Caline de Cajus, nouveau maillot jaune du Grand Show Anglo

30/11/2020 - Anglo Actualités générales
Fille de Fairplay du Pécos ayant terminé deuxième des pouliches à 37.5% et plus lors du Grand Show Anglo de l'an dernier, Caline de Cajus s'est imposée avec autorité hier, sur l'hippodrome d'Agen-Le-Passage, mettant ainsi à l'honneur la casaque et l'entraînement de Yann Huguet, ancien cycliste professionnel ayant participé au Tour de France en 2012, travaillant aujourd'hui auprès de Philippe Giraud, au domaine de Vert Galant, en Gironde.

Caline de Cajus, avec à ses côtés son entraîneur-propriétaire, Yann Huguet

 

Petite devinette : quel est le point commun entre faire du vélo et faire du cheval ? On a mal aux cuisses et le derrière en bouillie une fois la chevauchée finie ? Oh, c'est sûrement que vous ne devez pas en faire régulièrement, ni du vélo, ni du cheval !... En tous cas, pas autant que Yann Huguet qui, après une carrière de cycliste professionnel, est désormais détenteur d'un permis d'entraîner et exerce cette activité depuis bientôt 2 ans. Au domaine de Vert Galant, en Gironde très précisément, là où est installé Philippe Giraud, l'une des chevilles ouvrières du syndicat AngloCourse France, et qui a joué un rôle prépondérant dans l'arrivée de l'ancien coureur des équipes Cofidis et Skil-Shimano dans l'univers magique et très compétitif des courses hippiques.

 

Yann Huguet (en tête), du cheval de fer aux chevaux de courses, il n'y a qu'un pas...ou un coup de pédale ! (©Blog Gt Race Wheel)

 

Yann Huguet se souvient: "J'ai toujours été passionné par les chevaux depuis que je suis tout petit. J'ai monté très souvent à dos de cheval dans ma jeunesse, jusqu'à mes 12/13 ans, mais j'ai peu à peu délaissé la pratique de l'équitation pour celle du vélo, du cyclisme sur route plus particulièrement. Grâce à mes qualités physiques, j'ai réussi à atteindre le haut-niveau, et même à en faire mon métier, puisque j'ai été cycliste professionnel pendant une bonne dizaine d'années. J'ai même participé au Tour de France de 2012, et ai réussi à le terminer. Mais entre temps, j'ai eu un grave accident en course et ai eu beaucoup de mal à retrouver mon meilleur niveau. Je suis donc revenu à mes premiers amours et ai décidé de ressortir ma vieille selle du placard, alors que cela faisait plus de 17 ans que je ne l'avais plus utilisée ! (rires) J'ai souhaité d'abord m'orienter vers les chevaux de sport, que je connaissais plus, car le côté "acteur à part entière", de l'entraînement à la compétition, me rappelait ce que j'avais vécu en tant que cycliste professionnel. Voilà pourquoi j'ai, au départ, voulu me lancer dans le commerce de chevaux de sport. Mais voyant le peu de débouchés que cela occasionnait, j'ai vite compris qu'il fallait que je trouve autre chose. C'est alors que l'on m'a appelé en mars 2015 pour me dire qu'un débourreur pré-entraîneur et permis d'entraîner situé proche de chez moi était mal tombé de cheval, s'était blessé, et cherchait un cavalier pour venir travailler les chevaux à sa place. C'était Philippe Giraud !"

 

Philippe Giraud (à droite), l'homme qui a mis le pied à l'étrier à Yann Huguet dans le monde des courses

 


Une chute heureuse et une heureuse chute, puisqu'aujourd'hui les deux hommes ne se quittent plus et travaillent tous les deux main dans la main, non seulement pour tout ce qui est débourrage/pré-entraînement mais également dans l'entraînement commun de leurs protégés. Un entraînement en très grande forme en cette fin d'année 2020, qui vient d'ailleurs de remporter les deux dernières courses plates du programme 2020 des Anglo-Arabes à 37.5%, avec Heiva d'Escar et Caline de Cajus, à Agen-Le-Passage. Cette dernière, fille de Fairplay du Pécos, porte d'ailleurs la casaque de Yann Huguet, et lui a permis de remporter sa première victoire en tant que metteur au point, fin août, à Dax, dans le Prix Général J. Courreges, avant de remettre le couvert hier, à Agen, dans le Prix de Gabarret.

 

Fairplay du Pécos, le père de Caline de Cajus

 

Parmi les plus prompts au départ, se montrant d'ailleurs un poil brillante, Caline de Cajus a glissé en troisième position le long de la corde, en début de parcours, avant de se rapprocher on ne peut plus librement près de la tête dans le tournant final, à l'extérieur. La partenaire de Guillaume Guedj-Gay a ensuite débouché en tête dans la ligne droite, puis a très bien soutenu son effort dans la ligne droite pour s'imposer de trois-quarts de longueur devant la bonne finisseuse Feijoa du Pecos (Carghese des Landes), tandis que Prince du Mas (Frisson du Pécos) se montre courageux pour sauvegarder le second et dernier accessit de cette épreuve, trois longueurs plus loin.

 

À 100 mètres du poteau, Caline de Cajus et Guillaume Guedj-Gay avaient déjà pris une sérieuse option sur la victoire, hier, à Agen

 

Une victoire qui a bien évidemment ravi son jeune entraîneur-propriétaire de 36 ans: "C'est une pouliche que j'ai toujours beaucoup estimée. La souche maternelle, qui provient de l'élevage de Patrice Lozano, est excellente et je commence un peu à la connaître car j'ai monté les oncles de Caline de Cajus, Divin et Saphir. Par ailleurs, son père, Fairplay du Pécos, était un véritable champion en piste. Elle a beau s'appeler Caline, elle a tout de même son petit caractère et aime bien son indépendance. Un peu comme toutes les "Cajus" d'ailleurs ! (rires) Mais j'apprécie vraiment de travailler avec des chevaux qui ont un peu de tempérament, de caractère. C'est ce qui fait leur force et leur permet de performer sur les hippodromes".

Comme son affixe l'indique, Caline de Cajus provient donc de l'élevage de Patrice Lozano, installé sur la commune de Saint-Germain-du-Puch, à une petite trentaine de kilomètres à l'Est de Bordeaux, et à une dizaine de kilomètres seulement du domaine de Vert Balant de Philippe Giraud, avec qui il travaille depuis quelques années maintenant. Il n'est d'ailleurs pas rare de le voir se rendre à vélo chez ce dernier, pour peu qu'il ait "la sockette en titane" et le vent dans le dos, afin de juger des progrès de ses protégés, Anglo-Arabes notamment. Car si c'est auprès des chevaux de cette race que Patrice Lozano a souhaité se spécialiser, ce dernier a néanmoins débuté avec une poulinière pur-sang prénommée Polycante.

 

Divin de Cajus, l'un des oncles de Caline de Cajus, au Show Anglo 2015, présenté par Yann Huguet

 

Cette fille de Polyfoto, victorieuse en plat à Lannemezan et Tarbes en 1985, croisée avec le pur-sang arabe Djouras Tu, est devenue la mère de Manon de Cajus, une bonne jument de course, lauréate à deux reprises notamment de la Coupe des Anglo-Arabes à 50% de Pompadour ainsi que du Prix de Sélection de La Teste, qui s'est ensuite pleinement révélée au haras, donnant naissance à six gagnants. Parmi eux, l'excellent Divin de Cajus, vainqueur à dix reprises en piste, notamment du Prix Caroline de Freycinet à Tarbes, sous la férule de Philippe Giraud, ainsi que du Grand Prix d'Aquitaine à Bordeaux, et du Prix de Sélection et de l'Omnium à 37.5% à La Teste-de-Buch. L'un des grands rendez-vous de l'Anglo-Arabie française qu'a également remporté son frère par Zamouncho, Saphir de Cajus, en 2017, pour la casaque et l'entraînement de Stéphanie Genêt, qui n'est autre que la nièce de Patrice Lozano ! Divin de Cajus et Spahir de Cajus sont par ailleurs, les frères de deux lauréates du Prix Farida IV, à Mont-de-Marsan, Lola de Cajus et Calanie de Cajus, dont l'union de cette dernière avec le champion Fairplay du Pécos, a donné Caline de Cajus.

Également très intéressé par l'élevage et souhaitant, comme Patrice Lozano, apporter de nouveaux courants de sang chez les Anglo-Arabes français, Yann Huguet nous indique: "Au fil des années, je me suis vraiment penché et intéressé sur différents types de croisement. Je suis d'ailleurs activement à la recherche d'une poulinière pur-sang que j'aimerais croiser avec un pur-sang arabe, pourquoi pas un descendant d'Amer, afin d'amener de nouveaux courants de sang à la race. Je trouve le croisement pur-sang anglais et arabe pur extrêmement intéressant. La victoire d'Haya de Faust (issue du pur-sang arabe No Risk Al Maury et de la pur-sang anglais Guarded, ndlr) dans le Grand Prix des Pouliches à 37.5% dernièrement à Tarbes, juste devant Caline de Cajus d'ailleurs, qui avait super bien couru, est là pour le prouver".

 

Caline de Cajus, lors de son passage sur le ring du Grand Show Anglo, en 2019

 

Présentée par Philippe Giraud et toute son équipe au Grand Show Anglo de La Teste, en 2019, où elle avait terminé deuxième de la section des femelles à 37.5% et plus, Caline de Cajus s'est classée sixième pour ses premiers pas en compétition, début mars, déjà à Agen-Le-Passage, derrière les bons Frip'Ouille et Harry de la Brunie, lauréat depuis du Prix du Ministère de l'Agriculture à 37.5%, avant de réaliser plusieurs performances intéressantes au cours de l'année. En effet, dès sa deuxième sortie, cette très jolie pouliche bai s'est classée deuxième de l'estimée Crouzille, petite soeur du champion Croucracq, avant d'obtenir une autre seconde place, lors du Grand Prix des Pouliches à 37.5%, disputé le 25 octobre dernier, sur l'hippodrome de Laloubère, à Tarbes. Entre temps, l'élève de Patrice Lozano avait réussi à briser la glace, fin-août, en remportant brillamment le Prix Général J. Courreges, à Dax, face à Horizon d'Estivaux, vainqueur depuis du Grand Critérium à 37.5%, et offrait ainsi une première victoire en tant que metteur au point à Yann Huguet.

 

Découvrez le quotidien de l'ancien cycliste profesionnel Yann Huguet, auprès des chevaux (© Jonathan Marange) 

 

S'il a passé brillamment son permis d'entraîner fin 2018 avant de seller son premier partant fin mars 2019, l'ancien cycliste professionnel présente à cette date précise du 30/11/2020 un ratio de 47% dans les cinq premiers, ayant obtenu deux victoires, deux secondes places, une troisième, une quatrième et deux autres cinquièmes en l'espace de 17 courses et avec seulement quatre chevaux, dont Caline de Cajus. "Je suis conscient de mon cruel manque d'expérience dans les courses. Voilà pourquoi je me suis appliqué, avec Philippe (Giraud, ndlr) a bien géré l'année de 3 ans de Caline de Cajus. Avec deux victoires et plusieurs bons accessits, je pense pouvoir dire que c'est chose faite. Elle va partir au repos au pré à présent, après une année assez chargée, et ne sera d'ailleurs revue qu'à trois ou quatre reprises à 4 ans, en prévision d'une année de 5 ans beaucoup plus fournie. J'ai également un autre pensionnaire qui défend mes couleurs et mon entraînement, Orlane d'Erval, une femelle arabe par Dormane élevée par Éric Perennes qui travaille au Haras d'Ayguemorte et que j'ai rencontré en montant avec lui quelques chevaux chez Christian Audoy. Elle devrait débuter l'an prochain. Je continue d'apprendre tous les jours et prend beaucoup de conseils auprès de divers professionnels, notamment ceux d'Olivier Trigodet, installé à La Teste".

Sachant comment prendre les bons wagons, nul doute que Yann Huguet parviendra à remettre le coup de pédale nécessaire pour à nouveau endosser le maillot jaune de la victoire dans le futur avec ses protégés ! 

 

 

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