Bayoun, l'hommage à Henri De La Chauvelais
Henri De La Chauvelais aux cotés de Barouda, après sa victoire dans le prix des Réservoirs 2009. (photo APRH)
La casaque jaune et verte de Henri De La Chauvelais est bien connue dans le monde des courses. Officier et cavalier, il s'est malheureusement éteint en février 2015, laissant le monde des courses orphelin d'un sacré personnage. Son épouse Marie-France, qui l'a épaulé de nombreuses années, est elle aussi disparue en janvier 2018. Au-delà du statut de propriétaires, ce sont aussi des gens qui avaient la fibre élevage. Installé au Moulins La Carbonnel, à Fresnay sur Sarthe, ils ont faît naître de nombreux bons chevaux et ont gagné de belles épreuves.
Kourkan, sous la selle de son fidèle Christophe Soumillon. Encore un tout bon cheval de la casaque jaune et verte d'Henri De La Chauvelais.
Parmi leurs élèves connus, il y a Kouroun. Ce beau gris, fils de Kaldoun, gagnera le prix Daphnis (Gr.III) sous la selle de Thierry Jarnet en 2001. Il est un frère de Kourka, mère des excellents Kourkam et Kourkan, deux fils d'American Post. Le premier a gagné Listed en Australie, tandis que le second est un compétiteur ultra-régulier en France, encore vainqueur dans le prix Tantième (listed) en 2018. Cette famille 100% issue de l'élevage de Henri De La Chauvelais est entraînée par leur fidèle Jean-Marie Béguigné à Chantilly. Revenons à Bayoun, fils de Kouroun, désormais étalon au haras du Camp Bénard. Sa mère Baenia, élevée aussi par Henri De La Chauvelais, qui connaît la famille depuis Brillana, la grand-mère de Bayoun, gagnera deux courses lors de sa carrière chez Thierry Lemer. Entrée au haras, elle ne rencontrera que Kouroun, et donnera naissance à trois gagnants.
Bayoun a brillament remporté le prix Montjeu hier, et ne cesse de rendre hommage à ses éleveurs. (photo APRH)
Parmi eux, se trouve Bayoun, et son frère Bamiyan. Ce dernier, toujours entraîné parThierry Lemer, a pris sa retraite récemment, et fut un tout bon cheval, gagnant notamment le prix du Pin (Gr.III). Modèle de régularité, il a couru 34 fois pour 10 victoires et 18 places ! Bayoun suit les traces de son aîné, puisqu'en 15 courses, il a gagné 10 fois et pris 5 places. Il n'est sorti du podium qu'une fois, en étant 4ème de Listed, excusez du peu...Absent entre octobre 2016 et avril 2018, Bayoun a depuis son retour gagné 7 fois, et pris une deuxième place de Listed dans le prix Saônois. Il a battu lors de sa carrière des chevaux comme Cheikeljack, Spoil The Fun, Bamiyan et Graphite...
Thierry Lemer nous a parlé de la carrière de Bayoun: "C'est un super cheval, et une super famille. Il n'a pas couru pendant deux ans car les engagements étaient compliqués à trouver, et qu'il fallait assurer la succession de Monsieur De La Chauvelais. Tous les chevaux que j'avais sous sa casaque sont restés chez moi, et j'y tenais vraiment car j'étais très attaché à cette famille et leurs propriétaires/éleveurs. Les deux frères (NDLR: Bamiyan et Bayoun) sont des chevaux de classe, et surtout très courageux. Après la victoire d'hier, on vise le All Weather Mile à Lingfield en avril, et si tout va bien, le cheval reviendra sur 1400 m sur la gazon par la suite...Le parcours des 1400m à Longchamp c'est son truc, donc pourquoi pas gagner un Groupe comme avec Bamiyan...on n'en est encore loin mais c'est l'objectif de sa saison."
Bamiyan, l'excellent frère de Bayoun, fut un compétiteur très régulier. Ici, il remporte le prix du Pin sous la selle de Thierry Jarnet. (photo APRH)
Après une année 2018 où il a enchaîné 6 succès, une deuxième place de Listed pour sa rentrée 2019, et sa probante victoire cantilienne, Bayoun se dirige donc vers le All Weather Mile Championship à Lingfield en avril. Cette réunion sur la fibrée avait bien réussie aux frenchies l'an passé. Joël Boisnard avait remporté le mile avec Lucky Team, Stéphane Wattel le sprint avec City Light, tandis que Funny Kid avait fait parler la classe sur l'épreuve longue distance pour l'entraînement de Christophe Ferland. Thierry Lemer y avait emmené l'excellent King Malpic qui s'était classé 4ème du Mile. Cette année, le fils de King's Best ira sur le sprint, tandis que son voisin de box Bayoun courra le mile. Les deux chevaux ont la particularité d'appartenir en partie à Emilie Lafeu Peslier, compagne de notre Olivier Peslier national, qui est le jockey attitré des deux gris. Elle a Bayoun en association avec Fabienne Lemer, dont il porte la casaque.
Bayoun entouré d'un groupe d'heureux, parmi lesquels Thierry Lemer, son épouse, et Emilie Lafeu Peslier.
La jeune femme nous a parlé de ce beau moment qu'elle s'apprête à vivre: " C'est vraiment génial de pouvoir aller courir deux bonnes courses avec deux de mes chevaux. King Malpic a déjà voyagé à Séoul et en Angleterre l'an passé, et ce sera une première pour Bayoun. J'ai racheté 70 % du cheval l'an passé, et il nous a apporté de grandes joies. La réunion de Lingfield est super, et tout le monde est bien accueilli. On ira avec des ambitions, mais rien que de voir deux de mes chevaux courir là-bas, c'est très beau. Cela fait longtemps que je travaille avec Thierry Lemer, et j'ai totalement confiance en lui pour ce qui est de garder les deux chevaux au top. "
Une propriétaire heureuse, un entraîneur qui sait où il va, tous les ingrédients sont réunis pour que l'on voit une belle réunion en avril à Lingfield. En tous cas, Bayoun fait honneur à ses regrettés éleveurs, et nul doute que le nom De La Chauvelais n'est pas prêt d'être oublié au sein de la planète course avec un tel cheval comme porte-drapeau.
Emilie Lafeu Peslier, aux côtés de Olivier Peslier qui porte ici la casaque de sa femme. Ils auront deux bonnes chances à Lingfield le mois prochain !