Théramène: le petit morceau de grande bravoure

 

Camille de la Guillonnière, le fils aîné de Nelly et Pierre qui sont à la tête du Haras de la Rousselière, est acteur de théâtre à Paris, où il y a plus de travail qu'à Soulaire-et-Bourg. Tous les ans, il propose des noms à ses parents pour les poulains. Dans la liste, sa mère choisit Théramène pour une pouliche issue de la dernière génération de l'étalon maison April Night,  le seul continuateur de Kaldoun sur les obstacles, qui lui avait déjà donné Ilare. Moins férue de classicisme littéraire qu'hippique, Nelly ne savait pas que Théramène est en fait un personnage masculin. Vérification faire (merci Google), c'est lui qui, dans le dramatique Phèdre, de Racine, annonce à Thésée la mort héroïque de son fils Hippolyte dans un fameux récit de 73 alexandrins consécutifs, morceau de bravoure craint des acteurs.

 

Théramène remporte le Prix Jacques de Vienne, la plus grande finale des AQPS de 3 ans en plat

C'est bien ce genre de courage qu'il a fallu à Théramène pour terrasser ses rivaux, devenir, elle la ponette qui fait 1,57 m les bras levés, et donc vaincre Toscane et Terreur, qui venaient de la devancer à 2 reprises, mais aussi Torrens, vainqueur du Prix de l'Avenir. Ce fils de Passing sale a finalement du se contenter de la 3e place, derrière Tonic Mellysse, issu de Smadoun et de la bonne souche maternelle de l'élevage d'Armand Humeau.

 

Nelly de la Guillonnière

Théramène est le 1e produit de sa mère Isménie (Abdonski, étalon maison), qui a gagné en cross sur 5200 m à Dieppe, et manquait un brin de vitesse. La grand-mère Sirta, entraînée comme toute la famille par Etienne Leenders, s'imposée à très bon niveau à Auteuil (Prix Général Donnio et Saint-Sauveur) et conclu 4e du Grand Steeple-Chase de Paris. Elle a produit convenablement, mais jamais à son image: son meilleur fils Nirja est mort à Craon en 2009. En revanche, ses filles ont toutes démarré en fanfare au haras, donnant pèle mêle, outre Théramène, les doués Rififi, Radji, Quirta, etc..

 

Pierre de la Guillonnière

La souche maternelle était déjà entretenue dans les années 60 par la famille de Nelly de la Guillonnière, née Roy, et le meilleur élément Sunday P avait gagné un Auteuil, un coup de tonnerre à l'époque. Ce n'était pas Etienne Leenders qui entraînait…Il travaille avec le Haras de la Rousselière depuis 28 ans. C'est déjà pas mal.