Derby d'Epsom: des étoiles plein les yeux

Aucun vainqueur des 2000 Guinées n'était parvenu à faire le doublé dans le Derby d'Epsom depuis le phénoménal Nashwan il y a tout juste 20 ans en 1989. Voilà donc un nouveau crack. Le vrai bon, le meilleur, pour lequel l'entourage a fait le saut de la distance et qui était au dessus du lot pendant toute la course.

Cet accomplissement doit être placé en regard du raccourcissement du Prix du Jockey-Club, fait pour amener les milers à y tenter leur chance, ce qui a été déjà le cas poour Shamardal et Lawman. Outre Manche, il n'est pas question d'un telle faveur. Et même si certains intellectuels locaux tirent sur la distance classique comme sur un pianiste en faisant mine de déplorer que le Derby d'Epsom ne serait plus qu'une danseuse pour Maktoum divers, il est assez clair ces derniers temps que le Derby d'Epsom est LA course pour le meilleur d'entre tous. Et c'est encore mieux s'il était déjà le plus rapide sur 1600 m comme Sea The Stars, ou comme l'étaot presque New Approach l'an dernier, dauphin des Guinées avant de gagner le Derby.

Sea The Stars

Certains vainqueurs récents du Derby d'Epsom ont subi de lourds échecs au haras, mais on pourrait faire cette constatation en décortiquant les palmarès de toutes les grandes épreuves, quelles que soient leur distance. Après tout, Subotica a bien gagné l'Arc et Entrepreneur les Guinées...Le 1e lauréat du Derby, Diomed fut un étalon désastreux en Angleterre avant de transformer soudainement dans le bon sens l'élevage américain lorsqu'a été envoyé à l'âge pourtant canonique de 20 ans exil en Virginie. Rappelons que le Derby d'Epsom a été crée en  1780.

Une certaine mode impose de ne surtout pas dépasser les distances intermédiaires sous peine d'être catalogué comme futur étalon d'obstacle. Pourtant, le meilleur étalon du monde depuis les années 80 est incontestablement Sadler's Wells capable de tout faire en course de 1600 m (Irish 2000 Guinées) à 2400 m (2e du Jockey-Club) et dont la production est doué en tout genre mais apprécie par dessus les parcours classiques.

D'ailleurs, les 4 des 6 partants qui ont pris les places dans le sillage de Sea The Stars descendant tous de Sadler's Wells en lignée mâle, étant fils direct du patriache ou issus de ses fameux successeurs Montjeu, High Chaparral et Galileo, 3 vainqueurs eux-mêmes de Derbies à Chantilly ou Epsom.

Galileo

Galileo n'est autre que le frère aîné de Sea the Stars, qui a gagné à Epsom en 2001 monté par le même Mick Kinane avant de s'imposer dans le Derby d'Irlande et dans les King George. Après ce dernier, ainsi que Black Sam Bellamy et My Typhoon, Sea The Stars est le 4e gagnant de Gr.1 produit par sa mère géniale, Urban Sea.

C'est aussi l'avant dernier, car Urban Sea a passé ensuite 2 ans sans poulain et est morte à la naissance de son dernier fils, issu d'Invincible Spirit, en mars 2009.

Sea The Stars a été conçu avec les oeuvres de Cape Cross, un miler qui fait beaucoup mieux que son père, le sprinter Green Desert. C'est en effet avec ce dernier qu'Urban Sea a fait ses 2 moins bons produits, Cherry Hinton, "seulement" placée de Gr.3, et le pauvre Sea's Legacy, vilain petit canard de la fratrie, qui n'a même pas pu courir sous l'entraînement de John Oxx et a du être vendu à 3 ans inédit pour 10.000 £...

La France où était entraînée Urban Sea par Jean Lesbordes n'a plus de fils de la championne comme étalon depuis le départ en Irlande du discret Urban Ocean, l'aîné, mais compte dans son parc de reproducteur 3 éléments de sa toute proche famille: King's Best au Logis, Anabaa Blue à Etreham et enfin Anzillero chez Claude-Yves Pelsy.