50 chevaux meurent dans un incendie au Haras de Bernesq

17/06/2024 - Actualités
Un incendie survenu dans un hangar du Haras du Bernesq en Normandie a provoqué la mort de 50 chevaux, entre 5 et 6 heures du matin le dimanche 16 juin.


Le Château du Haras de Bernesq, où l'incendie d'un hangar de 1000 m2 a provoqué la mort de 70 chevaux.

 

Selon les informations révélées par France 3 Régions, le Haras de Bernesq, déclaré en faillite pour la 2e fois en avril 2024, a subi un incendie dans un hangar de 1000 m2 qui a provoqué la mort de 50 chevaux. Déclaré entre 5 et 6 heures du matin ce dimanche 16 juin, l'incendie a été maîtrisé par une vingtaine de pompiers. Un individu de 21 ans, qui avait donné l'alerte, a été victime de brûlures aux mains. Les 70 juments et poulains qui étaient dans le bâtîment, ont été brûlés, tout comme le matériel.

Le Haras de Bernesq, créé au début des années 80 par la famille Bénillouche, étendu sur une centaine d'hectares autour du château, ayant notamment stationné Marchand de Sable, Cardoun, Hannouma, avait subi de grandes difficultés financières, sanitaires et légales au cours de ces  dernières années.

Comme le rappelle France 3 Régions: " En février 2018, l'association de défense animale Stéphane Lamart, avait signalé à la justice des mauvais traitements. Une inspection des services vétérinaires avait été réalisée. Les faits révélés étaient accablants : boxes sales, râteliers vides, sacs d'aliments stockés à même le sol avec des rongeurs, ballots de paille exposés au vent et aux excréments d'oiseux, eau des abreuvoirs recouverte d'une pellicule verte. Le vétérinaire présent avait examiné les 157 animaux et avait estimé qu'une majorité était sous-alimentée. Seuls les chevaux entraînés pour les courses étaient correctement traités. Le gérant, Franck Benillouche, avait par la suite été condamné en mai 2023 à l'interdiction à vie de détenir des équidés, avec une amende de 3 000 euros dont 2 000 avec sursis."

Le Haras de Bernesq avait été mis en liquidation judiciaire et racheté en 2019 par Philippe Bouaziz, ayant alors créé l'écurie Sarona. A la vente de février 2019 à Deauville, nous avions rencontré ce nouvel acteur des courses, 52 ans à l'époque, une figure majeure de l'industrie informatique mondiale. Il y a tout juste 30 ans, aussitôt après avoir obtenu son diplôme d'ingénieur, il avait créé la société Prodware, spécialisée dans le conseil en systèmes et logiciels informatiques, qui atteint aujourd'hui 100 millions d'euros de chiffre d'affaire, dépasse les 500 salariés et est même cotée en bourse. " Je suis par ailleurs impliqué dans une centaine de start-up. Et j'ai créé un accélérateur de start-up entre Tel Aviv, Paris et New-York, qui est le plus important du monde".

Accompagné à Deauville de sa fille Léa et son associé, Alain Conrad, Philippe Bouaziz explique. " Je suis un pied noir de l'Algérie Française, et mes parents y avaient un élevage à l'époque ". Il a donc la fibre cheval dans le sang. " Nous sommes en train d'acquérir 20 hectares supplémentaires de façon à avoir un ratio de 2 hectares par cheval. Je souhaite entièrement renouveler l'effectif avec 60 chevaux environ, dont les poulinières, 2 étalons, et les chevaux à l'entraînement. Car nous allons utiliser les pistes de grande qualité qui existent déjà et nous avons déjà recruté un entraîneur, Jean-Marie Gatteau, qui était formateur à l'AFASEC de Mont-de-Marsan. Mon idée est de créer un domaine autonomne où on fait tout sur place, de l'élevage à l'entraînement. En plus, pour le travail des chevaux, on peut profiter de notre proximité avec la mer. Pour les étalons, je crois en Hannouma, qui a tout de même obtenu des bons résultats avec sa production malgré le faible nombre de poulinières qu'il a saillie. Et je souhaite acquérir un 2ème étalon pour la prochaine saison de monte.'

Mais le 13 décembre 2023, une nouvelle procédure de liquidation judiciaire a été ouverte par le tribunal judiciaire de Caen. La procédure de liquidation judiciaire a été close ensuite pour "insuffisance d'actif" le 15 avril dernier.

Entre temps, un repreneur avait été trouvé pour exploiter les structures d'élevage (la Verte Vallée) depuis l'automne dernier.

Les circonstances de l'incendie sont l'objet d'une enquête en cours.

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