Charles Ventrou, figure de l'Anjou Maine, n'est plus
Charles Ventrou s'est éteint à l'âge de 85 ans.
Il fit partie des pionniers qui ont porté le Lion d'Angers à sa place actuelle, un mélange de passion et de talent, de sens du partage, de l'engagement pour le bien commun et du bénévolat. Amateur plein de professionnalisme dans la préparation de ses partants, Charles Ventrou était un homme de terrain qui, avec ses jeunes camarades de la fameuse SHR du Lion d'Angers des années 70, ont porté les courses de l'hippodrome de l'Isle-Briand au haut niveau qu'on lui connaît aujourd'hui.
Président juqu'à l'an dernier du Lion d'Angers, Alain Peltier tenait bien sûr à lui rendre hommage par toutes actions menées au fil des années au sein de la Société de Courses. Il le connaissait d'autant mieux qu'il a été plusieurs fois associé avec lui, étant notamment éleveur de Libertin, l'un des meilleurs représentants de Charles Ventrou. Agriculteur à Brain sur l'Authion, après avoir été responsable d'une plantation de pommes à Thorigné d'Anjou, Charles Ventrou était l'archétype du pilier des courses du Lion d'Angers . Détenteur d'un permis d'entrainer, évidemment spécialisé dans l'obstacle et encore plus évidemment dans le cross, la discipline reine de l'obstacle dans le Grand Ouest, Charles Ventrou entrainait sur une toute petite piste dans sa ferme. Lui-même avait un physique de déménageur, mais ses chevaux étaient montés à l'entrainement par ses deux fils Dominique et Jean-Charles Ventrou. Ce dernier fut par ailleurs le cavalier d'entrainement du crack Matéa Lambern chez Gérard Margogne.
Charles Ventrou (2e à partir de la gauche), en tant que sonneur devant les cavaliers en parade lors d'un mariage au Lion d'Angers en 1958.
Charles Ventrou a connu la plupart de ses grandes réussites avec les produits de la même jument AQPS Dynamite II, qui lui, donné, outre Libertin, son propre frère Mandzaï (également fils du ténébreux Monsieur X) ainsi que Jimbo (Le Pontet). Ce dernier lui avait même permis de prendre une 2e place à Auteuil en 1984, à une époque où aller courir sur la Butte Mortemart représentait une aventure extraordinaire, même pour les meilleurs entraineurs professionnels de la région.
Plus tard, une fois à la retraite, et après avoir remis au placard sa casaque orange à chevron vert clair, Charles Ventrou a longtemps oeuvré en tant que commissaire au Lion d'Angers évidemment. S'il avait cessé d'entrainer, il restait éleveur et avait même atteint les sommets de la discipline grâce à son élève Faspard de Nuit, issu du croisement très "angevin" de Gaspard de la Nuit sur une mère par Sarpedon, lauréat du Grand Cross de Craon en 2004 pour l'entrainement d'Eric Leray.
C'est un page de l'histoire des courses qui se tourne avec son départ. France Sire adresse ses plus sincères condoléances à sa famille, dont les biens connu Eric et Claude Ventrou, et à ses proches. La cérémonie d'adieux aura lieu ce lundi 6 novembre à 10H00 en l'église du Lion d'Angers.