La vraie histoire de Ceasar's Palace et de Gallorini éleveur
Jean-Louis Berger est un homme heureux. Il est coéleveur du meilleur steeple-chaser de France : Rubi Ball. Il a fait naître et élevé pour le compte de son gendre Jean-Paul Gallorini celui qui est actuellement l'avion des 4 ans : Ceasar's Palace. Et en plus, sa fille Alexandrine, pivot du rapprochement entre les 2 hommes qui avait déjà pris des formes concrètes avec les excellents Kario de Sormain et Mysoko, vient d'enfin parvenir à acheter à côté de chez lui la ferme de ses rêves. Seul ombre au tableau : l'arrêt de son association avec Pierre Duvignaud pour l'élevage a conduit au passage aux ventes de décembre 2010 de la mère de Rubi Ball (qu'il a racheté 45.000 euros) et du dernier produit de cette dernière par Network (vendu 70.000 euros aux anglais, un record pour un foal AQPS).
Ceasar's Palace se promène dans le Prix de Pépinvast
Autour de la petite ville de Charolles, berceau de la race de bovins charollais dans la Saône-et-Loire, Jean-Louis Berger est revenu vivre dans l'ancienne école de dressage que son père Fransique Berger, marchand de chevaux, avait acquis en 1926. Unique problème : dans ce petit coin du monde, l'herbe est entièrement dévolue aux bêtes à cornes (des vaches, pas des AQPS !). La propriété uniquement réservé aux "péoums" (les paysans). Bref, même chaussé de bottes en caoutchouc et déguisé en combinaison vert bouteille, impossible de convaincre les ayatollah de la SAFER d'acquérir un bout de terre pour élever des chevaux, ces bestioles inutiles, fantasques et même point sûr de ramener des sous...
Alexandrine Berger, fille de Jean-Louis Berger, avec Jean-Paul Gallorini
Et même s'il est né sur place, Jean-Louis Berger n'est pas un péoum. Il est revenu à Charolles après sa carrière de grand restaurateur parisien, qui l'a fait notamment tenir le restaurant du Quai d'Orsay quand celui-ci était le théâtre de Jean-Louis Barrault. Pendant des années, Jean-Louis Berger, pour lui-même puis pour sa fille a cherché en vain des fermes à reprendre. Il y a 2 ans, une ferme de 45 hectares lui a échappée à la dernière minute. " Mais là, c'est fait ! Nous avons trouvé une ferme 82 hectares pratiquement d'un seul tenant, à Volesvres, tout près de Charolles. C'est une ferme bovine qu'il faut transformer en haras. Alexandrine construit des boxes dans les stabulations. Les paddocks sont aménagés et et cloturés en lice. Le haras se sera pas complètement opérationnel avant 2012 mais nous pouvons commencer à y mettre des chevaux."
Jean-Louis Berger avec son élève Rubi Ball
Pendant ce temps-là, Jean-Louis Berger continue d'élever chez lui ses propres produits, issu de sa souche d'AQPS de base (Useful, Rolling Ball, Rubi Ball, etc...) dont il a aujourd'hui Hygie, Pretty de Chadzeau, Deep Turtle et Idylle de Montot, respectivement mère, soeur et cousines du crack actuel. D'ailleurs, il n'a pas fait le déplacement à Auteuil pour le Prix Murat de Rubi Ball, car des juments sont prêtes à pouliner à la maison.
Ceasar's Palace est le 1e produit d'une fille de Nikos déjà bonne en obstacle
Il a aussi une jument confié par son gendre Jean-Paul Gallorini. " Il avait acheté Cardounika pour courir. Elle a d'ailleurs été très bonne. Mais elle s'est cassé le bassin en galopant sur le plat avec Maia Eria. Jean-Paul l'a conservé une longue période au boxe puis me l'a envoyé comme poulinière. Elle avait eu tellement mal qu'elle était difficile au début. Maintenant, ca va mieux. Elle sera bientôt à terme de Great Pretender. Ensuite, elle va être saillie par Coastal Path. Nous serions bien retourné à Voix du Nord mais il est parti à Rosières-en-Saline ce printemps et le voyage aurait été trop long pour le petit foal."
Jean-Paul Gallorini, avec sa femme, son fils (César), sa fille et sa petite-fille
Caeasar's Palace est le 1e produit de Cardounika, qui a eu en 2009 un mâle de Robin des Champs nommé Cocoriko. Douée, Cardounika a accumulé les places dans de bonnes courses à conditions à Auteuil et Enghien, gagnant sa course à Cagnes/Mer devant Grand Charles et Djawack. Elevé dans l'Orne par l'EARL de Nonant-le-Pin, Cardounika provient d'une pure souche d'obstacle, remontant jusqu'à une époque où on n'élevait presque jamais de pur-sang à vocation obstacle. Ainsi, en remontant la lignée basse des pères de mères, on trouve ce bel enchaînement : Nikos - Cadoudal - Carmarthen. Passé un moment dans les mains du Comte Paul de Senneville, cette famille donné de très nombreux sauteurs de classe, dont Sweet Virginia et Funny Horse.
Comme la vie est parfois bien faite, le nom de Ceasar's Palace correspond parfaitement au profil impérial de son entraineur-eleveur Jean-Paul Gallorini. Le poulain est né le 10 mai 2007, soit 4 mois après son dernier enfant, le fils qu'il a eu avec Alexandrine Berger, né le 15 janvier 2007, et prénommé...César.