City Light, un sprinter français...cousin de De Bon Coeur !

Est-ce que vous vous souvenez de Léariva ? Oui bien sûr cela nous rappelle les grandes heures de son propriétaire éleveur, le Baron Thierry Van Zuylen. Au début des années 90, cette fille d'Irish River et Léandra (2e du Vermeille, gagnante du Malleret et de la Nonette), réalise une grande carrière en France, où elle enlève le Prix d'Astarté (Gr.2) à Deauville mais aussi à l'international. En effet, la pensionnaire de David Smaga remmporte le Budweiser International (Gr.1), ex Washington DC à Laurel Park en 1991 aux Etats-Unis, monté par le fameux Alain Lequeux, un jockey très français au talent exceptionnel. Pour la petite histoire, le commentateur local n'arrivait pas à prononcer son nom correctement et disait "lequouex". Ce surnom lui est resté dans les vestiaires parisiens !

Leariva avec Alain Lequeux à Laurel Park aux Etats-Unis.

Poulinière au Haras de Varaville, chez le Baron Thierry Van Zuylen de Nyevelt, issu de la plus haute aristocratie européenne, Léariva produit de façon hétérogène. Elle compte 4 vainqueurs parmi ses 9 produits, le meilleur étant Athanor, un gagnant de Listed pourtant fils du décevant Ashkalani. Restée inédite, Largesse (Saumarez) donnera la bonne Grandes Illusions (Prix La Camargo, Listed) mais aussi la discrète Bumble. Récupérée par Franck Champion et les frères Lair, cette dernière qui prenait le chemin d'une branche vieillie reprendra soudainement vie en étant croisée à Saint des Saints, à qui elle offre sa 1e pouliche classique à Auteuil : Santa Bamba, devenue la mère de la crack De Bon Coeur chez Nicolas de Lageneste au Haras de Saint-Voir..

De Bon Coeur, sous vos applaudissements ! PHOTO APRH

Et c'est ainsi que nous avons aujourd'hui en France 2 cousins qui s'illustrent en France dans des exercices radicalement différents. En effet, en parallèle de De Bon Coeur, une fille de Leariva par Kendor nommée Light Saber est arrivée chez Isabelle Corbani et Alec Waugh (Jedburgh Stud) après une carrière de course comportant 2 succès à Deauville. Plus régulière que sa mère, elle produit 2 bons vainqueurs, City of Light (Kingsalsa) et Beyond the Colors (Peintre Célère), puis est montée en gamme avec Busybeingfabulous (Soldier of Fortune), 2e de Gr.3 dernièrement à Ovrevoll en Suède. Entre temps, son 5e produit, né en 2014, par Siyouni, a été vendu pour moitié 55.000 € à Stéphane Wattel à la vente d'octobre 2016 à Deauville. VOIR LE PEDIGREE.

City Light lors de sa victoire à Lingfield, monté par Théo Bachelot.

 

 City Light gagne en débutant sur les 1600 m de Saint-Cloud à 2 ans, sous la casaque de Jean-Louis Bouchard, mais il échoue lros de sa tentative suivante dans une listed sur le mile, alors son entraineur va réduire peu à peu la distance. De fait, City Light se place dans 3 groupes et Listed, mais comme souvent chez les chevaux de vitesse, c'est à 4 ans qu'il déploie vraiment ses ailes. Ainsi, ce 1e semestre, City Light a explosé. Il gagne une excellente course à conditions à Chantilly sur la PSF, ce qui le qualifie pour le All Weather Championship Sprint qu'il remporte à Lingfield. Après avoir franchi une nouvelle marche avec un franc succès dans le Prix de Saint-Georges, son 1e Gr.3, à Longchamp, le voilà qui se présente face à l'élite à Royal Ascot dans le Golden Jubilee.

City Ligt lors de sa victoire dans le Prix de Saint-Georges (Gr.3) à Longchamp, monté par Grégory Benoist. PHOTO APRH

Les sprinters français sont en général archi-dominés par les étrangers même sur leur terrain, à tel point que seuls 3 français ont remporté le Prix de l'Abbaye de Longchamp depuis 1980 (Wizz Kid en 2012, Marchand d'Or en 2008, Kistena en 1996). Les victoires françaises dans les sprints anglais sont encore plus rares. Sauf trou de mémoires, on ne repense guère qu'à Chineur et Equiano dans les King's Stand Stakes, African Rose dans la Haydock Sprint Cup ou Anabaa dans la July Cup. Ca ne nous rajeunit pas !

Magnifique Stéphane Wattel avec Madame et Christophe Soumillon, au rond de présentation d'Ascot.

C'est dire si la 2e place de City Light dans le Diamond Jubilee Stakes (Gr.1) le jour de cloture de Royal Ascot, alors qu'il s'est cabré au départ, est extraordinaire. Alors que tout le monde le voyait gagnant, le photo a révélé qu'il était devancé du plus court des nez par Merchant Navy, l'australien désormais entrainé par Aidan O'Brien en Irlande, devant l'américain Bound of Nowhere et le tenant du titre The Tin Man.

L'arrivée extrêmement serrée des Diamond Jubilee Stakes. A gauche, City Light termine 2e de Merchant Navy (à droite) tandis que l'américain Bound of Nowhere termine 3e au milieu.

Stéphane Wattel a pu croire un instant qu'après 30 ans de carrière, il allait remporter son 1e Gr.1 dans le cadre le plus prestigieux du monde, devant la Reine d'Angleterre, mais il attendra encore un peu. Sans doute pas longtemps. Prévu pour disputer le Prix Maurice de Gheest, chez lui à Deauville, le fils de Siyouni sera l'archi favori de la course. Ensuite, il aura en Angleterre la Haydock Sprint Cup et la British Champions Sprint Stakes, nouvelle épreuve d'Ascot en octobre, et le Hong Kong Sprint en décembre. En France, il peut convoiter l'Abbaye de Longchamp. Et puisqu'il va très bien sur le sable également, il peut convoiter les sprints richissimes de Dubaï en mars, voire auparant la Breeders'Cup et même la nouveau sprint international de Corée du Sud le 9 septembre, très richement doté également.

Et un jour bien sûr, le beau City Light sera attendu au haras. En effet, il pourrait être le 1e fils de Siyouni à débuter étalon et suscitera à coup sûr de nombreuses convoitises !