Le paradis caché d'Etienne Leenders vu du ciel

11/07/2015 - Découvertes
Il ne boit pas de café parce que ça l'énerve, ce qui est toujours impossible à imaginer même en connaissant le personnage depuis plus de 20 ans tant il est plus zen qu'un bouddha couché. Etienne Leenders, qui compte plus de 2000 victoires, devient toutefois très volubile lorsqu'il s'agit de présenter son centre d'entrainement des Landes à Jarzé, où il est revenu s'installer avec son épouse Christine, et en association avec leur fils aîné Grégoire et leur 80 pensionnaires. Découvrir un paradis caché de 165 hectares vu du ciel.

 

 " Les Landes, déjà, c'est un rêve". Econome de ses paroles à l'inverse de sa concentration, Etienne Leenders résume en quelques mots les lieux, tant dans la lettre, c'est à dire le quotidien de ses habitants, que dans l'esprit, celui de l'homme qui y a construit toute sa carrière. Le nom de Leenders, dont les parents hollandais se sont installés en France dans le business des fleurs (comme tout bon hollandais s'il n'est pas diamantaire), est apparu le 13 septembre 1981. Etienne, une 20aine d'années et déjà marié à Christine, s'installe entraineur au Chataigner, à Tiercé, sur la petite piste proche du château des La Motte Saint Pierre. Son bagage est aussi mince que le personnage, grand dégingué lunaire. Le propriétaire lui confie un petit cheval noir de 4 ans réputé fou, qui aligne les échecs. En quelques jours, le jeune Etienne comprend la claustrophie du cheval, le met au paddock, le dresse sur les obstacles et le débute en haies à Barbezieux un mois seulement après l'avoir reçu. En ce jour de mi-septembre, Etienne Leenders selle son 1e partant...et gagne d'emblée grâce à ce All Ready, dont il fera un champion du cross, vainqueur du graal de la discipline, le Grand Cross de Craon 1985.

 

 

 Depuis, Etienne a conservé cette passion pour le cross, forgeant patiemment des champions à répétition. Ayant perdu tragiquement son crack Chriseti, le roi blanc qui plus est élève "maison" et dont le nom était une contraction des prénoms du couple, il forme actuellement son successeur avec Kapville, déjà dauphin de l'Anjou Loire Challenge et à Craon. Néanmoins, s'il a une étiquette "obstacle', (voir la liste des champions), Etienne Leenders reste aussi un entraineur de plat. Lorsque Christine avait fait le compte de toutes ses victoires après 30 ans de carrière, en 2011, découvrant qu'il avait franchi le cap des 2000, elle avait trouvé un nombre quasiment équivalent, à quelques unités près, de succès dans les 2 disciplines.

Etienne a découvert le Haras des Landes à Jarzé, à quelques kilomètres de Tiercé dans le Maine-et-Loire, au milieu des années 80. Important propriétaire éleveur de l'ouest, Florent Bellamy y avait construit de toutes pièces un vaste centre d'entrainement de 40 boxes en profitant du sable naturel de la forêt pour tracer un ovale de 1600 m avec 2 diagonales. Etienne y construit un nouveau barn de 60 boxes et fonctionne à plein régime pendant une quinzaine d'années, avec un  volant de jockeys de haut niveau en plat (Jean-Luc Chouteau, Gérard Charia, Joël Cartier, Gérald Avranche) et en obstacle (JJ Manceau, Luc Chasserio, Laurent Sauloup, Pascal David, Christophe Dubourg) pour ne citer que les 1e montes...

 

 

Mais au décès de Florent Bellamy, la succession ne s'intéresse pas aux chevaux. Le site reste entre deux eaux. Le couple qui souhaite investir et rachète en 1997 l'installation de Claude Pellerin, voisin de l'hippodrome de Durtal sur la commune des Rairies. Mais malgré les aménagements, cela n'égale jamais Jarzé, et peu après qu'un nouveau venu dans le milieu, Jean-Claude Laisis, acquiert Les Landes, les Leenders reviennent "à la maison" en 2010. Enfin, il y a 2 ans, ils parviennent à acheter le domaine de 165 hectares dans son entièreté avec les  grands barns, les pistes qui ont vu l'ajout d'un "U" de 2000 m et d'une PSF, les paddocks et le château. " Et nous continuons à améliorer notre outil.  Pour investir autant à notre âge, il faut qu'il y a une succession ! Les enfants sont là pour ça." En effet, les 2 fils Grégoire et Gabriel, qui ont tous les brillé sous la casaque malgré leur taille (la maman est grande aussi !), ont rejoint leur parents sur le site. L'aîné, Grégoire, travaille à l'écurie et rentre officiellement en association avec son père d'ici la fin 2015. Le cadet, Gabriel, a voyagé en Angleterre chez Nicky Henderson et David Pipe, puis a travaillé comme responsable chez Alain de Royer-Dupré et Nicolas Bertran de Balanda avant de s'installé de façon indépendante, avec son piquet de chevaux dans le barn d'origine, au printemps 2014. Suivant la voie de son père, il démarre fort avec déjà 9 victoires (au 11/07/2015). Un portrait vidéo lui sera d'ailleurs consacré dans les prochaines semaines.

 

 

NOTE :

Dans la famille Leenders, il faut bien sûr évoquer Norbert, le frère cadet d'Etienne. Plus taillé pour être jockey, Norbert Leenders a d'ailleurs brillé plusieurs années en obstacle sous la casaque. Les 2 frères ont été associés dans les 19 succès d'Ollé France, bonne jument mais très associable qui ne s'entendait qu'avec Norbert. Devenu entraineur, très discret, peu dissert mais efficace, spécialiste du plat, il est installé près de Château-Gontier. Tout comme Etienne d'ailleurs, Norbert est un grand amateur de l'hippodrome de Craon, et il prépare toujours avec le plus grand soin les réunions d'automne (avis aux parieurs...)

En savoir plus : www.etienneleenders.fr

 

 

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