Gabriel Leenders : " un pacte pour conserver les meilleurs foals d'obstacle en France"
" Travaillant en étroite collaboration avec France Galop, et m'inquiétant donc du manque de partants dans les courses d'obstacle, je note en parallèle que beaucoup de foals sont vendus foals en Irlande, souvent dans le but de faire du pinhooking. "
Le constat est connu et comme il le reconnait par ailleurs, personne ne peut reprocher aux éleveurs de vendre leurs produits car tout le monde a besoin de faire bouillir la marmite, d'autant plus que la production de chevaux d'obstacle coute toujours plus cher tous les ans. Tout a changé en un quart de siècle : le marché, partant de presque zéro, a explosé. Mais en contrepartie, les contraintes sanitaires, les kilomètres, les prix de saillie en augmentation et la sélection drastique impliquent qu'il devient difficile de louer un poulain à un entraineur, et rendent l'élevage beaucoup plus risqué financièrement.
Mais Gabriel Leenders, comme toujours, sort une idée nouvelle fondée sur une notion de contrat français, ou de pacte entre les éleveurs et les entraineurs de l'hexagone, autour de la plate-forme France Sire. " Les entraineurs manquent de temps pour faire le tour des élevages, et nous sommes le plus souvent pris de vitesse par les courtiers irlandais, y compris sur les concours quand on y arrive qu'après notre travail du matin. D'un autre côté, tous les éleveurs ont besoin d'être vus et France Sire, le site que nous utilisons tous et tous les jours, est le meilleur outil pour cela."
" Mon idée est donc de créer un espace sur France Sire où les éleveurs pourraient présenter aux entraineurs français des foals à vocation d'un bon niveau, c'est à dire d'une valeur théorique d'au moins 20.000 € environ. Les entraineurs auraient ainsi la possibilité de découvrir des jeunes chevaux d'élite qu'ils pourraient acheter en offrant la garantie qu'ils débutent leur carrière en France. Si le cheval devient bon et commercialisable, l'éleveur pourra le voir courir au moins une fois en débutant en France, en récupérant une possible redevance à négocier au préalable en cas d'exportation. Et si le cheval est capable de faire carrière sans pour autant être vendu à l'étanger, l'éleveur pourra en profiter tout sa vie et cela fera des partants supplémentaires dans les courses françaises. Je suis sûr que tout le monde a à y gagner."