Le Golden Slipper pour Fireburn : le triomphe de son inconnu de père Rebel Dane
Une histoire de dingue pour Fireburn, la nouvelle championne des 2 ans australiens après son envolée dans le Golden Slipper
Cette Fireburn doit sortir de l'ordinaire. Ecrasée à la corde à l'entrée du tournant final, la petite pouliche a réussi à s'infiltrer dans la ligne droite et à refaire 100m sur la tête pour s'imposer en liberté dans le fameux Golden Slipper, la course pour 2 ans la plus richement dôtée au monde avec 5M $ australiens. Cette prestigieuse épreuve, qui réunit toujours un plateau de choix et a vu passer quelques uns des plus fameux coursiers australiens de l'histoire, revient pour la 2e fois de son histoire à l'entraîneur Gary Portelli, qui l'avait enlevé en 2017 avec la championne She Will Reign. Pour la petite histoire, elle portait alors le même n°12 que Fireburn ce samedi sur l'hippodrome de Rosehill.
Il y a environ 13 000 yearlings qui sont nés à l'hiver 2019 en Australie, et la petite Fireburn est donc la plus fameuse d'entre eux à l'heure où nous écrivons ces lignes. Et pourtant, elle est loin d'être la mieux née, ce qui a poussé son éleveur Louis Mihalyha (Laurel Oak Bloodstock) à la conserver et monter un syndicat d'une petite dizaine d'associés, qui vivent donc un conte de fées avec cette pouliche invaincue en 3 sorties. Elle venait de gagner son billet pour le Golden Slipper en enlevant un Gr.2 à Randwick. Sa mère Mull Over, une fille du bien connu So You Think, avait été achetée 22 000 $AUS après une courte et anecdotique carrière de courses. Elle était pourtant soeur de black-type, et petite fille d'une gagnante de Gr.1 par Danehill.
Gary Portelli avec son jockey Brenton Advulla
Mais la vraie histoire de ce Golden Slipper, est celle du père Rebel Dane. Pur produit de l'élevage australien depuis de nombreuses générations, ce fils de California Dane a lui aussi été élevé par Louis Mihaliya, qui possède sa famille depuis 3 générations ! Gary Portelli fut d'ailleurs l'entraîneur de sa mère Texacarna, coursière honnête mais qui a échoué face aux meilleures, avant de produire de solides sprinters. Lui aussi entraîné par Gary Portelli pour la même casaque de Laurel Bloodstock, Rebel Dane a été un bolide ultra-consistant jusqu'à l'âge de 7 ans, et a connu ses heures de gloire en remportant 2 Gr.1 sur 1400 et 1200m. A noter que si elle est une pure australienne, Fireburn est inbred sur Danehill, star de Coolmore qui a laissé une trace indélébile dans l'élevage australien.
Gary Portelli avec Rebel Dane, le père de Fireburn, qui a été son premier champion
Bon cheval donc, mais ne présentant pas un profil des plus "sexy", Rebel Dane est entré sur le tard au haras et n'a jamais vraiment eu sa chance. Il n'a sailli que 36 juments pour sa première année en 2018, puis 31 en 2019, et enfin 14 en 2020. A la faveur d'un gagnant de groupe issu de sa première génération, il a retrouvé un semblant de popularité l'an dernier avec 49 saillies... mais toujours bien loin des grands pontes de son pays. Sortir une pouliche comme Fireburn en ayant eu si peu d'opportunités au haras est donc un véritable exploit. Comme une revanche sur le destin, Fireburn devance dans le Golden Slipper des produits de Snitzel et Written Tycoon, le premier étant un des meilleurs étalons du pays, et le second ayant conquis pour la première fois le titre de "Champion Sire" lors de la saison 2020/2021.
Rebel Dane
Suite à ce succès dans le Golden Slipper dès sa 2e génération, Rebel Dane devrait reprendre de la cote et saillir un peu plus. Ses propriétaires ont d'ailleurs annoncé suite au succès de Fireburn qu'il allait faire la monte dans le New South Wales, au sud-est de l'Australie, en 2022. Un revirement de situation totalement incroyable pour ce "petit étalon" qui avait été refusé dans de nombreux haras australiens, mais aussi néo-zélandais.
