L'hippodrome du mois avec la FNCH : Saint-Brieuc

21/03/2024 - Actualités
Tous les mois, la Fédération Nationale des Courses Hippiques pour propose de découvrir et les acteurs d'un hippodrome en région. Multidisciplinaire, Saint-Brieuc organise 11 réunions par an sous la présidence de Daniel Cherdo, fameux éleveur des "Evées" mais aussi des "Breizh". Car Saint-Brieuc, c'est la Bretagne ! Lire l'interview réalisée par Oisin Hopper.


 

Au cœur des magnifiques paysages des Côtes d'Armor, l'hippodrome de la Baie se distingue non seulement par son charme pittoresque mais aussi par son rôle central sur le plan départemental. Originaire de Morieux, Daniel Cherdo est bien plus qu'un président ; il incarne la passion, l'engagement et l'héritage familial dans le monde de l'élevage équin. Avec une expérience de plus de 40 ans au sein de la Société des Courses de Saint-Brieuc et une implication profonde dans la gestion du Haras des Évées, il nous offre un regard privilégié sur l'histoire, les défis et les aspirations de cet emblématique hippodrome breton.

Président, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? 

Ancien agriculteur résidant à Morieux, une petite commune côtière située entre Lamballe et Saint-Brieuc. Marié et père de trois enfants, je suis également cogérant de la SCEA "Haras des Évées", une entreprise familiale. Mon travail implique l'élevage, la vente et la participation aux courses hippiques. Notre élevage compte généralement entre 8 et 10 poulinières de race PS. Par ailleurs, je suis membre de la Société des Courses de Saint-Brieuc depuis plus de 40 ans. Au sein de cette société, j'ai occupé différents postes tels que drapeau blanc, vice-président et commissaire.
 

                     

Vous êtes éleveur de galopeur et propriétaire du Haras des Evées dans les Côtes d'Armor, pouvez-vous nous partager brièvement votre métier et votre passion pour l'élevage ? 

Ma passion se tourne vers l'élevage par la découverte de la subtilité de la génétique dans le cadre de mes études agricoles. Cela m'a motivé à envisager la reprise de la ferme familiale, spécialisée dans l'élevage porcin et bovin charolais. Durant mes années d'études, j'ai même acquis une poulinière. Lors du choix de l'étalon, j'ai investi dans « Kaldoun» d’où le début de mon histoire en tant qu'éleveur avec "Kaldounevees"... Au fil du temps, j'ai remplacé les vaches n'étant pas issues du « sérail » et plutôt excentrées par rapport à la Normandie. Pendant plusieurs années, j'ai également organisé le "Carrefour des Étalons" lors des courses au galop début mars à Saint-Brieuc, où de nombreux haras normands venaient à la rencontre des éleveurs bretons. 
 

L’année dernière, vous avez accueilli et organisé une étape du GNT. Comment cela a-t-il été vécu par les bénévoles de l’hippodrome ou encore par les élus de Saint-Brieuc Agglomération ?

L'association des courses de Saint-Brieuc est la plus ancienne de France, datant de 1805. L'organisation de nos courses repose sur l'engagement d'environ une centaine de bénévoles. L'attribution d'une étape du GNT a été perçue comme une reconnaissance de leur engagement de longue date, ainsi que de la qualité de notre piste.

 

 



La mobilisation de tous a permis de relever ce défi, avec la présence de plus de 5000 à 6000 spectateurs, une ambiance électrique, la qualité des chevaux et la présence de drivers renommés, tout cela confirmant la vitalité de notre association. Les échanges, qu'ils soient spontanés ou organisés lors du repas entre les différents représentants des institutions et les élus, ont donné lieu à des projets futurs. Ce fut une journée mémorable. Je tiens une fois de plus à remercier nos partenaires du monde du trot pour leur professionnalisme, leur disponibilité et leur réactivité. Le succès de cette journée leur revient également.
 

Vous organisez 11 réunions annuelles, dans la discipline du trot, en plat et en obstacle. Quels sont les atouts, mais aussi les contraintes d’un hippodrome pluridisciplinaire ?

Le fait d'avoir trois disciplines avec des pistes dédiées accroît les besoins en main-d'œuvre, et là encore, la présence de bénévoles auprès de notre unique salarié est indispensable avant et après les courses. Un hippodrome pluridisciplinaire offre à notre public et aux jeunes spectateurs un spectacle différent à chaque réunion. D’un point de vue intellectuel, c'est très enrichissant car nous sommes confrontés aux exigences et aux spécificités de chaque discipline.

 


 

Quels sont vos projets à venir pour la société des courses, que ce soit sur le plan structurel ou organisationnel ? 

Nous devons investir dans un « vertidrain » pour préserver la qualité et la réputation de nos pistes en herbe. De plus, nous avons pour projet la réfection du rond de présentation, qui ne répond pas aux attentes lors des réunions de début d'année et d'automne. Nous aspirons à rajeunir notre conseil d'administration et, dans la mesure du possible, à accueillir des membres issus du monde de l'entreprise afin de maintenir et développer nos partenariats.
 

Par le biais de votre page Facebook, vous faites la promotion d’un pass annuel ou encore d’une offre « Box VIP » incluant une visite guidée et un repas au restaurant panoramique, rencontrent-elles du succès ?

Les personnes ayant bénéficié de cette opportunité sont unanimes quant à la découverte d'une organisation impeccable, aux explications fournies, l'accès aux locaux techniques, ainsi que le tour en voiture suiveuse. De plus, la réception dans notre restaurant panoramique contribue à fidéliser et à former les VIP du jour aux courses. 

 


 

Vous proposez diverses animations pour les familles, telles que des baptêmes de poneys, des balades en calèches et des expositions équestres. Est-ce que la priorité de votre initiative est d'atteindre un public familial ?

Bien sûr, c'est l'une de nos priorités : l'avenir des courses dépend avant tout du renouvellement des générations. En accueillant les enfants, nous pouvons susciter des vocations dans une filière en manque de main-d’œuvre, d'où la pertinence de maintenir la fête des courses
 

Pensez-vous que l'expérience en tant que propriétaire de chevaux de course est généralement satisfaisante sur les hippodromes ? Selon-vous quels sont les axes d’amélioration ?

Là encore nous avons globalement du travail à faire, je pense qu’au-delà de récompenser les professionnels, la personne la plus importante est le propriétaire. Il mérite une réception spéciale, autour d'une coupe de champagne, car il est également le VIP de l'instant.
 


Selon-vous, quels sont les grands enjeux de demain pour assurer la pérennité des courses hippiques ?

Pour assurer la pérennité des courses hippiques, plusieurs enjeux majeurs se présentent. Il est crucial de prioriser l'accueil des propriétaires, le renouvellement des bénévoles et l'intégration des courses dans les événements reconnus localement. En outre, proposer des animations familiales complémentaires est nécessaire pour élargir l'attrait du public. Assurer un nombre minimum de partants et garantir le bien-être animal tout en luttant contre la triche sont des impératifs. En parallèle, le développement d'une politique RSE et la création d'une atmosphère conviviale contribuent à renforcer l'attrait et la responsabilité des courses hippiques.
 

L'agglomération de Saint-Brieuc, avec ses plus de 150 000 habitants et une diversité de commerces et d'activités, voit l'hippodrome jouer quel rôle auprès de sa population ?

Depuis que l'hippodrome a été transféré sur le site d'Yffiniac, les Briochins n'ont pas forcément suivi. En effet, l'un de nos autres défis est la reconquête... Il est également crucial que les élus briochins se mobilisent. 
 

On termine avec votre citation favorite ? 

« Tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin ». Je suis convaincu par l'action collective, c'est sans doute mon expérience de responsable professionnel qui ressort !

 


 

 

On en parle dans l'article

Voir aussi...