Le 3e Point to Point de l'Ouest projeté en juin 2022 à Segré
L'hippodrome de Segré profite d'un cadre extraordinaire, au pied du Château de la Lorie.
Le succès du French Point to Point de Château-Gontier, monté sur l'ancien hippodrome mayennais en 2018 et 2019, fut tel que l'équipe organisatrice se posait la question de savoir comment remonter l'opération. Ainsi, l'idée suscitée par la création du 1e événement de ce type par Emmanuel Clayeux en 2017, dont la balle fut reprise au bond par l'équipe de socioprofessionnels qui s'est rassemblée autour de Nicolas Madamet, a déjà marqué les mémoires. Les 2 premières éditions ont réuni respectivement 6.000 et 8.000 spectacteurs (malgré un temps épouvantable la 2e année).
De gauche à droite : Mickaël Cousin, Cécile Madamet, Luc Journiac, Nicolas Madamet, René Périgois, Pascal Journiac, Arnaud Poirier et Thierry Dutertre.
Tous les éléments avaient alors été rassemblés pour faire venir la foule, de l'accueil au spectacle lui-même, dans les moindres détails du "parcours client" jusqu'au prix de chaque consommation proposée. Un effort très important de communication tous azimuts, des réseaux sociaux au pannotage des rues en passant par tous les médias "traditionnels" possibles et imaginables, nationaux ou régionaux, jusqu'à la moindre radio associative, avait permis d'attirer un public très nombreux, pour beaucoup découvrant les courses, voire revenant enfin sur un hippodrome, des années après avoir déserté les hippodromes à cause de leur ambiance malheureusement de plus en plus morose.
Un cadre champêtre est une nécessité pour organiser un Point to Point.
Evidemment, le Point to Point de l'Ouest, qui ne génère pas de pari et ne distribue pas d'allocation, ne pouvait pas se tenir ni en 2020 ni en 2021, à huis clos, puisque la foule est précisément sa raison d'être. Réunie fin juin chez Mickaël Cousin au Restaurant La Cantine de Château-Gontier, une vingtaine de personnes du comité organisateur a cherché une solution pour relancer l'opération en 2022, tout en trouvant un nouveau site. En effet, l'hippodrome de la Maroutière à Château-Gontier, appartenant historiquement à la famille Walsh de Serrant, est en vente avec l'ensemble du domaine dans le cadre d'une succession. Vu que ce n'était pas une surprise, le comité avait déjà réfléchi à un autre plan.
Luc Journiac, président de Segré depuis 24 ans, et Nicolas Madamet, président du Point to Point : 2 chefs prêts à travailler de concert.
Proposée par Pascal Journiac, l'idée de l'hippodrome de Segré fait tout de suite l'unanimité. Très bien placé (à 15 min au nord du Lion d'Angers par les 4 voies en directrion de Rennes, ce champ de courses est un véritable bijou dans le parc au pied du Château de la Lorie. Cette immense bâtisse est riche de 2 hôtes très singulièrs dans son histoire. D'une part Régulator, le tout 1e étalon Pur-Sang de l'histoire ayant fait la monte en France, importé d'Angleterre en 1760, arrière-petit-fils de Godolphin Arabian. D'autre part la Reine d'Angleterre, personne d'autre qu'Elizabeth II qui venait y passer des vacances quand elle était petite-fille.
Très bien entretenu par l'équipe du président Luc Journiac (oncle de Pascal), l'hippodrome est sous-utilisé avec seulement 4 réunions annuelles, au trot (sur une piste en gazon dédiée) et en obstacle depuis l'arrêt des courses de plat depuis 10 ans, sur décision de la Fédération Régionale. La piste plate en gazon reste entretenue consciencieusement et a connu une 2e naissance ce printemps avec des séances d'entrainement 2 fois par mois. Très bien équipé (avec des installations modernes et plus en état de fonctionnement qu'à Château-Gontier), avec des tribunes en dur, l'hippodrome a su conserver son charme authentique et champêtre, nécessaire à l'organisation d'un événement comme le Point to Point.
Restait à convaincre l'équipe de Segré, son président Luc Journiac et son équipe, notamment Christine Gohier, René Périgois (le fameux commentateur) et autre Armel Androuin qui font partie des chevilles ouvrières de l'hippodrome. Dès la 1ère rencontre bilatérale avec des membres actifs du Point to Point (Nicolas et Cécile Madamet, Thierry Dutertre, Pascal Journiac, Guy et Liliane Denuault, Arnaud Poirier), les planètes se sont alignées.
Un concept à 100.000 € entièrement assumé par les organisateurs
En effet, un Point to Point, c'est un concept complet : entrées à la voiture, plan de communication très important, diffusion en direct, village exposant + métiers du cheval, buvettes et restauration multiples (avec paiement par CB obligatoirement disponible) du matin au soir, tirage au sort des saillies offertes par les étalonniers, groupes de musiques ambulants le jour + un grand concert sur scène le soir, jeux & poneys pour enfants, présentation de sports équestres dans les carrières (avec commentaires et sono dédiée), interdictions des coups de cravaches à l'arrière, sécurité jusqu’à 23h, 2 commentateurs et 2 animateurs multilingues, personnel administratif, rond de présentation et balances sur la piste, etc... Bref, c'est une révolution par rapport à une réunion de course normale, un travail de préparation sur des mois, et un bugdet de 100.000 € environ. L'ambition a un prix... Mais les comptes des 2 premières éditions se sont équilibrés sans problème.
Le 2e point majeur à traîter est le cas des courses de chevaux. S'il est assez aisé de faire, y compris en obstacle, des courses de poneys, de veneurs, des amazones, de lads jockeys ou encore de road-car au trot, il est beaucoup plus compliqué d'organiser des épreuves de chevaux de courses sans allocation au bout, car les propriétaires sont difficiles à convaincre... Or, le Point to Point est, dans le fond, une pure opération de marketing dont le but est de promouvoir les courses de chevaux... qu'il faut donc absolument en montrer au public.
France Galop et Le Trot donneront-ils le coup de pouce nécessaire ?
L'idée est donc de construire un programme d'une douzaine de courses, mariant les épreuves spécifiques du Point to Point avec 6 courses officielles : 2 bumper en plat, 2 cross et 2 trot. Il s'agiraient toutes de courses de niveau basique, pour cavaliers et drivers amateurs, donc faiblement dotées mais dotées quand même. Ces courses seraient en même temps supports de paris PMH, occasion idéale de faire découvrir le jeu sur les courses à des milliers de néophytes.
La piste plate en gazon, bien qu'inutilisée depuis 10 ans, reste parfaitement entretenue.
Etant donné l'enjeu populaire, et l'enthousiasme affiché par certains des membres les plus éminents de France Galop lors leur venue passée à Château-Gontier, il semblerait incroyable que les Sociétés Mères ne soient pas en mesure de créer spécialement ces courses PMH avec allocations. Charge à Nicolas Madamet de reprendre son baluchon de pélerin pour convaincre en plus haut lieu. Car son équipe est sur les starting blocks.
Pourquoi le 4 juin ?
La date du 4 juin a été décidée ainsi car c'est le 1er samedi du mois, celui de la tombée des salaires, où les âmes sont plus festives.... Le choix du samedi est une évidence pour ne pas concurrencer les hippodromes PMH qui pourraient courir aux alentours le dimanche. Enfin, il est plus sûr d'avoir du beau temps en juin qu'en mai.