Silvestre le nouveau Saint de Godolphin

14/02/2012 - Actualités
Silvestre de Sousa est un nom auquel il va falloir s’habituer au cours des prochains mois. La nouvelle recrue de l’écurie Godolphin est passée par l’école de Mark Johnston, le dirigeant de la base arrière des Maktoum installé dans le Nord de l’Angleterre à Middleham. Un réel changement d’ambiance pour un brésilien.

La fibre cheval

Septième enfant d’une fratrie de dix, le jeune Silvestre grandit dans la ferme de ses parents à quelques encablures de Sao Paulo. La famille possède quelques poneys et le père, plus intéressé par l’élevage que par la compétition, a fait naître des vainqueurs. Sans parler de grande révélation, Silvestre de Sousa est en fait motivé par l’un des jockeys-stars brésiliens Fausto Durso qui lui lance un jour : « Tu as le physique parfait pour devenir jockey ! ». Rien de tel pour se mettre à cheval : Silvestre s’inscrit à l’école des courses de Sao Paulo dans la foulée et participe à sa première course, six mois plus tard.
 
 
Silvestre de Sousa sur son Poney fétiche
 
 
 
Direction l’Europe
 
Après 16 mois de compétition seulement, Silvestre de Sousa devient champion des apprentis avec un total de 75 succès. Mais après le sommet (atteint très rapidement), la descente (vertigineuse) : les gagnants se font plus rares et le jeune pilote se casse un bras. Ca tourne mal. Bien décidé à ne pas rester les deux pieds dans la même botte, Silvestre de Sousa répond à une petite annonce de l’Irlandais Dermot Weld, en recherche de cavaliers d’entraînement. C’est le grand saut, le grand départ, un changement radical : adieu les rêves de gloire, le soleil du Brésil et la mère patrie. Bonjour l’île d’Emeraude, son climat impossible, une langue totalement étrangère que le jeune Silvestre ne baragouine à peine ! Dire que le garçon n’a pas choisi la facilité est un euphémisme.
Il prend ensuite la direction de l’écurie de David Nicholls (qu’on appelle aussi Dandy) dans le Nord de l’Angleterre. Puis ce sont, comme souvent (comme toujours ?) les circonstances de la vie qui propulsent Silvestre de Sousa dans les pattes de Mark Johnston : « Joe Fanning étant sur la touche, j’ai été amené à monter plus de chevaux de l’écurie et les résultats ont été au rendez-vous. » Vainqueur à Royal Ascot et lors du meeting de Glorious Goodwood, le brésilien réalise aussi et surtout une razzia de succès un peu partout en Grande-Bretagne. Méthode Johnston oblige. Résultat : une course à la cravache d’or anglaise et finalement l’argent : fort d’un total de 161 gagnants dans la saison, Silvestre conclut à seulement quatre longueurs de Paul Hanagan.
 
 
 
Silvestre de Sousa et Paul Hanagan
 
 
Le nouveau bleu
 
A l’instar de certains chevaux « Maktoum », Silvestre de Sousa passe donc entre les mains de Mark Johnston et ses méthodes personnelles. L’entraîneur d’origine galloise reçoit le deuxième voire le troisième choix des princes dubaïotes et parvient presque chaque année à sortir une ou deux pépites comme Shamardal (Dewhurst Stakes, Poule d’Essai des Poulains, Prix du Jockey Club, St James’s Palace Stakes) formé sur les collines du Yorkshire. Cet hiver, le brésilien passe ainsi un cap important, étant appelé à monter les bonnes chances Godolphin. Profitant de la mise à l’écart de Ahmed Ajtebi dont les frasques (conduites en état d’ivresse) ont été très peu appréciées par les grands patrons, Silvestre affiche aujourd’hui le superbe score de six succès et deux 2èmes places en 18 tentatives, soit le meilleur (et de loin) coefficient de réussite chez les pilotes inscrits au meeting de Meydan. Vous avez dit future star ?
 
 
 

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