Tin Horse : Allez Sud-Ouest et bravo Pépé !

La grande famille des courses...Fils de Jean Guillemin, une référence des courses du Sud-Ouest, Didier Guillemin est installé sur le centre d'entrainement de Mont-de-Marsan avec son épouse, qui est la fille d'Henri-Alex Pantall, la tête de file de l'ouest. La grande famille des courses n'a de cesse de se déchirer, de se fâcher mais aussi de s'embrasser ou de se jeter dans les bras après les succès. Logique : cette famille se constitue autour d'une compétition où un seul vainqueur devance les battus, qui sont donc déçus, ou frustrés, ou encore vexés voire atterrés, si ce n'est pas tout en même temps. Il arrive parfois, grâce au côté brillant de la médaille d'un défaut bien français, le chauvinisme, que les rivaux habituels se réunissent autour d'un seul d'entre eux. C'est ce qui s'est passé dimanche pendant la Poule d'Essai des Poulains avec Tin Horse et Didier Guillemin.

Tin Horse et Havane Smoker offrent un jumelé au Sud-Ouest dans la Poule d'Essai des Poulains (photos APRH)

Didier Guillemin est un professionnel apprécié et manifestement les acteurs des courses du sud-ouest l'aiment bien, un peu à l'image du jockey Ioritz Mendizabal. Juste avant le départ, dans les tribunes, Christophe Ferland, entraineur installé à La Teste, et Mathieu Daguzan-Garros, le patron du Haras des Granges, devisent ensemble et se disent que ce serait super que Tin Horse l'emporte, " pour Didier ", d'autant plus que le cheval a été terriblement malheureux dans le Prix de Fontainebleau. Le beau gris est un vrai cheval de Gr.1, puisqu'il a été 2e du Prix Morny et du Prix Jean-Luc Lagardère, mais le comble est qu'il n'a jamais gagné de groupe, pas plus que son entraineur, qui est pourtant tou en haut de l'affiche nationale depuis le début de l'année 2010 et son carton avec sa génération de 2 ans.

A la remise des prix, Didier Guillemin est entouré par Gilles Forien, manager de la Marquise de Moratalla (absente) et Thierry Jarnet

Les encouragements d'un terroir

A mi-ligne droite, c'est Havane Smoker, monté par Ioritz Mendizabal pour Jean-Claude Rouget, un homme dont les 2 spectateurs privilégiés sont proches, qui semblent en mesure de l'emporter. De concert, les " Allez Io Io !" surgissent. Puis une flèche rouge apparait : Tin Horse. les encouragements s'élargissent à " Allez Sud-Ouest ! Allez Sud-Ouest  ! Sud-Ouest 1e - 2e ! " En effet, Tin Horse qui s'envole et Havane Smoker qui résiste offrent le jumelé gagnant à l'entrainement du Sud-Ouest. Du jamais vu dans une épreuve qui n'avait échappé qu'une seule fois jusque là aux parisiens et étrangers, en 2009 lors de la victoire du deauvillais Yves de Nicolay (21e arrondissement de Paris !) avec Silver Frost.

De fait, dès qu'il est entré dans le rond du vainqueur, Didier Guillemin a été chaleureusement félicité par les hommes du Sud-Ouest présent, les 2 précités plus François Rohaut, Michel Roussel, Bertrand Bélinguier, tout sourire, et le toujours aussi sympathique Ioritz Mendizabal, pourtant battu, qui est ressorti du vestiaire après sa course.

A 44 ans, Thierry Jarnet remporte sa 1e Poule d'Essai des Poulains en selle sur Tin Horse

Bravo Pépé !

A 44 ans, Thierry Jarnet remporte la Poule d'Essai des Poulains pour la 1e fois. A 44 ans, Thierry Jarnet est toujours là, sur le devant de la scène depuis 20 ans, lui qui a gagné le Prix de l'Arc de Triomphe avec Subotica en 1992, lorsqu'il était sorti de l'ombre par André Fabre. Eternel Jarnet, qui n'a pourtant pas été épargné par les accidents mais qui adore plus que tout "filer" le bon wagon jusqu'à mi-ligne droite, puis sortir en souplesse avant de crucifier les adversaires sur le fil. Thierry Jarnet a connu un week-end assez extraordinaire. Lui qui ne comptait que 16 victoires depuis le début de l'année, il a signé un doublé lundi à Maisons-Laffitte et avait entamé la série samedi par un succès dans le Grand Prix de Fontainebleau (course A) en selle sur Saga Dream pour le permis d'entrainer Freddy Lemercier (Ecurie des Fées). Après ce succès, les "gamins" et surtout les gentleman-riders, toujours taquins (Florent Guy et compagnie), le félicitaient avec malice par des " bravo Pépé ! " Ah la jeunesse...