Prix de l'Opéra : Barnavara, battante comme Jessica Harrington

05/10/2025 - Actualités
Ce n’est pas poli de citer l’âge d’une dame, et encore moins de lui demander, mais à 78 ans, la carrière et le caractère de Jessica Harrington forcent au respect. S’il est encore dur parfois pour une femme de faire sa place parmi les rangs des entraîneurs, le métier a beaucoup évolué et certaines pionnières y ont contribué, à l’image de Corine Barbe et Criquette Head en France, mais aussi de Jessica Harrington outre-Manche. Avec l'étalon River Tiber.

 Barnavara et Shane Foley après leur sacre acquis de haute lutte ©APRH


Lorsqu’elle s’est installée en 1989, c’était une autre époque des courses, et les mentalités changeaient, mais étaient encore figées pour certaines. Cavalière de concours complet d’un niveau olympique, elle était mariée à John Harrington, un courtier assez connu qui fut pendant longtemps une aide précieuse, avant de disparaître en 2014 d’un cancer. Se faisant peu à peu un nom grâce à ses succès, Jessica Harrington décolle au plus haut niveau au début des années 2000 avec le champion d’obstacle Moscow Flyer, célèbre pour son règne sans partage chez les « 2 milers » en steeple, avec des succès dans le Queen Mother Champion Chase ou encore le Tingle Creek. 
 

Jessica Harrington (première femme en partant de la droite) peut avoir le sourire ©APRH

 
Des cracks d’obstacle, elle en a eu de nombreux, puisque Jessica Harrington a aussi remporté la Gold Cup de Cheltenham, le Champion Hurdle, et bien d’autres Grs.1. En plat, elle a également eu son lot de succès avec un 1er Gr.1 en 2010 (Pathfork dans les National Stakes), mais aussi des classiques irlandais avec Magical Lagoon et la grande Alpha Centauri, pour des casaques prestigieuses comme celle de la famille Niarchos. Encore aujourd’hui, elle était la seule femme au départ du Prix de l’Arc de Triomphe avec Hotazhell.
 


Guerrière, Jessica Harrington a également triomphé d’une bataille quasi impossible, celle contre le cancer. Elle a été diagnostiquée en 2022, et n’a jamais quitté son écurie, s’estimant même « sauvée par les chevaux »; avant d’être déclarée en rémission complète au début de la saison. Cette force de caractère et ce fighting spirit, elle semble les transmettre à ses pensionnaires, comme Barnavara, la lauréate de l’édition 2025 du Prix de l’Opéra. 

Associée au jockey maison Shane Foley, Barnavara a gagné à l’Irlandaise, de bout en bout, repoussant en rouleau compresseur une quadruple attaque pour s’imposer d’une encolure. Ça criait et ça chantait dans le rond de présentation, puisqu’elle appartient à la jeune écurie de Groupe Alpha Racing, créée par Jessica Harrington elle-même. 



 Une arrivée ultra serrée dans ce Groupe 1 ©APRH

 

A la fin de son année de 3 ans, la robuste Barnavara disputait déjà sa 13e course, elle qui lutte au meilleur niveau depuis son plus jeune âge. A l’arrivée de plusieurs Groupes à 2 ans, elle n’a passé un cap qu’à la fin de son printemps 2025, où son physique de déménageuse a trouvé la bonne carburation. Elle a gagné sa Listed, puis Gr.3, et Gr.2, toujours en allant devant et méchant. Présentée pour la première fois au niveau Gr.1, elle domine une arrivée 100% anglo-saxonne, et notamment la favorite anglaise See The Fire, toujours à l’arrivée dans les Grs.1 mais encore battue, même face aux seules femelles.

Barnavara offre un premier Gr.1 en Europe à son père Calyx, étalon qui officiait à Coolmore, et qui nous a quittés cette saison après seulement cinq saisons et demie de monte. Élevée par Andriy Milovanov et Victor Tymoshenko, Barnavara avait été achetée 70 000€ yearlings à Goffs. Elle est issue d’une très belle souche, celle de la fameuse Lady Vettori; d’où le champion et crack étalon Lope de Vega.


GALERIE PHOTOS APRH




 

 

 

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