Le King Sadler's Wells est mort...vive le Roi !

30/04/2011 -
En cette année de mariages princiers et de noces royales, les héritiers au Trône se sont succédés après le décès en 1990 du chef de race qu’était Northern Dancer. Mais malgré la concurrence féroce, Sadler's Wells s'est imposé comme le plus grand. Voici une étude complète de ses résultats en tant que père, père de pères et père de mères.

 

Nijinsky, Lyphard, Nureyev, Danzig, Storm Bird et le dernier Sadler’s Wells se sont partagés les honneurs de la succession de Northern Dancer. La seconde génération n’est pas en reste, les Danehill, Storm Cat, Montjeu, Galileo (le cadet), pour ne citer qu’eux, ont démontré qu’ils faisaient partie de la "haute" et qu’ils n’étaient pas de simples roturiers. Le dernier prétendant à la couronne, le Roi Sadler’s Wells (né le 11 avril 1981, tout juste 30 ans) figure dans les papiers de la grande majorité des vainqueurs de classiques européens, en digne successeur de son père.

 


Sadler's Wells et son entraineur Vincent O'Brien
 

Il a libéré l'Europe du joug américain  !

Sadler’s Wells est né dans le Kentucky chez Robert Sangster, éleveur propriétaire décédé en 2004. C'est le propre frère de Tate Gallery, de Fairy Gold, de Fairy King (tête de liste outre-manche pour un étalon de première production en 1989) et de Classic Music (payé, yearling, 2.400.000 Guinées, top-price de 1988, un record à Newmarket). Tous avaient pour mère, Fairy Bridge, une soeur d’un certain Nureyev. Quel papier !
Porte-fanion de la descendance de Northern Dancer en Europe, il libère le Vieux Continent de la dépendance du parc américain qui a "retenu" les meilleurs descendants de l’étalon du "siècle". Il pose donc ses premiers jalons dès la première année.

 

Sadler's Wells a fortement aidé Robert Sangster, éleveur-propriétaire, à atteindre les sommets du turf



Tout lui réussit : un dead-heat et deux Gr.1 pour le prix d'un !


Ce sont Sir Michael Sobell et Dick Hern qui ont sellé le premier vainqueur de Groupe. Il s’agissait, en septembre 1988, de Prince of Dance dans les Champagne St. (Gr.2) avant de partager la victoire avec Scenic dans les Dewhurst St. (Gr.1) (déjà un premier jumelé pour Sadler’s Wells). Les premiers mariages étaient déjà princiers ou royaux : Prince of Dance était le produit de Sadler’s Wells et de Sun Princess, (Oaks et seconde de l’Arc en 1980) et Scenic avait pour mère Idyllic, une soeur de I Will Follow (d’où Rainbow Quest). Quels pedigrees !

 

Un des premiers "SD" vainqueur en France pour André Fabre, In The Wings enlève ici la Coronation Cup d'Ascot



In The Wings le révèle en France

En France, l’un de ses 2 ans les plus précoces de sa première production et qui sera l’un des premiers fleurons de Sadler’s Wells aura été In The Wings, vainqueur le 17 juin 1988 du Prix de Vineuil à Chantilly, suivi d’une Listed à Deauville, le Prix du Haras de la Huderie (l’ex Prix des Foals), le 22 août. Sa mère, High Hawk, entraînée par John Dunlop, gagnante du Prix de Royallieu (Gr.3)  le 9 octobre 1983, a été la première lauréate de groupe pour la famille Maktoum en France (Ma Biche enlève le Prix de la Forêt 15 jours plus tard). Elle était issue de Shirley Heights, un fils de Mill Reef. Quel croisement !

L’année suivante, 1989, outre In The Wings, French Glory sera l’un des premiers vainqueurs en France. Il s’impose dans le Prix Michel Houyvet  (Listed) en août 1989 pour le prince Khalid Abdullah, monté par Cash Asmussen. A 4 ans, il donnera à son mentor, André Fabre, son premier succès canadien dans les Canadian International Championship, monté pour l’occasion par Pat Eddery. Il avait pour mère, Dunette, une gagnante du Prix de Diane pour Emmanuel Chevalier du Fau. Elle devançait, par le plus court des nez, une certaine Three Troikas. Quel papier encore…. ! Parti du Japon, puis revenu en Anjou chez Jean-Louis Mangeard au Lion d'Angers, French Glory était un bon étalon mais pratiquement stérile. Dommage. Il a un successeur aujourd'hui avec l'AQPS Nidor.

 

Vainqueur du Prix du Jockey-Club sous l'entrainement d'Henry Cecil, Old Vic a offert à son père son 1e Gr.1 en France



Entre 150.000 et 300.000 euros la saillie...

Il faut dire que les juments étaient triées sur le volet et que le prix de saillie officieux a oscillé entre 150.000 et 300.000 €, à tel point que les propriétaires des juments et ceux de l’étalon ont fini, pour la plupart, par négocier un " foal-sharing". Le top-price de sa première production a été vendu, yearling, aux Cartier Million Sales (en Irlande) près de 700.000 Guinées.
C’était, en ce temps-là, l’étalon dont la saillie était la plus chère en Europe, pour preuve les résultats des ventes 1989 où "il a fait" le top-price européen aux ventes de Kill, le top-price à Deauville et Newmarket.

 

Sadler's Wells était un site touristique majeur en Irlande. Il reçoit ici la visite de Winston Peters, un ministre de Nouvelle-Zélande



Près de 200 juments par an

De par ses résultats, le fils de Northern Dancer est très demandé. En 2000, il couvrait encore 195 juments dont les produits étaient tous destinés au plat, contrairement à son fils, Saddler’s Hall qui, lui, avait sailli 383 femelles pour le plat et l’obstacle. Il n’est donc pas étonnant de retrouver en nombre le sire de Coolmore au départ des principales épreuves de prestige. Les rejetons de Sadlers’Wells ont occupé, en 2002, les 4 premières places de l’Irish Derby avec High Chaparral, Sholokhov, Ballingarry et Nyasean (tous en provenance de Ballydoyle) et les 4 premières également du Racing Post Trophy avec trois élève d’O’Brien, Brian Boru, Powerscourt, Illustrator (Stoute) et The Great Gatsby. En 2001, il occupe les trois premières places des Oaks avec Imagine, Flight of Fancy (Stoute)

Relish The Thought (Hills). L’Irish Derby est sa chasse gardée, puisque, déjà en 1999, ses fils ont formé le trio gagnant avec Montjeu (Hammond), Daliapour (Cumani) et Tchaikovsky (O’Brien). Son fils, Galileo, a pris exemple en prenant les 3 premières places du St Leger 2006 avec Sixties Icon, The Last Drop et Red Rocks.

 

Combien les frères Maktoum ont acquis de descendants de "SD" ? Impossible de la dire tellement il y a en



Une OPA sur les grandes courses


Toutes les classiques franco-anglo irlandais figurent à son extraordinaire palmarès ; s’il n’est pas impliqué directement, SD a confié à ses fils ou à ses filles le soin d’y remédier.

La Breeders’Cup figure également à son palmarès. Avec les succès obtenus par Barathea, High Chaparral (x2), In The Wings, Islington et Northern Spur, SD est détenteur du plus grand nombre de victoires devant Danzig et Storm Cat (5) et Nureyev (4).

Il était impossible de détailler les meilleurs éléments de sa production tant ils sont nombreux et donc en guise de conclusion et à l’image du précédent article sur l’influence de Sadler’s Wells en France, le tableau ci-dessous relate les mêmes conséquences sur les autres nations européennes.

LES VICTOIRES DE GR.1 DE SADLER'S WELLS EN ANGLETERRE, IRLANDE, ITALIE ET ALLEMAGNE

L'INFLUENCE DE SADLER'S WELLS EN TANT QUE PERE DE MERE

LES VICTOIRES CLASSIQUES DE SADLER'S WELLS EN LIGNEE MALE
 

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