Gentoo: L'horloge du Cadran a enfin sonné pour Maisons-Laffitte !

11/10/2010 - Actualités

 

 

L’ancien préparateur lyonnais, Alain Lyon (cela ne s’invente pas), débarqué en région parisienne en 1999, signe sa première victoire de Gr.1 avec Gentoo, et ce, le jour du Prix de l’Arc de Triomphe à l’occasion du Prix du Cadran, épreuve pour stayer, l’une des plus anciennes courses françaises disputée tout d’abord au Champ de Mars en 1837 puis à Longchamp. Trois semaines plus tôt, le fils de Loup Solitaire avait remporté la préparatoire, le Prix Gladiateur (Gr.3), un doublé qui n’avait été réalisé que 4 fois depuis la refonte du programme en 1991.
Le Prix du Cadran n’avait plus été enlevé par le Centre d’Entraînement des Bords de Seine depuis 22 ans, année de la victoire de Yaka, un fils de Margouillat, sous la responsabilité d’Alain Chelet en 1988. Il s’était imposé devant un ibérique, tenant du titre, Royal Gait.

 

Alain Lyon ramène son Gentoo après le Prix du Cadran

 


Il avait fallu attendre également 22 ans pour qu’il succède à Fantomas vainqueur en 1966 pour Léon Gaumondy. Depuis l’après-guerre, cinq lauréats provenaient des boxes du Parc mansonnien : trois pour Pierre Pelat (Ysard en 1951, Bewitched en 1956, Scot en 1958) et deux pour Dominique Sartini qui réalise le doublé avec Taine en 1962 et 1963.
Il serait souhaitable pour Maisons-Laffitte de ne pas attendre encore 22 ans pour la succession de Gentoo et dans cette éventualité, pourquoi ne pas rêver à un doublé du fils de Loup Solitaire.

Le 1e Gr.1 mansonnien depuis Anabaa Blue


Quelle bouffée d’espoir pour Jacques Myard, député-maire de Maisons-Laffitte, que cette victoire ; il aura fallu être patient puisque le dernier vainqueur de Gr.1 en plat va bientôt être grand-père. En effet, Anabaa Blue, (piloté par Christophe Soumillon qui signe à cette occasion son premier Gr.1) est le dernier à être monté sur la plus haute marche à l’occasion du Prix du Jockey-Club 2001, précédé de Volvoreta en 2000 dans le Prix Vermeille, tous les deux sous la responsabilité du plus français des argentins, Carlos Lerner.

 

Avant Gentoo, Anabaa Blue était le dernier gagnant de Gr.1 pour Maisons-Laffitte, dans le Jockey-Club 2001



De Gérard Rivases à Kendor en passant par Olivier Douïeb


Onze plus tôt, Raymond Touflan remporte le Grand Critérium avec Kendor qui sera un des rares poulains à faire le doublé avec la Poule d’Essai et qui fera également parler de lui au haras. Onze encore plus tôt (décidemment on aime bien les chiffres), le regretté, Olivier Douïeb sellait victorieusement la championne Sanedtki dans le Prix du Moulin de Longchamp 1978 et dans le Prix La Forêt 1977 et 1978. Olivier s’installera l’année suivante à Chantilly.
En 1975, le centre enlève trois épreuves de 2 ans, le Prix Marcel Boussac avec Theia (une fille de Caro, montée par Yves Saint-Martin) pour Raymond Touflan, et le doublé pour Vitiges (fils de Phaëton) dans les Prix Morny et Robert Papin pour Gérard Philippeau et monté par le toujours jeune Gérard Rivases.

 

Olivier Douïeb a obtenu ses 1e grands succès à Maisons-Laffitte avant de s'installer à Chantilly


Les Pelat et l’autre temps


Depuis l’après-guerre, l’année 1954 a été la plus prolifique avec neuf succès de Gr.1 dont
le Prix de l’Arc de Triomphe, le Prix Lupin et le Prix Royal-Oak (avec Sica Boy pour Pierre Pelat et monté par l’australien « Rae » Johnstone), le Grand Prix de Saint-Cloud (avec Banassa pour William Head, installé au Mesnil Le Roi), le Prix Jacques Le Marois (avec Ti Moun pour Henri Delavaud), le Prix Morny (avec Chingacgoock pour Pierre Wertheimer et Alec Head, installé 8, avenue Marengo et qui s’expatriera à Chantilly à la fin de l’année), le Prix d’Ispahan (avec Florin pour Daniel Lescalle), le Prix La Forêt (avec Fine Top pour Alexandre Lieux) et le Prix Robert Papin (Soya pour René Pelat).

L’année 1946 a également été l’une des meilleures avec 7 victoires de Gr.1 avec les succès des deux Poules d’Essai (Pactole pour Georges Pelat) et Real (pour Alexandre Lieux), le Prix de Diane et le Prix Vermeille (avec Pirette pour Maurice Adèle), le très prisé Grand Prix de Paris et le Prix Royal-Oak (avec Souverain pour Henri Delavaud) et le Prix Jacques Le Marois (avec Sayani pour Joseph Lieux et monté par William Ray Johnstone).

Juste avant, 1945 avait connu la formidable saison de 3 ans de la pouliche de Mme Robert Patureau et de René Pelat, Nikellora. Elle a rejoint Pearl Cap qui avait réussi, en 1931, à vaincre dans l’Arc de Triomphe après avoir réalisé la triple couronne des Pouliches (Poule d’Essai-Diane-Vermeille).Il aura fallu attendre 63 ans pour que l’exploit se produise à nouveau avec Zarkava.

 

Le Paillon a remporté le Prix de l'Arc de Triomphe...et la Grande Course de Haies d'Auteuil




Six victoires d’Arc de Triomphe depuis la guerre



En prenant comme référence une date butoir, l’année 1945, les entraîneurs autorisés à se servir des pistes de Saint-Germain-Achères et de Maisons-Laffitte (selon l’expression consacrée) auront remporté pas moins de six Arc de Triomphe (Nikellora, Le Paillon, Nuccio, Sica Boy, Oroso et Soltikoff) dont 2 pour la famille Head et 2 pour la famille Pelat.
Ils ont également porté haut les couleurs du centre avec 5 Prix de Diane (Nikellora, Pirette, Bagheera, Stratonice et Blabla), 6 Prix du Jockey-Club (Good Luck, Rapace, Herbager, Le Fabuleux, Astec, Anabaa Blue). A noter que Le Fabuleux a été le dernier classique de William Head, entraîneur sur les pistes de Saint-Germain-Maisons-Laffitte.

Un bref bilan : 10 Prix Vermeille, 8 Poule d’Essai (mâles et femelles), 8 Prix du Cadran, six Prix Morny, 6 Prix Jacques Le Marois, 6 Prix Lupin, 5 Prix Robert Papin (Gr.1) (dont celui de Vitiges), 3 Grand Critérium, et surtout les succès de la famille Lieux dans les 1000 Guinées avec Imprudence (Mme Pierre Corbière) et Camaree (Jean Ternynck) et les Oaks de Imprudence et de Monade (George P. Goulandris). Henri Delavaud est même allé défier victorieusement les anglais dans la Gold Cup 1947 (Souverain), comme Alec Head dans la Coronation Cup 1952 avec Nuccio.

 

Kendor, champion des pistes et du haras



Les gens de Maisons en Amérique

Georges Pelat et Joseph Lieux se sont également distingués de l’autre côté de l’Atlantique en remportant le Washington D.C. à Laurel Park avec Master Boeing en 1956 pour Mme A.E. Lombard et Behistoun, en 1966 pour Alec Weisweiller.
Plus récemment, n’oublions pas le protégé de Mme Cino Del Duca, Sang Bleu, entraîné par René Pelat, double vainqueur en Italie et Perrault, ex mansonnien, qui s’est adjugé l’Arlington Million en 1982.
A moins d’un oubli ou d’une omission, plus de 110 Gr.1 de plat depuis 1945 ont été l’apanage de la cité mansonnienne et 20 Prix Gladiateur dont 16 labellisés Gr.2, qui n’avaient rien de préparatoire au Prix du Cadran.

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