Georges Courtois : Srelighonn reste debout, François Nicolle bat des records
François Nicolle brise un nouveau record grâce à Srelighonn
Il y a 10 ans tout juste, François Nicolle remportait son premier groupe à 53 ans, à l'heure où certains commencent déjà à penser à la retraite. Mais comme dit le proverbe, tout vient à point à qui sait attendre, et 10 ans plus tard, après avoir usé quelques filtres de Marlboro, l'homme de Saint Augustin est devenu le leader incontesté des entraîneurs d'obstacle en France, après avoir connu quelques années de galère du côté de Royan. Petit-fils du créateur de l'hippodrome de la Palmyre, François Nicolle a d'abord monté en concours, puis en gentleman-rider, avant de devenir l'entraîneur privé de ses parents. Agriculteur comme son père Pierre, il a fait pousser quelques légumes sur ce qui est aujourd'hui son centre d'entraînement qui accueille les plus grands champions de la Butte Mortemart.
Srelighonn en 2017 à l'entraînement sur les pistes de Saint Augustin
Aujourd'hui, François Nicolle continue de herser sa piste lui-même, son petit plaisir personnel, et veille sur le plus gros effectif français à caractère obstacle. Et 10 ans après son premier groupe, il signe le trio gagnant du prix Georges Courtois (Gr.2), et profite de cette envolée de Srelighonn pour battre un nouveau record. Il compte désormais 63 victoires en 2021 à Auteuil, soit le plus gros total jamais vu en une saison sur la Butte Mortemart. Le record était détenu jusque là par Guillaume Macaire, voisin de François, et qui a permis de faire de Royan le "chef-lieu" de l'obstacle tel qu'on le connait aujourd'hui. Tout un symbole.
Cette fois-ci, Srelighonn a avalé le rail-ditch, sous la selle de Théo Chevillard
Le vainqueur du jour, Srelighonn, qui a battu en liberté les jeunes et prometteurs Glorice et Pacha Senam, est cette fois resté debout ! Cheval extrêmement qualiteux, il a la fâcheuse tendance à ses heures perdues à "s'en foutre complètement", comme le dit si bien son mentor. Tombé dans la Haye Jousselin au rail-ditch alors qu'il gambadait, le cheval de la casaque Munir & Souede a connu à plusieurs reprises des mésaventures, comme une dérobade dans le Prix des Drags en 2020, ou encore une chute incompréhensible à la dernière haie d'en face dans le Prix Ingré, partant de loin comme un bleu alors qu'il venait d'avaler la ligne extérieure. Mais quand il est décidé, Srelighonn est un crack, et plus c'est lourd, mieux c'est... Dès lors, ce Prix Georges Courtois, qu'il avait d'ailleurs remporté à 5 ans, lui tendait les bras.
Sous les masques, les co-éleveurs de Srelighonn, Gaetan Trotin (tout à droite), et Sabine Mottier (veste rouge), sont venus encourager leur champion (aprh)
Srelighonn est la fierté de son co-éleveur Gaetan Trotin, originaire de l'Ouest mais basé en région parisienne. Le curieux nom du cheval est en fait une contraction de plusieurs noms : le "S" de sa-coéleveuse Sabine Mottier, le "R" de Renée, le prénom de la mère de Gaetan Trotin , le "Éli" d’Élisabeth, le prénom de son épouse, le "G" de Gaëtan et "Honn", comme Honoré, le prénom de son père. Eliga, la mère, avait gagné sous sa casaque le Prix André Michel (Gr.3) chez Robert Collet, et a donné en 2e produit notre Srelighonn. Acheté 55 000 € par François Nicolle sans l'appui d'un client à ARQANA, sur un coup de coeur physique, il a d'abord porté la casaque de son père Pierre, avant d'être acheté par Simon Munir et Isaac Souede suite à une 3e place dans le prix Grandak de On The Go.
Srelighonn a pourtant attendu l'automne de ses 3 ans et le Prix Paul's Cray pour ouvrir son palmarès. Tombé pour ses débuts en steeple à 4 ans, il a gagné sa première course dans la discipline directement dans un Gr.1, le Prix Ferdinand Dufaure, au terme d'une lutte d'anthologie avec sa compagne de box Dalia Grandchamp. La suite de sa carrière s'est poursuivie avec quelques absences, mais toujours avec cette capacité à battre les meilleurs dans ses grands jours. On ne l'a pourtant jamais encore vu dans un Grand Steeple... et pourquoi pas l'an prochain pour une première. Gaetan Trotin, quant à lui, s'il vend les mâles, a conservé sous ses couleurs la propre soeur nommée Threliga, qui a gagné le Wild Monarch (listed) et un prix de série en steeple à Auteuil. Une autre propre soeur Srheliga, vient d'être achetée 82 000 € à ARQANA par Bertrand Le Métayer, pleine de Great Pretender.
Srheliga, la propre soeur du champion achetée pleine de Great Pretender il y a quelques jours par Bertrand Le Métayer à ARQANA (© Zuzanna Lupa)