Baan Rim Pa et Da Paolino, frères polyvalents

15/02/2012 - Actualités
Lauréat du Prix de la Californie avec Reality (qui, malheureusement blessée, va être orientée vers le haras),Didier Prod’homme réalise un meeting cagnois remarquable, grâce également à Da Paolino, épatant vainqueur du Prix William Alexandre Ruinat. Issu de Tora Tune comme Baan Rim Pa, le 5 ans bai, qui vise désormais le Prix du Conseil Général des Alpes-Maritimes (25 février), est aussi à l’aise que son aîné en plat comme en obstacle. Zoom sur les deux représentants de Gérard Cohen et Didier Prod’homme.

 

Plat-Obstacle : Préambule sur le savoir-faire Prod’homme
 
Installé sur l’éclectique centre d’entraînement de Maisons-Laffitte, Didier Prod’homme sait aussi bien préparer les chevaux de plat que les chevaux d’obstacle. Il est également performant avec les galopeurs « hybrides ». L’an passé, le fils de Maurice Prod’homme a ainsi présenté six chevaux sur l’hippodrome d’Auteuil : Baan Rim Pa, Da Paolino, Jetfire, L’Oriental, Ma Doudou et Snake Eyes. La moitié d’entre eux est créditée d’une bonne valeur en plat. C’est donc le cas Baan Rim Pa et Da Paolino, mais aussi de Jetfire.  
 
Didier Prod’homme :
« A l’origine, Jetfire, Baan Rim Pa et Da Paolino n’étaient pas programmés pour l’obstacle. J’imaginais que Jetfire ferait plutôt carrière dans les gros handicaps de plat. Mais, elle a montré ses limites dans cette catégorie et on a très vite décelé qu’elle pourrait devenir une excellente sauteuse. De son côté, Baan Rim Pa était assez bouillant. Pour le détendre, on l’a mis un peu sur les obstacles à l’entraînement et c’est ainsi qu’il a révélé son potentiel. Cela s’est passé un peu de la même façon avec Da Paolino. Pour la petite histoire, mon père a déjà eu à sous sa coupe des chevaux à l’aise dans les deux registres. Je pense à Kotkie (la mère de Kotkijet et Katko). Si elle a bâti son palmarès et sa réputation en obstacle, elle avait aussi montré une certaine classe de plat.  »   

 
 
Didier Prod’homme
 
 
Baan Rim Pa – Da Paolino, galopeurs à double détente
 
Né un an avant son frère utérin, Da Paolino, Baan Rim Pa a mis peu de temps à trouver la bonne carburation en plat. Lauréat d’une course D à l’aube de ses trois ans, il devançait ce jour-là un certain Portus Blendium qui, rebaptisé California Memory, a depuis enlevé...la Hong Kong Cup. Orienté vers les obstacles quelques mois plus tard (alors qu’il était crédité d’une valeur 39 en plat), Baan Rim Pa a collectionné, à 4 ans, les places dans les courses de groupes à Auteuil. Il a remporté en avril dernier un Prix Léon Rambaud, qui est, pour l’heure, le sommet de sa carrière. Un exploit malheureusement éclipsé par une grande tragédie (accidenté dans cette épreuve, le champion de Marcel Rolland, Questarabad, s’est éteint quelques jours plus tard).  

 

Baam Rim Pa

 

A la différence de Baan Rim Pa, Da Paolino n’a pas réussi à s’imposer lors de ses premières sorties en plat, mais avait de solides références dans cette discipline à 3 ans (ayant battu par exemple Prince Bishop). Il était tout de même pris en valeur 40 au moment de débuter victorieusement sur les balais cagnois (où il devançait Ozamo). Depuis, le fils d’Enrique a largement confirmé ses moyens entrevus en plat, et cela sur des distances variées. Vainqueur d’une course D à Fontainebleau sur 2.000 mètres en avril, Da Paolino a réussi une rentrée 2012 remarquée sur les 1.500 mètres cagnois lors d’un quinté (2e), puis a réalisé un coup d’éclat dans le Prix William Alexandre Ruinat (2.500 mètres). Rapidement détaché avec Pauline Prod’homme (fille de Didier), le représentant de Gérard Cohen a, ce jour-là, franchi le poteau en tête en reléguant Griraz (valeur handicap 45) et Agent Secret (valeur handicap 50) à plus de…treize longueurs. Naturellement, Da Paolino et sa partenaire auront peut-être du mal à réussir pareil hold-up dans le prochain Grand Prix du Conseil Général des Alpes-Maritimes. D’ailleurs, lorsqu’il évoque la prochaine cible de Da Paolino, Didier Prod’homme adopte un profil bas : «On veut se faire plaisir en courant le Grand Prix. » Info ? Intox ? Rendez-vous le 25 février pour le vérifier.
Rendez-vous aussi à Paris cet automne pour les retours pré-programmés de Da Paolino et Baan Rim Pa sur les obstacles.
 
Didier Prod’homme, à propos de ses deux protégés :
« Ils ont beau être issus de la même mère, Baan Rim Pa et Da Paolino ne se ressemblent pas. Baan Rim Pa est plutôt massif. Da Paolino est plus grand, plus longiligne. Moins souple que son aîné, il est aussi moins sauteur que lui. Da Paolino, encore plus bouillant que son grand frère, possède en revanche une meilleure classe de plat que lui. Baan Rim Pa fera logiquement son retour en obstacle en fin de saison. Da Paolino fera sa réapparition dans cette discipline lors du second semestre. D’ici là, il devrait se produire en plat. »
 
 
 
Des performances en ligne avec leurs origines
 
Baan Rim Pa et Da Paolino étaient-ils prédestinés à être bons en plat comme en obstacle ? Si l’on se penche sur leur souche maternelle, on a le droit de le penser.
Achetée 38.000 euros par Philippe Ezri, après avoir évolué sous la bannière Wertheimer, leur mère, Tora Tune, n’a pas eu beaucoup l’occasion de  s’illustrer en compétition et n’a jamais été testée sur les obstacles. Ce qui n’est pas le cas de la plupart de ses frères et soeurs, pour certains talentueux (voir Me Voici -lauréat de Groupe I à Chepstow- St Devote, ou encore The Saint), ou simplement efficaces en haies comme en steeple (Sans Tune –deux victoires en haies, deux victoires en steeple-).
Mais la souche maternelle du tandem Baan Rim Pa-Da Paolino a aussi généré des sujets fuoriclasse en plat. Grand tante des deux protégés de Didier Prod’homme, Dibenoise a mis au monde Corre Caminos, Récital ou encore Racinger.
Taillés à la fois pour le plat et l’obstacle, mais aussi pour les joutes d’un très bon niveau, Baan Rim Pa et Da Paolino sont-ils tout simplement à la hauteur de leur papier ? 
 
 
 
Da Paolino
 
 
 
Didier Prod’homme à propos Tora Tune :
« Tora Tune a eu un problème à un antérieur et nous n’avons pas pu l’exploiter très longtemps en compétition. Elle s’est depuis rattrapée au haras. J’en profite pour remercier Mr Ezri qui me l’a confiée pour l’élevage. Mon père s’occupe d’elle à Saint-Martin de Fresnay. Elle nous a d’abord donné Queen Margot, puis Winner Spirit (qui compte quatre victoires en plat, mais n’a jamais débuté en obstacle). Baan Rim Pa et Da Paolino sont venus ensuite. Pour mes croisements, j’ai plutôt tendance à adopter une logique « course » plus qu’une logique « élevage ». Je tenais à ce que Tora Tune soit présentée à Dyhim Diamond, qui m’avait jadis donné Menestrol. C’est ce croisement qui a produit Baan Rim Pa. De la même façon, je voulais qu’elle rencontre Enrique, à l’origine de quelques-unes de mes bonnes juments. Ce qui a donné Da Paolino. Toujours dans cette logique, Tora Tune est pleine de Martaline, un étalon qui a produit des chevaux polyvalents. La prochaine fois, elle devrait rencontrer Saint des Saints. »

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