Décès d'Eugène Le Chaux, dit "Nénène", une légende bretonne
Eugène Le Chaux.
Il est parti paisiblement dans son sommeil, à 89 ans, ce vendredi 6 aout. Avec lui, c'est un pan des courses en Bretagne qui s'en va, même si son image reste marquée dans l'esprit de tous les nombreux amateurs de courses dans le Grand Ouest qui l'ont connu. Et pour les autres, son nom signifie... roi des courses ! Un roi singulier, à la bretonne, à l'ancienne. Basé sur sa ferme de Kerbolene, sur la commune de Canihuel, voisine de Corlay, Eugène Le Chaux franchissait rarement les frontières de la Bretagne, mais à l'époque les voyages n'étaient de toute façon guère fréquents. Cela ne l'a pas empêché de prendre des places à Auteuil avec Cazek Creiomin alors que la province ne montait quasiment jamais à Paris dans ces années. Elle appartenait à Louis Droniou qui fut un propriétaire actif tant au trot (Lampion Creiomin, Kalonus Creiomin) qu' au galop en centre Bretagne dans les années 70 et 80. Cet homme avait également créé de se es mains un centre de thalassothérapie équin hors normes pour l'époque du côté de Guingamp au haras de Creiomin (Bégard). Haras, parce que Fao Glaz, Maroon et Dirak Creiomin (le plus connu d''entres eux) y firent la monte. Et des cracks y séjournaient.
Eugène Le Chaux avec René Bouteloup après la victoire d'Hélinda dans le Grand Steeple-Chase de Corlay.
Fils d'éleveur, Eugène Le Chaux a commencé sa carrière en tant que gentleman-rider, ayant même terminé 4e du classement national derrière un trio de choc composé de René Couétil, Raymond Godard et Claude Rouget ! Ami proche de René Couétil, pourtant son rival, et resté très lié à sa veuve Lucie Couétil, pour qui il a entrainé une certaine Helinda, lauréate du Prix de l'Avenir à Nantes et du Grand Steeple-Chase de Corlay sous la selle de René Bouteloup, et la casaque du Dr Victor Marsouin, un homme qui a beaucoup oeuvré pour l'élevage dans le Centre Bretagne.
Eugène Le Chaux en tête avec As de Coeur
Son chouchou est bien sûr resté As de Coeur, son 1er champion avec qui il a remporté une trentaine de victoires et qui a couru jusqu'à 16 ans . Bourreau de travail, à la tête d'une ferme avec des cultures et des bovins, il entretenait avec une équipe de 4 à 5 personnes une écurie de 30 chevaux, qu'il ferrait lui-même. Grand spécialiste des courses d'obstacle et des AQPS, il a fait gagner un jeune gentleman nommé André Fabre à Saint-Malo, en selle sur Duguesclin. Son hippodrome préféré était bien sûr celui du Petit Paris à Corlay. Il a monté à l'entrainement jusqu'à sa retraite à l'âge de 60 ans.
Dans le rond de présentation de Corlay, Eugène Le Chaux tient en main son propre fils gentleman, également prénommé Eugène.
Actuellement, son petit-fils Alexandre Le Meur monte en gentleman-rider.
Un grand merci au fils de Nénène Le Chaux, prénommé également Eugène, qui a également monté en gentleman, et qui a fourni ces formidables photos d'archives.
La cérémonie d'adieux aura lieu ce lundi 9 août en l'Eglise de Corlay.
Avec Mab Serbho à Rostrenen
Eugène Le Chaux a monté à l'entrainement jusqu'à 60 ans.