Sir Gino, une fusée du Grand Est dans le Wild Monarch

Sir Gino, une fusée qui sent bon le Grand-Est dans le Wild Monarch des poulains ! (aprh)

Sir Gino contre Salvator Mundi, voici un duel à l'arrivée du Prix Wild Monarch (L.) qui a fait des étincelles, et il faut en profiter, puisque ces 2 avions annoncés ne resteront peut-être pas bien longtemps sur notre sol. Les 2 premiers ont laissé une superbe impression de vitesse et de puissance, tournant à l'avantage de Sir Gino. Le poulain met à l'honneur Carlos et Yann Lerner, qui n'ont que très peu de chevaux d'obstacle, mais connaissent une belle passe dans la discipline après avoir remporté un Quinté il y a peu avec Flash Davier. La famille n'est pas du tout étrangère aux sauteurs, ayant remporté le Renaud du Vivier en 1988 avec Jalraz, mais également formé la bonne Elimay plus récemment. Notons enfin que les deux Wild Monarch du jour ont été remportés par des entraîneurs de Maisons-Laffitte. 

Aux extrémités gauche et droite, Marie-Odile et Pascal Deshayes entoure l'équipe Lerner qui a façonné Sir Gino à Maisons-Laffitte

Sir Gino quant à lui leur est arrivé du Grand-Est et de l'élevage Lagrange de la famille Deshayes. Carlos Lerner est un ami de 40 ans de Pascal Deshayes, qui tient les rênes de l'élevage avec ses frères, et sont donc co-éleveurs et co-propriétaires de ce Sir Gino. Enfin, rendons à César ce qui lui appartient, puisque c'est Marie-Odile Deshayes, l'épouse de Pascal, qui en est co-éleveuse ! Ne se cachant jamais derrière ses idées, Carlos Lerner avait annoncé à Pascal qu'il fallait "acheter un costume pour les débuts de Sir Gino". C'est dire l'estime qui lui est portée. Deshayes et Lerner avaient déjà gagné un tournoi du genre dans le Prix d'Essai des Poulains avec un certain Sir Alma, et de manière plus générale, l'association a toujours marché. 

Sir Gino est né d'une vieille souche Rothschild qui a donné plusieurs bons chevaux comme Lost World (pour les Wildenstein)et Fijar Tango (pour l'élevage Fustok). Pascal Deshayes nous explique comment cette famille est arrivée chez lui : "J'ai acheté à Didier Guillemin la grand-mère de Sir Gino, L'Eclipse Française. C'était une bonne jument, gagnante à 2 ans et 3e de listed dans le Sud-Ouest. Je n'ai pas eu beaucoup de chance à l'élevage avec elle, mais elle m'a donnée une jument très correcte, Anzi Star, qui est devenue la mère de Sir Gino. Je l'avais remise chez Didier Guillemin, et elle avait débuté 4e de la championne Avenir Certain, avant de gagner son maiden. Anzi Star non plus n'a pas eu de bol à l'élevage ! Nous n'avons eu que 2 poulains, dont Sir Gino. C'est une vraie famille de plat qui a je pense ramené de la vitesse à un très bon étalon, mais qui produit des sujets généralement tardifs. Malheureusement, Anzi Star est morte d'une crise cardiaque, après s'être affolée à cause de sangliers qui étaient rentrés dans son pré...". 

Sir Gino foal dans les prairies de Pascal Deshayes en 2020 

Au delà de l'élevage, la fierté du Grand Est est aussi véhiculée par ce succès d'importance pour It's Gino, étalon cher aux yeux de la bande de joyeux drilles qui entoure sa carrière du côté de Rosières Aux Salines. Décrié, mais diablement efficace, cet étalon aux bonnes statistiques a enclenché une autre vitesse depuis le début de l'année, car ses produits vieillissent bien... Après plusieurs succès de sa production, cette Listed très convoitée, avec un 3 ans, sonne comme une excellente nouvelle pour le solide allemand, qui est désormais installé chez Bertrand de Soultrait au Haras de Toury. Soutenu corps et âmes par les éleveurs du Grand Est comme les familles Deshayes, mais aussi Contignon, Pelsy ou encore Van Haaren, de belles choses sont à venir grâce à la fusée Sir Gino... qu'on espère revoir sur notre sol, même si il ne faut pas trop y compter !

It's Gino s'offre un coup de projecteur crucial en pleine saison de monte