L'Imperator, un gagnant de Groupe en plat et en obstacle par l'incontournable Jean-Pierre Dubois

Les qualificatifs manquent pour décrire Jean-Pierre Dubois, son aura et son impact sur les courses mondiales. Parti de rien, ce normand a bâti de ses mains un empire colossal au trot, mais aussi au galop. Visionnaire, pionnier et ambitieux, Jean-Pierre Dubois ne cesse de faire parler de lui, même le cap des 80 ans dépassé. Il y a quelques jours, sa casaque a brillé dans le Prix de Diane, grâce à son élève Sparkling Plenty. « Pour nous les pauvres c’est impensable de gagner une course comme ça » disait-il à notre micro après sa victoire, arborant son sourire plein de malice. Pourtant, Jean-Pierre Dubois avait déjà gagné le Diane quelques années plus tôt avec Stacelita. La foudre serait-elle tombée deux fois au même endroit ? La réussite de l’homme à la casaque jaune, bleue et rouge est dûe à tout sauf à la chance.

 

 

 Jean-Pierre Dubois après le sacre de Sparkling Plenty dans le Prix de Diane ©APRH

 

 

Très tôt Jean-Pierre Dubois a compris que s’il voulait être meilleur que les autres, il devait avoir une vision internationale. Au trot comme au galop, il a acquis des haras, des étalons, des poulinières en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, etc. Au milieu des années 90, Dubois achète Lost Prairie une gagnante de Listed à Daniel Wildenstein. Il la confie ensuite à Christophe Clément aux Etats-Unis. Rapatriée en France, cette fille de Lyphard intègre l’important contingent de poulinières de l’éleveur. Croisée à des  étalons de plat comme Anabaa ou Octogonal, 3 de ses 4 produits sont vainqueurs. De cette souche d’origine américaine, va finalement émerger plusieurs sauteurs de grand talent. A croire que Jean-Pierre Dubois transmet sa polyvalence à ses élèves.

 

 

  Daniel Wildenstein et Jean-Pierre Dubois

 

 

Arrière-petit-fils de Lost Prairie, L’Imperator est un fils du gagnant de Gr.1 à 2 ans Holy Roman Emperor et de La Joie, une 4^e du Critérium du Languedoc (L.). Pour l’anecdote, Jean-Pierre Dubois entraînait lui-même La Joie avant de la confier à Jean-Claude Rouget après ses deux succès acquis à Vichy. A première vue, L’Imperator ne semblait pas prédestiné à l’obstacle. Placé chez Didier Guillemin par Jean-Pierre Dubois, le poulain est vendu aux Etats-Unis après trois succès de rang. Comme souvent avec les bons chevaux de turf, il intègre l’effectif de Chad Brown. Là-bas il devient lauréat de Gr.2 sur 1800 mètres. En fin d’année de 5 ans, alors qu’il peine à être compétitif dans les Groupes en plat, ses propriétaires décident de le présenter en vente à Keeneland.

 

 

 

 

Ce jour-là, il est acquis 75 000 dollars par Hudson River Farms, l’un des plus gros propriétaires de chevaux d’obstacle outre-Atlantique. Si aux USA, le plat est beaucoup plus médiatisé, le circuit d’obstacle n’est pas ridicule pour autant. En effet, il existe de nombreux Groupes, particulièrement des Grs.1 dont le niveau est assez relevé. Ainsi, à presque 6 ans L’Imperator s’est mis à apprendre son nouveau métier de sauteur. Avec sa classe de plat, le hongre intègre rapidement l’élite des courses de haies. Placé de Gr.1 à plusieurs reprises, L’Imperator est parvenu à briller au plus haut niveau à l’occasion du Beverly R. Steinman Hurdle le 20 juin à Acqueduct, sous la selle de l’irlandais Jordan Gainford. Avec cette même souche, Jean-Pierre Dubois avait déjà réussi à sortir La Boétie, une gagnante de Prix Sagan (Gr.3) à Auteuil. Comme quoi avec Jean-Pierre Dubois rien n’est impossible !