Rencontre avec Leonard Powell, entraineur français à Hollywood

01/11/2013 - Découvertes
C'est le fils de David Powell, et donc le frère de Freddy et Richard, bien connus en France. Léonard Powell s'est installé aux Etats-Unis il y a 10 ans. Désormais entraineur à Hollywood, il a son 1e partant dans la Breeders'Cup en 2013. Rencontre sur place, sur un hippodrome condamné à la destruction sous peu.

 

"Je suis venu pendant un an et demi avant mon bac et j'ai travaillé chez Richard Mandella. J'avais adoré. Ensuite, après mes études et mon armée, je suis parti en Australie, puis à Singapour. Je devais suivre Mickaël Kent à Macao mais j'attend toujours mon visa ! Alors je suis retourné aux Etats-Unis, tout d'abord en vacances, puis j'ai monté à cheval, suis devenu assistant-entraineur et j'ai pris un cheval à l'entraineur, puis 2, 3 etc.." Depuis 6 ans désormais, Leonard Powell fait partie des entraineurs de l'Etat de Californie. Il s'occupe de 20 chevaux, et a pour cela un personnel de 14 personnes ! Mais cela n'a rien de surprenant ici. " Nous commençons très tôt le matin, vers 4H30. Le travail est sectorisé et chacun a sa tâche. Des grooms s'occupent des chevaux dans les boxes. Des "hot walkers" marchent les chevaux en main avant et après le travail, ainsi que l'après-midi. Enfin des cavaliers montent les chevaux en piste. Nous avons 7 lots par matinée." Contrainement aux idées (comme souvent avec les Etats-Unis), l'Amérique qui a inventé le fordisme et le taylorisme conserve des organisations avec des équipes pléthoriques, et en général des emplois très nombreux, certes peu payés, mais qui peuvent nous sembler totalement inutiles tels les presse-bouton dans les ascenseurs...

 

Chaque travail est très sectorisé. Leo Powell détient 3 cavaliers dans son équipe, dont lui qui monte soit les canters soit son poney pour regarder les chevaux lorsqu'ils travaillent. Il est l'un des rares à sortir les chevaux en lots.

 

Hollywood : hippodrome condamnée

C'est ici qu'a eu lieu l'édition inaugurale de la Breeders'Cup, où Lashkari avait gagné la "Turf" sous la selle d'Yves Saint-Martin. Tout juste 30 ans plus tard, alors que l'hippodrome est rentable et qu'il comporte un casino dans son enceinte, alors que son centre d'entrainement est réputé avec 1000 chevaux dont l'écurie du top entraineur Neil Drysdale, Hollywood Park va fermer, en proie à la pression immobilière. Précions qu'Hollywood Park ne se situe pas du tout dans le quartier très chic d'Hollywood mais au sud de la ville de Los Angeles, à Inglewood, dans un ghetto dont toutes les boutiques possèdent des vitre pare-balles grillagées ! Mais l'endroit a commencé à prendre de la valeur. " L'hippodrome avait été acheté par une société immobilière qui a du ajourné son projet suite à la crise de 2008. Maintenant que l'économie est repartie, le projet a été relancé et la piste sera remplacée par des résidences de luxe. C'est dommage car cette piste est très saine et en plus, à Hollywood Park, on peut aller sur une 2e piste, plus petite, mais qui casse la routine des chevaux. En plus, les écuries sont bien aérées et spacieuses. Nous avons tous reçu un préavis de départ au plus tard le 31 janvier 2014 . Je pense que je vais déménager à Santa Anita. Certains vont partir à Pomona, qui est un lieu sympathique où les réunions de course se déroulent pendant la fête foraine, mais qui est tout petit avec un tour de piste de 1000 m seulement. D'autres s'installent dans un centre d'entrainement privé à San Luis Obipso, qui est très agréable pour les chevaux mais assez loin de Los Angeles, à 3h30 de voiture." 

 

L'hippodrome d'Hollywood est condamné à fermer d'ici la fin janvier 2014.

 

La loi de l'offre et de la demande : impitoyable mais juste

Manifestement, le fait de changer de lieu d'entrainement ne perturbe aucunement les professionnels. L'itiinérance est systémétique dans un circuit de meetings, les infrastructures se ressemblent toutes de très près, mais surtout le nomadisme est constitutif ! " C'est l'hippodrome qui reste propriétaire des écuries d'entrainement et nous n'avons aucune location à payer. En fait, plusieurs fois par an, on doit donner une liste de nos chevaux et l'organisation nous attribue le nombre de boxe qu'elle décide selon les besoins spécifique du programme local. Par exemple, si vous avez 20 chevaux de petites valeurs, sachant que l'organisation n'a aucun probème puor remplir les courses des catégories les plus basses, vous n'aurez que 10 boxes. En revanche, vous aurez plus de boxes si votre effectif est de meilleure qualité, parce que les courses plus relevées sont plus difficiiles à remplir. Et parfois, on peut changer de barn en cours d'année. Et si on s'amuse  courir trop souvent trop loin de l'hippodorme qui nous héberge, on se fait tout simplement éjecter !

 

Les hippodromes louent gratuitement leurs installations, mais à qui ils veulent seulement !

 

Les médications : une question de temps

Ce débat semble interminable. Les entraineurs s'arceboutent, contre l'avis des éleveurs et propriétaires, pour conserver une utilisation de médicatements soignant les chevaux, notamment au lasix. Cela est pratique pour eux mais a pour conséquence la ruine de la valeur du parc étalon américain au point de vue international. Depuis 2 saisons, à la Breeders'Cup, le lasix était interdit dans les courses pour 2 ans, mais il est de nouveau autorisé cette année. " Je pense tout simplement que ce sont des habitudes et qu'une certaine génération d'entraineurs a peur de ne pas savoir travailler sans lasix. Mais il s'est passé la même choses avec les stéroïdes et leur interdicion est rentré dans les moeurs. Mon 2 ans Aotearoa a gagné en débutant sans lasix. Je crois qu'il faut un de temps pour que ça rentre dans les têtes."

 

Contrairement à Santa Anita, les écuries d'Hollywood sont très vastes et aérées.

 

Les vedettes de Leonard

Leonard Powell a connu sa meilleure saison en 2013. Surtout cet été. En effet, il a fait une affaire en or à réclamer avec Soiphet, acquis 16.000 dollars seulement et quia aligné 5 victoires à Del Mar avant de conclure 3e d'un Gr.1 ! Par aileurs, il peut nourrir les plus grands espoirs avec son 2 ans Aotearao. " Il appartient à un néo-zélandais et cela veut dire Nouvelle-Zélende en maori. C'est un fils de Good Journey, un bon étalon qui avait fait presque toute sa carrière de course en France, qui a été élevé ici en Californie à Magali Farms, un haras que j'apprécie. Aereatora  offre vendredi 1e novembre à Leonard Powell sa 1e participation à la Breeders'Cup, en l'ocurrrence le Juvenile Turf."

 

Leonard Powell a adopté toutes les méthodes américaines, dont le chronomètre.

 

Repéré par Leo Powell qui l'a acheté seulement $16.000 à réclamer à la fin du printemps, Soiphet a remporté $200.000 durant l'été et a même fini 3e de Gr.1.

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