Rosemary Lomax
 
Mme Rosemary-Ann Lomax est la première femme, de l’après 1966, à avoir gagné Groupe 1, en l’occurrence, l’Ascot Gold Cup avec Precipice Wood (Lauso) en 1970 pour R.J. McAlpine.
 
Sarah Hall
 
Sally Hall est la fille de Tom, le frère ainé de Samuel (décédé en 1977), le très populaire entraineur installé à Brecongill Stables (Middleham). Sam est le père de Liz (qui a eu des hautes responsabilités à Copgrove Stud Farm) et de Kate (Walton). Installée dans le nord du Yorkshire, cette dernière prendra sa licence en 2001.
 
Margery Nightingall
 
Margery-Lucinda Nightingall n’est autre que la sœur cadette de Walter, entraineur de renom à Epsom, vainqueur du Derby 1943 (Straight Deal) et des 2000 Guinées 1965 (Niksar). Walter décède en 1968, c’est alors que sa sœur prend la suite mais seulement le temps pour les «clients» de s’organiser. La fratrie qui comptait six enfants dont quatre filles, était issue d’une famille d’excellents jockeys dont William (décédé en 1926).
 
Jessica Harrington
 
L'Irlandaise Jessica Harrington, née le 12 février 1947, fille du brigadier Bryan Flower, a remporté en 2017 la Cheltenham Gold Cup avec le cheval Sizing John ainsi que d'autres Gr.1 pendant le Festival tels que le RSA Chase avec Boston's Angel, 2 éditions du Champion Bumper, 2 du Queen Mother Champion Chase avec Moscow Flyer, l'Arkle, ... Elle est également entraineur de l'excellent "hurdler" Jezki ainsi que du lauréat de Gr.1 en plat Pathwork (National St. Gr.1 2010).
 
 
 
 
Notes
 
  • Mme Helen-Marjorie Johnson-Houghton (née Walwyn en 1910) est la première femme entraineur à avoir gagné (officieusement) un classique. Son pensionnaire, Gilles de Retz (VOIR CI-CONTRE) (Royal Charger), enlève les 2000 Guinées 1956 pour l’entrainement de Charles Jeirdein, son assistant. Helen, sœur jumelle de Fulke-Thomas Walwyn (vainqueur en 1936, en tant que gentleman, du Grand National de Liverpool), était veuve depuis 1952 de Gordon Johnson-Houghton lequel lui avait donné un fils, Richard-Fulke, grand entraineur par la suite. En 1966, Helen avait déjà cessé son activité. Elle sera la première des trois femmes à intégrer le Jockey Club en décembre 1977. 
  • En Angleterre en 2000, 64 femmes sont munies d’une licence d’entraineur d’obstacles. Parmi celles-ci figure Mme Henrietta Knight, qui possède une licence depuis 1989. Son protégé, Edredon Bleu, gagne le Queen Mother Champion Chase 2000 avant que Best Mate, n’inscrive son nom trois fois au palmarès de la Gold Cup de Cheltenham (de 2002 à 2004). Elle arrête le métier en 2012.
  • Mai avant elle, Jenny Pitman (née Harvey) avait enlevé deux fois la Gold Cup (1984 et 1991) ainsi que le Grand National de Liverpool 1983 dont elle était la première femme vainqueur. Elle récidivera en 1995. Depuis, Venetia Williams y inscrira son nom. En 1964, Jenny entrainait déjà dans l’ancienne cour de Fred Winter à Lambourn. En 1966, elle donne naissance à un fils et ne revient sur la scène hippique que début 1969, l’année où, avec 8 chevaux à l’entrainement, elle selle tout de même le second du Grand National.
 

Edredon Bleu à Cheltenham
 
 
Le droit d’entrainer en Suède remonte à 1954
 
En Suède, la licence d’entraineur public aurait été délivrée aux femmes en 1954. Mlle Brita Strokirk, cavalière, prend la suite de son patron, l’entraineur Georg Wiedesheim après son décès en 1954. Elle a, depuis cette date, été tête de liste en Suède et a décroché au moins 15 «classics» scandinaves dont les Oaks (à 7 reprises de 1956 à 1969), le Derby (3 fois) et le St Leger (5 fois).
 
 

Gai Waterhouse
 
 
 
Le cas Gai Waterhouse :
 
Pour l’anecdote, Gabriel-Marie « Gai » Waterhouse, écossaise de naissance en 1954 mais élevée à Sydney, a sollicité une licence d’entraineur en Australie en 1992. Mais les choses ne sont pas passées à l'amiable. Fille d'un entraineur de légende, Tommy J. Smith, elle épouse Rob Waterhouse qui aura de sérieux ennuis avec la justice pour cause d'affaire de jeux. Gai Waterhouse se voit refuser sa licence d'entraineur à cause de cela. Elle finira par l'emporter au prix d'un long combat devant les plus hautes cours de justice d'Australie. Cette décision, qui sépare clairement les affaires professionnels des maris et épouses, fera jurisprudence pour toutes les femmes d'Australie. Gai Waterhouse est devenue un entraineur majeur dans son pays et dans le monde.
 
 

Un cas rarissime dans le monde, en tout cas au top niveau : une mère entraineur (Myriam Bollack) qui fait monter son fils (Alexis Badel)
 
 
Et la France ?
 
La licence « permis d’entrainer » a été créée à la fin des années 50 pour les gentlemen-riders qui désiraient entrainer leurs propres chevaux. Le statut de cavalière montant en plat n’intervient qu’en 1961 mais aucune n’est répertoriée comme étant titulaire d’une licence «permis d’entrainer» contrairement à 1970 où deux femmes figurent sur la liste (Mme Eglantine de Granvilliers à Maisons-Laffitte et Mme Catherine Verney en province).
 
La même année, les instances accordent à Mme Gérard Moreaux, ancienne cavalière et permis d’entrainer depuis 1969, une licence d’entraineur public pour le plat et l’obstacle (à l’époque, il fallait faire une demande distincte pour les deux disciplines). Sous son entrainement, Saloon remporte en 1979 le Prix Pénélope, aujourd'hui un Gr.3.
 
En 1975, Mme Myriam Bollack sollicite une licence d’entraineur particulier pour ses parents qui avaient gagné le Prix Saint-Alary trois ans plus tôt avec Prodice. Myriam devient entraineur public en 1978. Ses pensionnaires Air de Rien et Rêve d’Oscar figurent au palmarès du Prix Saint-Alary 1990 et 2000. Always Earnest enlève le Prix du Cadran 1995. Dernièrement, Norse King s’est imposé dans le Prix du Conseil de Paris et Cocktail Queen dans le Grand Prix de Deauville.
 
En 1975, il est accordé à Mme Henri Sabathé (ancienne cavalière) une licence d’entraineur public en remplacement de son mari décédé.
 
 
 
 
En 1977, Mme Christiane Head est titulaire d’une licence d’entraineur particulier pour sa mère, Mme Alec Head, qui remportera dès le mois d’octobre 1978 le Prix de l’Abbaye de Longchamp avec Sigy et le Prix de l’Arc de Triomphe, l’année suivante, avec Three Troikas. Criquette est la seule femme lauréate de la plus grande course du monde qu’elle remporte ensuite par deux fois avec la fameuse Trêve avec sur le dos le jeune retraité, Thierry Jarnet.
 
 
Jusqu’à l’obtention de la licence de sa fille, les pensionnaires Mme Alec Head (dont Riverqueen, Beaune, Realty) étaient officiellement entrainés par Christian Datessen (le premier garçon d’Alec).
 
Mme Patrick Barbe possède une licence publique depuis 1991. Comme propriétaire, elle avait connu ses premières émotions avec Deep Roots, pensionnaire de Pascal Bary. Vainqueur du Prix Morny 1982 (devant Ma BicheMme Ch. Head), il avait confirmé dans le Prix de la Salamandre, partageant la victoire avec une élève de Mme Ch. Head, Maximova.
 
 

Corine Barande-Barbe avec Cirrus des Aigles.
 
 
Corine va enlever, en tant qu’entraineur, le Prix de Diane 1995 avec Carling qui devance d’une encolure Matiara (Mme Ch. Head) laquelle lui avait pris un nez à l’arrivée de la Poule d’Essai. A l’automne, elle enlève le Prix Vermeille. L’année suivante, elle gagne le Prix Royal-Oak avec Red Roses Story. Sous l’entrainement de Mme Corine Barande-Barbe, Cirrus des Aigles va devenir le chouchou de l’hippisme français et même d’outre-manche, c’est dire ! Le dernier en date, Garlingari s’est imposé dans le Prix d’Harcourt 2016.
 
Mme Valérie Seignoux s’adjuge le Prix Royal-Oak 2012 avec Les Beaufs qui devance Silver Valny (Mlle M.L. Mortier). Mme Pia Brandt figure au palmarès du Grand Prix de Paris 2016 avec Mont Ormel.
 
Lady Herries (décédée en novembre 2014) est venu nous «chipper» le Prix du Jockey Club 1995 avec Celtic Swing qui avait devancé Poliglote (Mme Ch. Head). Le Grand Prix de Saint-Cloud 1989 lui est également revenu (Sheriff’s Star). A Saint-Cloud, Lady Cecil a remplacé son mari lors de sa victoire «sur tapis vert» (distancement de Spirijim) dans le Grand Prix 2014 avec Noble Mission (frère de Frankel).
 
Mme Amanda J. Perrett était venu, en 2000, s’emparer du Prix du Moulin de Longchamp et du Prix de La Forêt avec Indian Lodge. Mme Julie Cecil (première épouse d’Henry) a gagné le Prix Dollar 1994 avec Alderbrook lequel avait été entrainé par Sally Hall précédemment.
 
 

Deuxième cas d'une mère entraineur avec son fils jockey au meilleur niveau : Les Beaufs remporte le Prix Royal Oak (Gr.1) sous la selle de Julien Guillochon, pour le compte de sa mère Valérie Seignoux.

 
 
D’autres femmes ont inscrit leur nom au palmarès de courses principales telles que :
 
  • Mlle Valérie Dissaux (Dobby Road, Double Heart, El Valle entre autres), Mlle Helena van Zuylen (Lexa, entre autres)
  • Mme Carole Dufrêche (Vertigineux)
  • Mlle Sandrine Tarrou (la compagne de Thierry Jarnet)
  • Mme Nicole Rossio (Chichi Creasy)
  • Mme Loic Audon (plat – Haya Landa et obstacles)
  • Mme J. Laurent-Joye (plat et obstacles)
  • Mme Carole Vergne (Prix Miss Satamixa)
  • Mlle Brigitte Renk
  • Mme J. Bidgood (Prix du Cercle)
  • Mme Gina Rarick (Prix des Jouvenceaux)
  • Mme André Fabre (Prix Petite Etoile, entraineur particulier pour l’Ecurie Peregine).....et dernièrement Mme Jean-François Bernard (en remplacement de son mari décédé).
  • Par ailleurs, il a été délivré un permis d’entrainer à Mlle Edith Augonnet en 1976 puis sous le nom de Mme Jean Augonnet-Pointu, une licence publique en 1982. Elle a particulièrement réussi avec les demi-sang notamment ceux de la famille d’Armaillé. Elle a entrainé la mémroable Gloria IV.
 

Isabelle Pacault après la victoire de Carriacou dans le Prix Maurice Gillois.
 
 
L’obstacle en France
 
Mme Isabelle Pacault est la première femme gagnante d’un groupe 1, le Prix Maurice Gillois. Cette victoire n’est pas vieille puisqu’elle remonte à l’an dernier avec un poulain de son élevage, Carriacou. Ses autres élèves, Mister Mic et Lord Carmont, remportent le Prix des Drags 2004 et 2007. Lord Carmont ajoutera le Prix Murat en 2005. Sa fille, Anne-Sophie, est également titulaire d’une licence publique. En tant que permis d’entrainer, elle figure au palmarès du Grand Prix de Marseille avec Representing.
 
Mlle Béatrice Marie remporte le Prix Jean Stern 1991 (Gr.2) en selle Model Man, Mlle Florence Forneron enlève le Prix Amadou 2001 (Gr.2) (avec Vic Toto) avant de terminer sur le podium du Prix Cambacérès 2002 (avec Ladykish), Mlle Marie-Laetitia Mortier, le Prix Congress 2008 (avec Misérable). Elle fut le 1e entraineur de Mid Dancer.
 
Mme Eglantine de Granvilliers (permis, gagnante d’un Prix Wild Monarch), Mme de la Soudière-Niault, Mme Patricia Butel (ex Alexanian), Fanny Guedj, Mme Elisabeth Holmey (Prix du Président de la République) et Mlle Louise Carberry figurent au palmarès des groupes 3 en obstacles. Il en est de même pour Mlle Tatiana Puitg (entraineur particulier pour l’Ecurie Victoria Dreams) qui a également gagné le Prix Corrida en plat (Grace Lady).
 
Mme Françoise Gimmi-Pellegrino (pour l’écurie Bader) figure au palmarès d’une Listed en obstacles
 
Mlle Alexandra Rosa s’est imposée (en tant que permis) dans la Grande Course de Haies de Cagnes à deux reprises (Serienschock)
 
En 2012, 180 femmes (sur 1.150 licences) auraient entrainés des chevaux au galop. Au dernier recensement datant de la semaine dernière, le constat est sensiblement équivalent, 174 (dont 63 licences publiques sur 372) sur 956 (toutes licences confondues).
 
Notes : un trio de femmes
 
L’arrivée du Prix Ganay 2014 a donné lieu à un trio gagnant de chevaux entrainés par des femmes : Cirrus des Aigles, Trêve et Norse King. (Mmes C. Barbe-Ch. Head-M. Bollack).

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