Hélène Sourbé, une amazone au coeur bien accroché !

16/02/2023 - Actualités
Depuis le début de l’hiver, Hélène Sourbé monte quasiment tous les cross de Pau. Cette cavalière au parcours atypique a la confiance depuis plusieurs années de Marc Nicolau, pour qui elle sera de nouveau en selle dimanche lors de la dernière réunion du meeting. 
Hélène Sourbé © Facebook Jérôme Ju
 
 
Il est (malheureusement) rare de voir une femme monter en cross, encore plus en tant que cavalière … et encore plus à Pau parmi les jockeys ! Et pourtant, Hélène Sourbé a déjà affronté 11 fois le cross palois depuis le début du meeting d’hiver. La montoise s’est notamment classée troisième d’un bon lot le mois dernier avec I’m Walkin’ (Martaline), qu’elle avait mené à la victoire au Pin-au-Haras en avril 2022. Elle le retrouvera dimanche dans le Prix Guy Lefrant, un cross réservé aux amateurs : « I’m Walkin’ est un cheval qui a de la qualité, mais aussi du vécu. Il s’économise beaucoup et finit toujours ses parcours de la plus belle des manières, après avoir dormi durant toute la route ! Je pense que le terrain sera un peu léger pour lui mais s’il a envie, il est capable de bien faire. »
 
Hélène en selle sur I’m Walkin’, auquel elle sera de nouveau associée dimanche à Pau © APRH
 
 
C’est d’ailleurs dans cette épreuve qu’Hélène a décroché sa première victoire en obstacle, il y a un an ! Elle était alors associée à Go’n Win (No Risk at All), une représentante et pensionnaire de Marc Nicolau. Une bien belle récompense pour la jeune femme de 29 ans, qui s’est découvert une passion pour cette spécialité grâce à l’entraîneur montois : « Cela fait trois ans que je monte en cross. Marc Nicolau, un ami que j’ai rencontré sur le centre d’entraînement de Mont-de-Marsan, m’a un peu poussée là-dedans. Il m’a fait sauter quelques chevaux et ça s’est très bien passé. Depuis, il ne m’a jamais lâchée, et il n’hésite pas à m’engueuler quand il faut pour essayer de me faire progresser le plus possible. Maintenant, c’est la discipline que j’affectionne le plus ! »
 
Lors de sa première victoire en obstacle avec Go’n Win, sur le cross palois © Robert Polin
 
 
Ce premier succès en obstacle en a appelé 3 autres, tous acquis sur le cross et face aux jockeys pour Marc Nicolau, mais Hélène totalise également 5 succès en plat. La route fut longue pour cette grande passionnée, qui n’est pas issue du sérail : « Mon père était transporteur d’aliments dans une coopérative agricole et livrait l’hippodrome de Mont-de-Marsan. Un jour, il a sympathisé avec un entraîneur et a commencé à s’intéresser aux courses … et moi aussi par la même occasion ! Dans le cadre de mes études agricoles, j’ai fait un stage à 16 ans dans un élevage de chevaux de course chez Patrick et Marguerite Prunet-Foch, qui possédait un permis d’entraîner. C’est ainsi que j’ai commencé à monter à l’entraînement, ce qui n’était pas du tout inné chez moi ! Les premières années ont été assez compliquées. J’avais commencé à faire un peu d’élevage et mon premier poulain né à la maison, Mendigo (Ungaro), a débuté sa carrière chez Fabian Cellier. J’allais le monter tous les samedis et Fabian Cellier m’a encouragée à passer ma licence, que j’ai obtenue en 2014. »
 
Une joie communicative à son retour de la course !
 
 
Associée avec son père dans une exploitation agricole depuis 2019, Hélène détient également un permis d’entraîner depuis un peu plus de deux ans. Une activité qu’elle a choisi de mettre temporairement entre parenthèses : « Je n’ai pas encore les installations nécessaires à la maison pour faire du bon travail ; j’étais obligée de me rendre tous les jours avec mes deux chevaux sur l’hippodrome de Mont-de-Marsan, à 25 km de chez moi. J’ai donc fini par les placer à l’entraînement chez Marc, ce qui est bien plus pratique. J’ai déjà la chance de vivre les joies de l’amateurisme en selle : on m’a demandé plusieurs fois pourquoi je ne passais pas ma licence de jockey, puisque je monte avec les pros, mais j’ai vraiment un esprit amateur. Lorsque je suis parmi les jockeys, je sens bien que ce ne sont pas les mêmes courses. J’ai envie de gagner comme eux, mais ce n’est pas le même état d’esprit : à titre personnel, les enjeux ne sont pas semblables. C’est quelque chose que je fais uniquement par passion ! »
 
Hélène et Misti d’Aspe lors du Prix Maréchal Foch à Auteuil, en mai 2022 © APRH 

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