Arc de Triomphe : le mystère du mur anti-japonais !

08/10/2012 - Actualités
Mais que peut-il bien se passer ? Y-a-il vraiment un invisible mur anti-japonais qui se dresse chaque année à 50 m du poteau d'arrivée dans l'Arc de Triomphe. Retour 33 ans d'échecs pour les pauvres qui ont encore frôlé la victoire.

Il y a encore 15 ans, alors que la Pays du Soleil-Levant importait massivement des étalons et des juments depuis le début des années 80 (dont de nombreux gagnants d'Arc comme Tony Bin, Carroll House, Carnégie, Lammtarra, Hélisso) le Japon était considéré par la France et même toute l'Europe comme un trou noir où tout rentre et dont jamais rien ne sort. Les premiers précheurs, le courtier Patrick Barbe et le jockey Olivier Peslier, avait beau dire que des champions courraient là-bas, peu croyait qu'un pays complètement renfermé sur lui-même pourrait gagner l'Arc de Triomphe.

 



Entre 1969 et l'échec et 1986, il y a bien eu 4 concurrents portant casaque nippone. Mais l'un était un achat, vainqueur de la Gold Cup d'Ascot entrainé en Angleterre et monté par Pat Eddery, et les 3 autres étaient confiés à Freddy Palmer pour leur préparation en France. Aucun n'a dépassé le stade de l'attraction exotique

Tout changé en 1999 avec l'arrivée, après 13 ans d'absence, du champion El Condor Pasa, logé à Chantilly chez Tony Clout mais courant sous le nom de son entraineur Y. Ninomiya. De la même façon qu'Orfèvre cette année, il a frôlé la victoire, fait illusion jusque dans les dernières foulées où Montjeu l'a crucifié sur le fil. A l'époque, on a accusé le jockey, l'esthète nippon Ebina n'ayant pas les bras du robuste irlandais Kinane qui avait soulevé son cheval de terre.

 

ANNEE CHEVAL ENTRAINEUR JOCKEY RESULTAT
 
1969 SPEED SYMBOLI (JPN) F. Palmer Y. Nohira NP
1972 MEJIRO MUSASHI (JPN) F.Palmer Y. Nohira NP
  ERIMO HAWK (IRE) GB Barling P.Eddery NP
1986 SIRIUS SYMBOLI (JPN) F. Palmer M. Philipperon NP
1999 EL CONDOR PASA (USA) Y. Ninomiya

Mayasoshi
Ebina

2e
2002 MANHATTAN CAFE (JPN) F. Kojima Mayasoshi
Ebina
NP
2004 TAP DANCE CITY (USA) S. Sasaki T.Sato NP
2006 DEEP IMPACT (JPN) Yasuo Ikee Yutaka Take 3e disq
2008 MEISHO SAMSON (JPN) S. Takahashi Yutaka Take 10e
2010 NAKAYAMA FESTA (JPN) Y. Ninomiya Mayasoshi
Ebina
2e
  VICTOIRE PISA (JPN) K. Sumii Yutaka. Take 7e
2011 HIRUNO D'AMOUR (JPN) Mistugu Kon S. Fujita 10e
  NAKAYAMA FESTA (JPN) Y. Ninomiya Mayasoshi
Ebina
NP
2012 ORFEVRE (JPN) Yuasutoshi. Ikee Christphe Soumillon 2e



Après les gamelles retentissantes de Manhattan Café, lui aussi massacré par Ebina (emportant Aquarelliste et Dominique Boeuf dans son malheur) et Tap Dance City, Deep Impact a terminé 3e dans des circonstances inoubliables surtout pour les nippons dont la honte de la défaite de la part de leur crack invincible a été décuplée ensuite par une disqualification pour contrôle positif. Il avait été confié au meilleur jockey de l'histoire des courses japonaises, Yutaka Take, qui n'a pas pourtant pas fait mieux que ses collègues car victime d'un lâcher de nerf dans la fausse ligne droite.

 

 

Comprendre la défaite de Deep Impact en 2006.



La 2e place de Nakayama Festa en 2010 a moins marqué les esprits. Et pourtant, il n'a été battu que d'une tête de longueurs au terme d'une longue et terrible lutte avec Workforce. Et cette fois, Mayasoshi Ebina (encore lui !) n'a rien fait de mal...En 2011, Nakayama Festa n'a pas répété, et Hiruno d'Amour n'a rien fait.

Enfin en 2012 avec Orfèvre, les japonais étaient bien sûr que les choses se passeraient différemment, grâce à 2 changements notables. Non comme Deep Impact qui avait concé pour finir, ils ont fait une rentrée au cheval dans le Prix Foy, et ils sont décidé de mettre un jockey crack jockey europeéen, Christophe Soumillon. Sans vouloir être méchant, il a bien fallu voir les choses en face : la plus grande course internationale jusque là gagné par un cheval japonais, la Dubaï World Cup 2011, l'avait été alors que le jockey choisi était pour une fois un non-nippon, en l'occurrence l'italien Mirco Demuro...

 
Et pourtant, une fois de plus, alors qu'Orfèvre avait course gagnée à mi-ligne droite, il a pris un soudain mur en pleine face a été rejoint par Solémia qu'il pourtant de déposer sur place quelques foulées plus tôt. " On savait qu'il avait tendance à se reprendre lorsqu'il est en tête, mais là il est venu se coller au rail et pour finir je devais plus m'occuper de le maintenir droit que de vraiment le solliciter. C'est vraiment dommage et je suis déçu d'être battu, mais le fait d'avoir eu la chance de monter un cheval aussi exceptionnel rend la défaite un peu moins amère."

En effet, Orfèvre, venu logiquement à l'extérieur puisqu'il partait avec le n°18 dans stalles, s'est literallement propulsé vers la corde dans les 150 derniers mètres. Même collé au rail,  A tel point que quelques mètres avant le poteau, quant Soumillon le pousse à fond en essayant de conserver l'avantage, Orfèvre se jette à sa droite et percute la lice !

 

L'Arc vu et vécu depuis le Japon. A regarder absolument jusqu'au bout !



Et voilà comment le Japon n'a toujours pas gagné l'Arc de Triomphe...Et comment les fans nippons, des vrais, des durs dont 5000 s'étaient déplacés à Longchamp pour le week-end et dont des millions regardaient la course à la télé en fin de soirée, ont vu leur rêve s'effondrer soudainement, brisé par Olivier Peslier, le jockey qu'ils ont tant admiré quand il venait chez eux tous les hivers !











 

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