Hopeless : le seul produit de Tigron à l'entrainement gagne un quinté !
Hopeless, vainqueur du quinté du 28 mai à Chantilly, sous la selle de Ronan Thomas et la casaque de Daniel Airaldi (à gauche). Corine Barande-Barbe a eu la délicate attention de s'habiller elle aussi en jaune et orange. (PHOTOS APRH)
Il était une fois un brave coursier nommé Tigron. Il court il court le Tigron. Entrainé par Corine Barande Barbe, le fils de Lion Cavern a disputé 124 courses de 2 à 10 ans, dont 10 lors de sa campagne initiale. Lauréat de 15 courses, il a dépassé les 400.000 € de gains et s'est illustré dans tellement de quintés et divers handicaps qu'il fut l'un des chevaux les plus connus de France à la fin des années 2000. Mais même s'il a décroché 3 places de black-type, cet authentique flyer, à l'aise entre 1200m et 1600m, n'avait pas un profil suffisant pour intégrer une cour d'étalons prestigieuse, notamment en Normandie. Il a trouvé une place chez Valérie Vatel, éleveur à Augy sous Bois dans le Cher. Et pourtant, il ne rencontre pas le succès auprès des prétendantes, seulement 5 lors de sa 1e saison en 2012, et jamais plus que son record de 6 juments saillies en 2014.
Tigron.
Parmi ses 3 produits nés en 2013, un fils de Phalaee, non placée en 3 sorties, soeur de Wimborne par Ski Chief, voit le jour dans l'Allier chez Yves Maillet et J.D. Friconnet. Ces derniers demandent à Valérie Vatel de prendre le poulain, curieusement nommé Hopeless, à traduire par...sans espoir ! " Mais Valérie n'avait plus de place " explique Daniela Airaldi, une nouvelle venue dans le monde de l'élevage de chevaux de courses, installé dans l'Allier. " Moi je l'ai pris, et en fait ils me l'ont donné avec également la mère ! Quand il est arrivé à la maison, à l'âge d'un an et demi, il n'avait jamais vu un autre cheval que sa mère et n'était pas sevré. J'ai eu du mal au début car il avait peur de tout. Je l'ai mis avec un foal pour qu'il prenne confiance en lui mais même cela ne fonctionnait pas..." Quelque temps plus tard, quand tu fut rentré dans l'ordre, Daniela Airaldi commence à vouloir placer le cheval. " Tous les entraineurs que j'ai sollicité me le refusaient. Alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai appelé Madame Barande-Barbe, qui avait entrainé le père Tigron. Elle a accepté." La suite de l'histoire mène Hopeless à débuter discrètement cet hiver à Cagnes, puis a prendre 2 places avant de gagner son 1e quinté à Chantilly sur 1200 m, une discipline du sprint qui fut chère à son père mais aussi à son grand-père maternel, Ski Chief, un sprinter.
Hopeless est actuellement le seul cheval à l'entrainement de Tigron, qui avait eu un 1e partant l'an dernier, malheureusement mort au champ d'honneur après avoir pris quelques places. Il fait briller la casaque personnelle de Daniela Airaldi, qui fait partie de ses gens qui ont de la chance avec les chevaux. " Je me suis lancée il y a 14 ans dans l'élevage des pur-sang arabes pour l'endurance. J'ai alors acheté la ferme de Denis Parodat dans l'Allier. Mais quand j'ai vu que le marché de l'endurance n'était pas si porteur, je me suis tourné vers les courses avec une 1e pouliche anglo-arabe, Crazy Moon Daï DaÏ, qui m'a gagné le Grand Prix des Pouliches 2015 à Tarbes, sous mes couleurs ! Maintenant j'ai une douzaine de poulinières,dont 2 filles d'Harmonie Trésor par Network et Vidéo Rock et une fille de Débandade que j'ai aussi acheté à Guy Chérel."
Daniela Airaldi possède toujours Phalaee, la mère d'Hopeless aujourd'hui âgé de 21 ans et qui a mis bas ce printemps d'un foal de Noroît. " Elle ne sera pas resaillie cette année car je veux qu'elle se repose. Mais l'année prochaine, elle retournera à Tigron, un étalon qui mérite beaucoup plus d'intérêt de la part des éleveurs. D'ailleurs, j'ai une autre fille de Tigron, âgée d'un an, qui s'appelle Tigrette (NDLR : nièce de Jazz d'Allier et Kandjar d'Allier) et qui est très belle !
