Jacques Cyprès : " on n'a pas assez de Grs.1 en obstacle en France ! "
Rencontré dans le cadre de la 1ère édition du Cercy Tour, remplaçant le concours de Decize le mercredi 21 juin au Haras de Cercy, Jacques Cyprès a tenu à s'exprimer au sujet du sujet du nombre de Groupes en général et de Grs.1 notamment en France en obstacle. En effet, quand les programmes anglais et irlandais sont riches de près de 30 Grs.1 chacun, la France, qui est pourtant le plus grand pays d'élevage d'obstacle en Europe et donc dans le monde, ne possède que 9 Grs.1 dans son programme annuel. En l'occurrence 1 pour les 3 ans (Cambacérès), 2 pour les 4 ans en haies (Alain du Breil, Renaud du Vivier), 2 pour les 4 ans en steeple (Ferdinand Dufaure, Maurice Gillois), 2 pour les chevaux d'âge en haies (Grande Course de Haies d'Auteuil, Grand Prix d'Automne) et 2 pour les chevaux d'âge en steeple (Grand Steeple-Chase de Paris, Haye Jousselin). Grand éleveur et propriétaire d'AQPS, mais aussi de PS, Jacques Cyprès se bat sur ce sujet depuis le 1er jour de son élection au Conseil d'Administration à France Galop. Pour l'instant en vain mais il n'en démord pas.
" Je pense qu' au moins les Prix Murat et Georges Courtois en steeple, ainsi que les Prix Léon Rambaud et Léon Olry-Roederer en haies pour les chevaux d'âge, doivent passer Gr.1. Aujourd'hui, nous avions sur place beaucoup de socioprofessionnels anglais et irlandais. Quand on leur dit en lisant les pédigrées que tel ou tel cheval a gagné une très bonne course à Auteuil, ils rigolent en nous demandant pourquoi ce n'est qu'une simple course à conditions ! En France, on veut toujours laver plus blanc que blanc et nous sommes trop timorés. On me rétorque des problèmes d'allocations et de rating. Or, les allocations sont déjà suffisamment élevées pour ne pas avoir besoin de les remonter spécifiquement en raison d'un passage en Gr.1. Quant au rating, si on considère qu'un gagnant de Georges Courtois n'est pas assez bon pour mériter un Gr.1, il vaut mieux arrêter d'élever des chevaux de course ! "
Les puristes pourront arguer qu'il y a trop de courses black type outre-Manche par rapport à la France. Mais on imagine aisément de quelle façon ils seraient reçus s'ils allaient demander aux anglais et irlandais de se saborder eux-mêmes en diminuant leur nombre de Listeds et Groupes. Outre-Manche, les propriétaires, entraineurs, éleveurs et jockeys peuvent nourrir un espoir raisonnable de participer et même de gagner un Gr.1 au moins une fois dans leur vie, une chance qui est excessivement faible en France. C'est notamment ce qui alimente la vivacité du propriétariat outre-Manche, puisqu'un acheteur de cheval d'obstacle en Angleterre ou en Irlande part mathématiquement avec 3 fois plus de chance de gagner un Gr.1 qu'en France.
