Le GTI 2014 : qui sert-il vraiment ?

Disputé en 13 étapes et une Finale, entre le 30 mars et le 26 octobre, le GTI propose un menu de courses à handicap sur des distances allant de 2000 à 2600 mètres et pour des chevaux de 4 ans et plus ayant une valeur 32 maximum. Si en 2013, la Finale avait eu pour théâtre Longchamp, il faut noter que cette année elle aura lieu sur l’hippodrome de Saint-Cloud, le 26 octobre. Et même si la formule handicap a par définition du mal à sacrer un cheval, France Galop a décidé en 2014 de récompenser également le meilleur coursier du tournoi (certainement un abonné aux places…), ainsi que le meilleur propriétaire, le meilleur entraîneur et le meilleur jockey du challenge. En 2013, c’est Alex Pantall (en photo ci-contre) qui a raflé la mise chez les metteurs au point. Pour lui, le GTI « est une bonne façon de réunir autour d’un même projet des hippodromes et des sociétés de courses qui n’auraient certainement pas eu l’occasion de se côtoyer et d’échanger. » Il est vrai qu’entre Carpentras et Morlaix, il y a une trotte et un message d’union entonné par un professionnel par les temps qui courent, ça vaut toujours le détour. Mais au fait qu’est-ce qu’on gagne ? Des bons cadeaux (week-end dans un « Relais & Château » notamment car, en fait, les grands gagnants, c’est plutôt du côté des organisateurs qu’il faut se tourner pour les trouver.

 

 

 

 

 

 

 

Au-delà du défi sportif, l’essence-même de ce GTI se situe effectivement bien à l’étage politique. Il s’agit effectivement de valoriser des hippodromes de catégorie de 1ère et 2ème catégorie qui ne peuvent organiser les sacro-saintes réunions PREMIUM devenues si cruciales à l’équilibre budgétaire de nombre de sociétés de courses en région. A défaut d’une réunion complète, ces hippodromes peuvent ainsi profiter une fois dans l’année de la manne des enjeux nationaux sur un total 3 courses proposées aux parieurs en fin d’après-midi les dimanches retenus. Originellement, la sélection des dates a répondu à une équation à deux inconnues : densifier le programme de courses à enjeux nationaux le dimanche en fin de journée et combler les cases laissées libres par les trotteurs et leur Trophée Vert (circuit des pistes en herbe).

 

L’an passé, ces mini-réunions ont généré entre 1 million et 1,5 million d’euros d’enjeux totaux. Une aubaine donc pour les sociétés organisatrices qui ont finalement touché un produit net entre 13 000 et 16 000 euros. C’est beau mais c’est aussi la conséquence d’investissements sérieux en matière de structures d’accueil pour les hommes et les chevaux (France Galop exige des boxes pour chaque participant aux courses PREMIUM), de communication, d’installations informatiques, de réseaux télécom nécessaires à la prise de paris nationale et à la retransmission télévisée et enfin bien sûr de qualité de piste pour briller aux yeux de tous (quand les images proposées ne sont pas trop nulles, ce qui ne peut a priori que s’améliorer cette année…).

 

 

Des investissements conséquents comme le confirme Claude Weber, Président de la société des courses de Vittel : « c’est sûr que cela monte vite. Pour nous, cela a représenté un montant total de 150 000 euros, pris en charge entre la Fédération et la société des courses. C’est une somme importante mais qui sera amortie sur la durée, car les travaux sont réalisés une bonne fois pour toutes ! » Pour cet ancien directeur général de la marque Vittel (l’eau minérale), cette dépense était de toute façon nécessaire : « cela a eu un effet booster pour nous : nous avons été obligés de nous remettre à niveau sur différents points et cela nous ouvre d’autres horizons. Notre hippodrome a évolué dans le bon sens autour de cet événement qui a aussi joué sur notre notoriété. La journée de 2013 fut un grand moment pour toute l’équipe de Vittel et nous espérons que 2014 sera de la même teneur. » De nouveaux horizons…comme obtenir une ou des réunions PREMIUM ? Du côté de France Galop, pas question de faire des promesses en l’air et « la carotte PREMIUM » n’a jamais été agité sous le nez des organisateurs locaux. Dont acte.

 

Il n’y a alors plus qu’à. Lâchons les bêtes et que le meilleur gagne !