Franche Alliance et les 250 ans du cognac Hennessy

30/03/2015 - Grand Destin
La pensionnaire d’Antoine de Watrigant s’est envolée à Enghien ce mercredi 25 mars dans le Prix du Mont Dore. «Ils» n’ont vu ou qu’aperçu l’arrière main (pour ne pas dire autrement) d’une montoise, une fille de Poliglote. Le juge a fait afficher 30 longueurs après avoir eu, tout au long du parcours, une haie d’avance. Par Xavier BOUGON.
Franche Alliance compte désormais 5 victoires et 10 places en 17 sorties ! ©APRH
 
Une écurie de trois mousquetaires
A l’instar de ses devancières, Karly Flight et Maia Eria, Franche Alliance a assommé l’opposition. Elle se sent, à Enghien, comme dans son jardin puisqu’outre cette victoire, elle a terminé seconde du Prix Beugnot (Listed), du Prix Spumate (2 fois) et 3ème du Prix du Cher (Listed, d’Uddy et Silver Chope) pour cinq sorties. A l’exception de la monte victorieuse de Mickael Brethous lors de ses débuts en mars 2012 à Bordeaux, elle a toujours été montée par Jonathan Plouganou lors de ses succès.
 
 
 
Franche Alliance porte les couleurs de Fabrice Delgrange (dentiste-équin) associé à Mme Bruno (Chantal) Lostie de Kerhor. Fabrice Delgrange a été gentleman-rider et permis d’entrainer et a épousé Maylis, née à Pau, d’une mère née de Castelbajac (un patronyme sonnant le sud-ouest) et dont les parents habitaient à la fois à Bordeaux et dans le Gers. Chantal, la co-propriétaire, est «issue» d’un grand-père maternel, Inspecteur national des haras, marié à Anne-Marie de Watrigant (née en 1895 et dont le père, Henri, était Directeur de haras). Une Watrigant peut en cacher un autre puisqu’Antoine de Watrigant (le mentor de Franche Alliance) est le fils de Xavier et le petit-fils de Pierre, propriétaire-éleveur à Mont de Marsan, pas très loin du pays de d’Artagnan (tous pour une, une pour tous). Pour l’anecdote, Pierre était le frère d’Henri (né à Saint-Sever).......une histoire de famille.
 
VOIR L'ASCENDANCE MATERNELLE DE FRANCHE ALLIANCE
 
Le Haras de Maulepaire à l’origine de la famille proche.
Pierric Rouxel et le regretté comte Bertrand de Tarragon du Haras de Maulepaire ont vendu à l’amiable à Antoine de Watrigant cette fille de Poliglote et d’Alliance Royale (Turgeon). Franche Alliance est le troisième gagnant de sa mère après Reine Angevine (Poliglote, donc propre soeur) vendue à Willie Mullins en Irlande où elle est placée de Gr. 1 (et où elle est poulinière) et Kaysersberg (Khalkevi), vendu en Angleterre où il compte 7 victoires. La demi-sœur, Reine Cenomane (2010 Saint des Saints), a été gardée par son éleveur mais suite à un accident à l’entrainement est entrée au haras. Elle est pleine de Doctor Dino.
 
Un hommage à leur mère, Alliance Royale
Leur mère, Alliance Royale, qui n’avait pas couru est décédée la semaine dernière vide de Dream Well. La pauvre jument avait été traumatisée par la perte de deux foals deux années consécutives, l’un par Kapgarde (mal formé, il est euthanasié) et l’autre, une pouliche de Martaline, décédée après un coup de pied fatal reçu dans les herbages.
 
 
Alliance Royale en 2011
 
La grand-mère, Allée Sarthoise (1993 Pampabird) est restée maiden malgré des débuts prometteurs, 3ème du Prix Finot 1996 pour l’entrainement de Mme Harry Camp-Simpson. Outre Alliance Royale, elle avait donné naissance à un frère aîné, Plaisir du Roy (Legend of France) qui s’est imposé, sous la coupe d’Etienne Leenders, dans le Prix Fleuret 2002 dominant Vie de Reine et Karly Flight (excusez du peu). Sa sœur cadette, Grande Cavale (Ballingarry) a gagné sous l’entrainement de l’angevin, Donatien Sourdeau de Beauregard, puis est entrée au haras où elle a donné naissance à Grandgarde (m. 2013 Al Namix) (propriété de l’écurie Drost) et Vue Cavalière (f. 2014 Spirit One).
 
L’arrière-grand-mère, Allée du Roy (1982 Rex Magna) avait été louée à Jacques Bédel mais n’a pas couru. Elle donnera naissance à Roboratif (1994 Robore), vainqueur du Prix Général de Saint-Didier (Grande Course de Haies des 3 ans à Enghien) (Gr. 3) sous la coupe d’Albert Hosselet. Son frère, Clan Royal (1995 Chef de Clan, donc demi-sang) a été exporté outre-manche où il s’est distingué en prenant la seconde et la 3ème place du Grand National de Liverpool 2004 et 2006 pour les couleurs de John P. McManus et l’entrainement de Jonjo O’Neill. Sa sœur, Allee du Port (1992 Port Etienne), vendue yearling, va écumer les hippodromes de l’Est de la France avec 6 victoires sous la coupe du permis d’entrainer, Daniel Haury. Vendue comme poulinière, elle donnera naissance à Allee Garde (2005 Kapgarde) qui a fait carrière en Irlande chez Willie Mullins (placé de groupe 1 et 2 à Naas, Leopardstown et Punchestown).
 
La liquidation Hennessy d’où l’achat de Synaldo par Mme Jean Couturié
La fondation de cette famille sarthoise remonte à 1964 après l’achat, lors de la liquidation des effectifs de Maurice Hennessy, par Mme Jean Couturié de Synaldo (1955 Tantième). Déjà mère de trois produits pour son ancien propriétaire, Synaldo va donner naissance pour Mme Couturié, associée à Mme John Silcock, à Alliance qui va ouvrir son palmarès à 2 ans au Curragh (Irlande) portant les couleurs de Mme John Silcock puis se classe 4ème des Park St. (Gr.3).
De retour dans la Sarthe, elle donnera naissance à 4 vainqueurs : Golden Ring (1973 Right Royal), Bonne Alliance (1974 Timmy My Boy), Douce Alliance (1981 Sanhedrin) et Petit Caporal (1984 Rex Magna), tous frères ou sœurs donc d’Allée du Roy (voir ci-dessus).
 
Quant à Synaldo, portant les couleurs de Maurice Hennessy (celles de son père, vert de mer, ceinture et toque orange) sous la tutelle de William Head, elle s’était imposée à 3 ans dans un maiden à Saint-Cloud (Prix Uganda) puis s’était classée 3ème des Prix Joubert et Belle de Nuit et avait terminé au pied du podium du Prix de Royallieu. Elle prendra ensuite le chemin du Haras de La Malivoye (près de Pont-l’Evêque). Avant sa vente à Mme Couturié, Synaldo avait donné naissance entre autres à Saquebute (1961 Klairon), gagnante à 2 ans du Prix de la Bascoë (entrainement William Head) mais non placée dans le Prix Robert Papin et dans le Critérium de Maisons-Laffitte. Durant l’hiver, elle est vendue à Pierre Wertheimer qui lui fait gagner le Prix des Lionnes (montée par Mme Jacki Taillard), entrainée par Alec Head.
Saquebute donnera naissance à, entre autres, Satingo (Petingo) (Grand Critérium, 3ème Poule d’Essai) et Saquito (Le Fabuleux) (Grand Prix de Clairefontaine, 2ème Prix Jean de Chaudenay, Maurice de Nieuil, Grand Prix d’Evry....).
 
Notes
- Golden Ring débute en plat chez Eric Danel puis monte à Paris pour enlever le Prix Lutteur III sous la coupe de Jacques de Chevigny et les couleurs de Mme Couturié. Elle donnera naissance à 3 vainqueurs. Pour l’anecdote, Lutteur III portait les couleurs de James Hennessy (qu’il avait acheté yearling à Gaston Dreyfus, éleveur au Haras du Perray) lors de sa victoire dans le Grand National de Liverpool 1909, entrainé au Mesnil le Roi par George Batchelor et monté par George Parfrement.
 
- Bonne Alliance, après avoir été vendue yearling, donnera naissance à Milliance, la future mère d’Ilians de Juilley (1994 Cyborg), Prix Robert de Clermont-Tonnerre (Gr. 3), Grande Course de Haies de Pau (L.)....
 
- Allamanda (1979 Versailles), leur sœur, n’a pas couru mais a donné trois caractères gras, nés en Irlande et élevés au Haras du Mesnil pour Frank Feeney : Le Ronceray (1983 Ardoon) (Prix Léopold d’Orsetti, Wild Monarch, Aguado, 3ème Prix Amadou) et Manhattan Castle (1989 Strong Gale), 12 victoires en obstacles en Irlande dont des courses principales à Leopardstown et Punchestown....
Petit Caporal et Alliance sont tombés dans «l’escarcelle» de Marguerite Couturié, l’épouse de Bertrand de Tarragon, lors des partages suite au décès de sa mère et belle-mère en 1982.
 
- Maurice Hennessy (en photo ci-contre) a été président de l’UNIC (de 1955 à 1962) et c’est sous son mandat que le magazine Courses et Elevage prendra son essor (c’est d’actualité, je crois). Membre de la Société d’Encouragement depuis 1948, il avait évoqué, en janvier 1953 (déjà), l’éventualité d’une fusion des deux sociétés-mères afin de faire des économies ; la question est incongrue et fût renvoyé dans «ses 22» (expression rugbystique). Il est décédé en 1991. Pour l’anecdote, l’une de ses sœurs, Madeleine, avait épousé Guillaume de Pracomtal (grand-père d’Henri) et une autre, Isabelle, avait pris pour époux, Jean de Geoffre de Chabrignac (sénateur et député du Maine et Loire, père de Gérald, futur président de la Société d’Encouragement).
 
Le 21 novembre 1964, Maurice Hennessy liquide, à Deauville, la quasi-totalité de son effectif, 10 poulinières, 3 pouliches, deux yearlings et trois foals (dont Roi Dagobert). La Mirambule (Prix Vermeille 1952, 2ème Prix de Diane de Seria, de l’Arc de Triomphe de Nuccio, des 1000 Guinées, entrainée par William Head) avait été vendue à l’amiable en 1957 à l’américain Howell E. Jackson. Il gardera une de ses filles, La Malivoye (1955 Sicambre, Prix Thomas Bryon, Chloé) et trois autres pouliches. Le Haras de La Malivoye sera vendue l’année suivante à Yves Plisson (un homme d’affaires passionné de voile et de rallye automobile – quel est le rapport avec les chevaux...vapeurs peut-être ?) qui accueillera, un temps, des juments Wildenstein et Clore.
 
Lastarria, Suvannee sous l’ère Couturié.
Juste après la naissance d’Alliance, Synaldo donne naissance, pour Mme Couturié et les époux Silcock, à Lastarria (1966 Right Royal), qui, sous la coupe de François Boutin, va enlever le Prix Cléopâtre avant de se classer seconde des Irish Oaks (montée par le jockey australien, Bill Williamson). Elle va être devancée dans le Prix de Diane par Crepellana, Saraca et Glaneuse (un beau trio). Elle décède rapidement au haras après n’avoir donné naissance qu’à un seul foal.
 
Le foal suivant de Synaldo, Spinetta (1967 Tambourine) a ouvert son palmarès à 3 ans à Montrevault, sa seule victoire, pour les couleurs de Mme John Silcock (bleu-clair, toque écossaise) et l’entrainement de Roméo Jouve. Elle ne doit ces quelques lignes que grâce à deux de ses descendants : Harbour Pilot (Be My Native), vainqueur au plus haut niveau en obstacles outre-manche, pour Noel Meade et la monte de Paul Carberry, dont le Novice Chase (Gr. 1 à Leopardstown et à Fairyhouse) et plusieurs podiums dont une seconde place dans la Punchestown Gold Cup (Gr. 1), deux 3ème places dans la Cheltenham Gold Cup 2003 et 2004 (de Best Mate) et dans la Hennessy Cognac Gold Cup de Leopardstown de Beef or Salmon.
 
On retrouve également parmi la descendance, son cousin, Monty’s Pass (1993 Montelimar), vainqueur du Grand National de Liverpool 2003.
 
Chez François Boutin, leur sœur, Suvannee (1973 Versailles), a débuté victorieusement dans le Prix de Toutevoie à Longchamp pour ensuite se classer 3ème sur la piste (elle va ensuite hériter de la seconde place après la rétrogradation d’Antrona) du Critérium des Pouliches de Theia. Elle va s’adjuger sa sortie suivante, le Prix des Réservoirs. Vendue durant l’hiver à Arthur Seelingson, elle fait directement sa rentrée dans la Poule d’Essai se classant seconde à 3 longueurs de Riverqueen. Elle va ensuite terminer au pied du podium du Prix Saint-Alary, tout près du trio de tête (Riverqueen, Theia, Antrona). Au haras, aucun vainqueur n’est répertorié parmi sa descendance née en Irlande à Airlie Stud.
 
250ème anniversaire pour la maison Hennessy
Richard Hennessy (natif de Killavullen, près de Cork), est un officier irlandais, au service des armées du roi de France Louis XV. De ce fait, il découvre en 1745 la Charente et fonde, vingt ans plus tard, la maison Hennessy (à boire avec modération) qui fête, cette année, son 250ème anniversaire.
Un siècle plus tard, l’un de ses descendants, James (né en 1867 à Cognac -en photo ci-contre- Officier de la marine nationale pendant sa jeunesse, valeureux combattant sur le front à Verdun et en Champagne, Conseiller Général, Député des Charentes, Sénateur) se passionne pour les courses hippiques et l’élevage (il déclare ses couleurs en 1899 à 32 ans). Il deviendra membre du Jockey Club anglais, membre de la Société d’Encouragement et commissaire, membre de la Société des Steeple-Chases (de 1908 jusqu’à son décès en mai 1945).
 
La maison Hennessy est mise à l’honneur dans cet écrit de par le fameux James (le père de Maurice) qui a importé d’Irlande en 1912, l’aieule de Franche Alliance, Tullynacree. Elle venait de s’imposer dans les Irish Oaks.
 
James, éleveur sans sol, avait mis ses juments en pension au Haras de Viroflay. Tullynacree va inaugurer celui qu’il vient de fonder, un haras situé dans l’Oise à La Houssoye (entre Beauvais et Gisors) qu’il nommera du nom du Saint-Patron des irlandais, le haras de Saint-Patrick.
 
Son premier produit, une pouliche née en 1916 de Mordant, Tullamore se classe 3ème d’une épreuve à réclamer à 2 ans à Maisons-Laffitte. Les deux premiers sont réclamés, quant à elle, elle restera dans les effectifs de James Hennessy et de George Batchelor pour s’adjuger, à 3 ans, les Prix La Rochette (37ème Triennal, une épreuve très prisée, un peu le Piaget de l’époque), Kergorlay, Prince d’Orange et se classer seconde du Prix Vermeille, du Grand Prix de Deauville, 3ème du Prix Vanteaux, du Prix du Conseil Municipal. A 4 ans, elle va s’imposer dans le Grand Prix de Deauville, d’une courte tête. Elle participera également à la première édition du Prix de l’Arc de Triomphe, montée par le jockey-maison, une future cravache d’or, John (Jack) Jennings (le beau-frère de William Head).
 
Notes
George Batchelor, l’entraineur particulier de James Hennessy, avait épousé Mathilda (née Watkins), la veuve d’Henry Jennings. Ensemble, ils auront 6 enfants dont Diane (la future épouse de William Clout). George va rejoindre l’Angleterre après une victoire dans le Prix Pénélope 1940 avec La Futaie (réquisitionnée par l’occupant, elle sera de retour en France pour donner naissance à La Mirambule pour James Hennessy). En l’absence de George Batchelor, Jean Doumen deviendra l’un des entraineurs de James et Maurice Hennessy.
 
Take a Step, sur le podium du Prix de Diane à Longchamp
Le second foal de Tullynacree, Take a Step (1917 Ecouen) va s’imposer en débutant à 3 ans au Tremblay sur 1.600m. montée par Jack Jennings puis se classe seconde du Prix Vanteaux de Meddlesome Maid (future gagnante du Prix Vermeille et 4ème du Prix de l’Arc de Triomphe). Sur 3.000m. à Longchamp, elle termine ensuite 3ème du Prix Reiset (Gr. 3, supprimé en 1974 dont la particularité était de ne pas avoir couru à 2 ans) puis se dirige sur le Prix de Diane (à Longchamp cette année-là) dans lequel elle termine au 3ème rang. Après avoir remporté ses 4 sorties suivantes, elle termine 4ème du Prix Vermeille et 3ème du Prix du Conseil Municipal (de Meddlesome Maid). Pour l’anecdote, elle a servi de leader à sa sœur aînée, Tullamore, dans le Grand Prix de Deauville 1920.
 
Elle entre au haras à la fin de son année de 4 ans afin de rencontrer Rire aux Larmes, un étalon-maison (par Rabelais). Elle donnera naissance à Take My Tip (m. 1923), qui avait, comme sa tante, débuté à réclamer à 2 ans. L’année suivante, il enlève, contre toute attente (62/1), le Grand Prix de Paris (en photo à droite), toujours monté par Jack Jennings devant Biribi (l’un des favoris) devant une assistance record (166.635 spectateurs) et devant une tribune où présidait le Roi d’Espagne Alphonse XIII. A 4 ans, il remporte le Prix de Reux (à Deauville) devant son frère cadet (Take Off).
 
En 1926, va naître une fille de Sourbier (un étalon-maison, vainqueur du Prix du Jockey Club 1920 pour James Hennessy), Take It Easy. Gagnante pour ses débuts à Deauville, elle va réitérer dans le Prix de Seine et Oise (1.400m.), ses deux seules sorties à 2 ans. A 3 ans, malgré deux autres victoires et une seconde place dans le Prix de Pomone, elle n’atteint pas des sommets et entre au haras où elle donnera un fils de Gris Perle (autre étalon-maison, gagnant du Prix du Cadran, second de la Poule d’Essai et 3ème du Prix du Jockey Club), Tranquil (Prix Daphnis, 3ème de la Poule d’Essai des Poulains). Une de ses sœurs est une fille de Massine (Arc de Triomphe), Take It In (1938) qui deviendra la mère de Tadoussac (propriété de Kilian Hennessy) et la grand-mère de Taillebourg (1953), un champion sur les obstacles.
 
Take a Step va engendrer en 1932 une fille de Ksar (double vainqueur de l’Arc 1921 et 1922), nommée Step Along. Restée maiden sur la piste, elle va donner 5 vainqueurs dont Stratonice est de loin la meilleure
 
Notes
Kilian Hennessy sera, en 1951, l’éleveur en Normandie de l’extraordinaire Mandarin au Haras de la Cambe (près d’Isigny). Débourré à Maisons-Laffitte par Jean Doumen, il sera entrainé en Angleterre chez Fulke Walwyn à Lambourn. Kilian fait partie de la 5ème génération et a été président de la maison Hennessy. Il supervisa, en 1971, la fusion avec Moët et Chandon. Cousin de Maurice (leurs pères, James et Jean, étaient frères), il est décédé en 2010 à 103 ans.
 
Step Along, mère de Stratonice, gagnante du Prix de Diane.
James Hennessy décède en mai 1945 à Paris et c’est son fils, Maurice qui prend les commandes de l’activité hippique. Il ne tarde pas à vendre le Haras de Saint-Patrick à Guy-Lloret de Mola. Dans un premier temps, les poulinières prennent pension au Haras de Lassy (près de Luzarches) en attendant l’achat du Haras et de la propriété de la Malivoye, proche de Reux.
Si Step Along est née au Haras de Saint-Patrick, par contre sa fille Stratonice (1948 Priam, étalon Boussac, en photo à gauche après sa victoire dans le Diane) est née à La Malivoye. Entrainée à Maisons-Laffitte par William Head, elle a fait les beaux jours de l’élevage Hennessy grâce à sa victoire dans le Prix de Diane et ses places dans la Poule d’Essai (de la Boussac Djelfa) et les Irish Oaks (de la française Djebellica).
Elle est décédée de bonne heure (à 8 ans) et n’a engendré que 3 produits, un poulain qui a peu couru, Saleignes (1953 Prince Bio) et Synaldo.
 
Saleignes restera maiden et donnera naissance à Salamine (1959 Antarès). Gagnante d’un handicap à 3 ans à Deauville lors de sa dernière sortie, elle avait décroché une 3ème place dans le Prix Chloé et s’était classée à 2 ans, seconde du Prix Tanit (de Monade) et 3ème du Prix de la Reine Mathilde (de Exbury).
Saillie par Tamerlane à 4 ans, Salamine donnera naissance pour Mme André Rueff et François Mathet (qui, semble t’il, l’avait achetée) à Ancyre qui va enlever le Prix de Seine et Oise et le Prix des Lilas et se classer seconde de la Poule d’Essai des Pouliches (de Gazala), du Prix du Moulin de Longchamp (de Great Nephew) et du Prix La Camargo.
Salamine met au monde ensuite La Ferté Milon (1968 Timmy Lad), la future mère de Dom Racine (1975 Kenmare) (Prix Jean Prat puis étalon), de Marie d’Irlande (1979 Kalamoun, mère de Sierra Madre et grand-mère de Aljabr). Dom Luc (1970) naîtra des amours de Relko et Salamine ; il deviendra étalon.
 
Notes
Sierra Madre (1991 Baillamont) a enlevé, pour les couleurs de Jean-Louis Bouchard et l’entrainement de Pascal Bary, le Prix Marcel Boussac puis, un an plus tard, le Prix Vermeille. Quant à son fils, Aljabr (Storm Cat), il s’est imposé en véritable miler dans les Sussex St., les Lockinge St., le Prix de la Salamandre 1998 et se classe second des St James’s Palace St. du français Sendawar.

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