Disparition de Jean-Luc Laval, une vie dédiée aux chevaux de courses
Jean-Luc Laval (© La Dépêche)
C'est une bien triste nouvelle qui nous est parvenue en ce gris matin du 06 janvier 2021 : Jean-Luc Laval, indéboulonnable figure des courses du Sud-Ouest et l'une des chevilles ouvrières du syndicat ECSSO (Éleveurs de Chevaux de Sang du Sud-Ouest), nous a malheureusement quittés hier, à l'âge de 64 ans, emporté par cette infame maladie contre laquelle il s'est battu avec un courage exemplaire au cours de ces dernières années.
Jean-Luc et Chantal Laval, deux des chevilles ouvrières du syndicat ECSSO
Ayant grandi au contact des chevaux, Jean-Luc Laval est tout d'abord entré apprenti à Chantilly, chez Philippe Lallié, avant de régulièrement passer l'habit de lumière en obstacle, démontrant ses qualités de cavalier en selle sur des pensionnaires de quelques grands metteurs au point de la région parisienne comme Robert Collet, Marcel Rolland ou encore Elie Lellouche. Après avoir raccroché les bottes à l'âge de 27 ans, Jean-Luc Laval a ensuite migré vers le Sud-Ouest, sa licence d'entraîneur en poche, s'installant au pied des Pyrénées, à Pau, capitale du Béarn, où il a exercé le métier d'entraîneur pendant plus de 30 ans. Une carrière marquée notamment par les neuf succès en plat et en obstacle de l'Anglo de Complément Rhode Island, acquis aussi bien en province - Lyon, Pau et Bordeaux- mais également en région parisienne, que ce soit à Fontainebleau, Enghien, ou encore Auteuil, la Butte Mortemart ayant également permis à ce fils de Crillon de se classer 3ème du Prix Rigoletto au niveau Listed alors qu'il était âgé de 9 ans.
Rhode Island, l'un des fers de lance de Jean-Luc Laval quand ce dernier était entraîneur (© APRH)
Metteur au point ayant sellé bien d'autres gagnants, notamment Achdir, quadruple lauréat en course en plus d'une troisième place lui aussi acquise au niveau Listed sur la Butte Mortemart, dans le Prix Hardatit, Jean-Luc Laval s'est aussi distingué de par ses qualités d'éleveur, étant avec sa femme, Chantal, et Maurice-Alexis Letchimy, les éleveurs du champion aux treize victoires en obstacle, Alex de Larredya, vainqueur entre autres, et à deux reprises, de l'important Grand Prix d'Automne (Gr.1), dans son jardin d'Auteuil. Pour la petite histoire, il faut savoir que Jean-Luc Laval, alors toujours entraîneur à ce moment là, avait acheté Kin d'Estruval, la mère d'Alex de Larredya, suite à une victoire dans un réclamer sur les balais du Pont-Long, au début des années 2000. Une ancienne élève de Bernard Le Gentil qui lui a apporté beaucoup de joie en compétition, passant le poteau en tête à pas moins de six reprises, avant d'entrer poulinière au haras et de partir à la rencontre de Crillon, un ancien vainqueur du Prix Denisy (L.), à Saint-Cloud et multiple placé de groupes, dont la carrière de reproducteur a commencé à véritablement se lancer grâce aux victoires d'un certain Rhode Island... entraîné par Jean-Luc Laval !
Jean-Luc et Chantal Laval, tout à gauche, posant aux côtés de leur champion, Alex de Larredya, suite à son premier succès dans le Grand Prix d'Automne (Gr.1) en 2016, à Auteuil (© APRH)
Après avoir commencé à exploiter Alex de Larredya en compétition, avant que ce dernier ne soit confié aux bons soins de François Nicolle et de toute son équipe de Saint-Augustin, Jean-Luc Laval décide de tourner la page de l'entraînement, et de se consacrer pleinement à son activité d'éleveur, dans son Haras du Bergeret, à Jurançon, aux côtés de son épouse, Chantal, ainsi qu'à son rôle de responsable de la piste de l'hippodrome de Tarbes-Laloubère, qu'il a longtemps occupé avec un professionnalisme et un dévouement suffisamment rares pour être souligné. Un homme qui a dédié sa vie à celle des chevaux, et qui va cruellement manquer à tous, tant sa gentillesse et sa disponibilité faisaient de lui un personnage fort apprécié du microcosme hippique. À sa femme, Chantal, ainsi qu'à l'ensemble de sa famille, toute l'équipe de France Sire, ainsi que celle du bureau et des membres de l'ECSSO, adressent leurs plus sincères condoléances et partagent avec eux leur peine dans ce moment ô combien difficile. Les obsèques auront lieu ce lundi 11 janvier, en l'église de Gan (Pyrénées-Atlantiques), à 10h.