Deux cravaches d'or en cache-misère

Jacques Ricou veut passer à autre chose

Alors qu’il doit résister à un David Cottin survolté et qui ne pointe plus qu’à 6 longueurs, Jacques Ricou va tenter de décrocher une 6e Cravache d’Or. A 15 jours du terme de la saison, rien n’est fait et l’annonce du divorce de Jacques Ricou avec Guillaume Macaire met fin à une histoire déjà mouvementée. Au gré des départs et des retours avec l’entraîneur de Royan, Jacques Ricou semble connaitre d’éternels hauts et bas. Mais quoi qu’il en soit, sa saison 2012 est à oublier. Pas un Groupe à se mettre sous la dent. Pas une course de sélection digne de ce nom. Pas une épreuve de prestige en région. Que des courses de second ordre, celles qui sont encore plus difficiles à gagner car n’offrant pas l’ivresse du succès. Celles qu’il faut aller chercher aux six coins de l’hexagone : à Châteauroux, Ploërmel, La Roche-Posay, Nancy, Starsbourg, Vichy, Dieppe, Toulouse, Compiègne sans les fastes qui permettent d’oublier plus rapidement les coups durs, les fractures, les écorchures, les blessures.

 

Jacques Ricou

 

A ce jour, 72 de ses 78 victoires de 2012 ont été signées avec des représentants de Guillaume Macaire. Mais, la collaboration entre les deux hommes va donc prendre une nouvelle fois fin et Jacques Ricou va rejoindre l’effectif de Jehan Bertran de Balanda, en mal de pilote depuis l’annonce de la retraite de Christophe Pieux. Ricou et Balanda ont gagné une seule course en commun cette année. Mais le jockey de 32 ans (seulement est-on tenté d’écrire tant on a l’impression de le connaître depuis des lustres) a certainement été séduit par la capitale et ses grandes compétitions. Histoire d’oublier une saison vierge de victoire de Groupe (incroyable mais vrai) et au cours de laquelle l’allocation la plus élevée fut celle d’un sombre Prix Cacao à Auteuil. Sur ses 78 succès de l’année, la future Cravache d’Or (à moins que David Cottin…) n’a en fait gagné « que » 21 courses à Paris. Preuve du manque de prestige de sa saison, Jacques Ricou ne pointe qu’au 4e rang aux totaux de gains loin derrière Cyrille Gombeau et David Cottin et est aux botte-à-botte avec son acolyte (qui a peut-être aussi pris trop de place dans l’écurie Macaire) Bertrand Lestrade (vainqueur, lui, d’un Groupe I avec Esmondo). Bref, s’il parvient à être décrocher, le fameux trophée ne servira que de cache-misère.

 

Bhoumtang et Jacques Ricou dans la seule victoire de l'année pour la future équipe: Balanda/Ricou

 

 

 

 

LE TOP DES JOCKEYS D’OBSTACLES PAR LES GAINS

 

Tableau des victoires de Jacques Ricou en 2012, classées par gains

 

 

La même chose en plat ?

Si le constat n’est pas aussi cinglant, l’analogie peut tout de même être tentée pour évoquer l’autre Cravache d’Or, celle que va décrocher à coup sûr Christophe Soumillon en plat, la 5e de sa carrière. Le crack-jockey belge a lui, et contrairement à son collègue de l’obstacle, gagné des Groupes : 14 au total. Un score dont la majorité de ses collègues se contenterait largement. Mais Soumillon n’est pas tout le monde et il ne gardera lui non plus pas un souvenir impérissable de cette année. Tout a mal débuté avec les échecs à répétition de Dabirsim. Puis les espoirs placés en Beauty Parlour ont été validés par un succès dans la Poule d’Essai des Pouliches, avant d’être malheureusement anéantis ensuite par le départ des bleus pour l’Angleterre alors que « Soum » avait contracté un accord avec la casaque Wildenstein. De plus, ce succès de Groupe I aurait pu rester l’enfant unique de l’année si le sort ne s’en était pas mêlé en éjectant Ryan Moore de sa monture en début de journée de Jacques Le Marois à Deauville. Appelé à la rescousse, l’ancien compagnon de route de Zarkava et Dalkahani mit toute sa détermination à s’imposer dans le mieux doté des miles. Ouf, car on ferme le ban du côté des Groupes I. Deux, juste deux. Car dans l’Arc…et puis zut, non, pas besoin de revenir sur cet épisode dramatico-nippono-soumillonnais ! (voir la vidéo du combat des baguettes)

 

Beauty Parlour et Christophe Soumillon dans le Prix de Diane

 

En dehors de ces faits d’arme, il faut noter que 113 de ses 163 succès de 2012 ont acquis dans des courses offrant 30 000 euros et moins à son vainqueur (voir tableau ci-suit). Ces dernières semaines, l’ « insoumis » a couru partout, tout le temps, pour assurer sa victoire au classement de la Cravache d’Or. Paris-Turf allant même à calculer son nombre de kilomètres parcourus (étranger compris) depuis début décembre : 29 136 !! Mais l’honneur sera sauf, il aura l’or ! Pour la gloire, il faudra attendre 2013.

 

LE TOP DES JOCKEYS DE PLAT AUX GAINS/CHEVAL

 

Tableau des victoires de Christophe Soumillon en 2012, classées par gains.