Carlita, première dame.....des débutantes

13/04/2015 - Grand Destin
Carlita a fait mieux que son frère, Bonito du Berlais, en l’emportant en débutant. Tous les deux sont issus d’une famille classique de plat en provenance de Nonant le Pin. Par Xavier BOUGON.
Carlita du Berlais et Jacques Ricou ©APRH
 
Une sacrée famille de sauteurs
Que de pression quand on sait être la sœur d’un ou d’une championne. Il ne lui restait qu’à se faire un prénom ; c’est chose faite tout au moins pour ses débuts. La fille de Soldier of Fortune a donc conclu victorieusement en ce mercredi 8 avril à Auteuil dans le Prix Geographie, réservé aux pouliches débutantes. Elle n’a pas eu l’air de puiser dans ses réserves pour venir à bout de ses 10 adversaires parmi lesquelles sa cousine, Chimère du Berlais (fille de Shinca, la sœur de Chica Bonita) et l’élève de Benoit Gabeur, Work of Art (Sholokhov) (sœur de Master Minded, Lucky To Be et de Positive Thinking).
 
Si Chimère a été gardée par son éleveur, le poitevin-viennois Jean-Marc Lucas, et donnée en pension chez Robert Collet, par contre, Carlita a été louée à Madame Magalen Bryant qui en a fait profiter un des entraineurs charentais, François Nicolle. Carlita retournera donc chez son éleveur après sa carrière sur la piste puisque la politique de la maison est de vendre les mâles et de garder les femelles.
 
Notes :
- Géographie était une jument de Maurice de Gheest, gagnante du Prix du Président de la République 1899, à 5 ans.
Carlita est le surnom donné à Carla Sarkozy par l’humoriste Nicolas Canteloup.
Bonita du Berlais, la sœur de Carlita, avait terminé au 3ème rang du Prix Géographie, entrainée par Robert Collet. Puis gagnante d’une Listed, le Prix de Chambly en septembre.
 
Le Bonito nouveau est arrivé, avec modération
Carlita n’est autre donc que la sœur de Bonito du Berlais, le champion de l’autre charentais, Arnaud Chaillé-Chaillé. Jean-Marc Lucas a conservé un quart de son poulain laissant les trois autres à James-Douglas Gordon. Il avait débuté l’an dernier à la même époque que sa sœur à Auteuil dans le Prix Grandak, une épreuve pour des poulains débutants. Portant les couleurs de l’épouse de l’éleveur, Cécile, le fils de Trempolino avait pris le second accessit, pas très loin du vainqueur, Le Baron Noir (fils de Limnos, récemment disparu) et à une tête d’un fils de Martaline, un élève de Guy Chérel, monté par Cyrille Gombeau.
 
Bonito du Berlais et Mathieu Carroux remportent la Grande Course de Haies des 3ans - Prix Cambacérès à Auteuil
 
Ensuite, il a enchaîné sur cinq succès à 3 ans, trois Listed (Stanley, Aguado, Robert Lejeune), le Prix Georges de Talhouët-Roy (Gr.2), la préparatoire au Prix Cambacérès (Gr.1) qu’il domine de la tête et des épaules.
De retour cette année sur la Butte Mortemart, il persiste et signe pour deux victoires, le Prix d’Indy pour sa rentrée qui n’est qu’une formalité et sur la lancée remporte le Prix de Pépinvast (laissant un cousin à la 3ème place, Clovis du Berlais) deux des quatre épreuves préparatoires au Prix Alain du Breil prévu le 7 juin.
Contrairement à l’an passé où il le «faisait» de bout en bout, il semble aujourd’hui plus posé, plus modéré, suite à des réglages ou des tactiques de course selon les adversaires. Le Bonito nouveau est arrivé.
 
Notes :
Bonito était passé sur le ring de Deauville à la vente d’automne. Présenté par le Haras de Grandcamp, il avait été acheté yearling 70.000 € par l’Agence FIPS (Hervé Bunel) mais tout ne se passe pas comme prévu. Le cheval lui est renvoyé et du coup, Jean-Marc vend une part à un associé britannique (James-Douglas Gordon) mais avec une exigence : que le poulain reste à l’entrainement en France.
 
 
Nikita, la fille de Poliglote, n’avait pas fini de grandir
Leur grande sœur, Nikita (Poliglote) avait débuté un mois plus tard que la fratrie dans le Prix Wild Monarch (Listed pour débutants) dans lequel, elle est devancée par la «Montesson-Gallorini» Katkovana. Avec la maestria de son entraineur Robert Collet, elle enchaîne 4 succès consécutifs avec sur le dos les couleurs de son éleveur dont le Prix Georges de Talhouët-Roy (Gr.2) qu’elle banalise laissant Grand Charly à 8 longueurs et les autres mâles lui courir après (voir sa victoire en photo ci-contre).
 
Le Prix Cambacérès lui «tend les bras» mais victime d’une tendinite, son entourage doit remettre à plus tard la consécration. Le temps de la laisser grandir et de se «faire», elle diffère sa rentrée en avril de ses 5 ans.
 
Lors de la Grande Course de Haies d’Auteuil, elle tombe sur un roc, elle qui est un peu tendre encore (elle n’a que 5 ans et de surcroit, arrêtée 18 mois) et ne peut rien faire contre la supériorité du récent vainqueur du Prix La Barka (une préparatoire), un irlandais de chez Willie Mullins, Thousand Stars (un 8 ans), qui à cette occasion gardait son titre.
Au second semestre, après sa victoire dans le Prix de Compiègne et avant sa tentative dans le Grand Prix d’Automne, la reine d’Auteuil débute en plat dans le Prix du Cadran, une épreuve qui réunit quand même les meilleurs stayers (à l’image de Kasbah Bliss). Elle rentrera aux balances avec le chèque revenant au cinquième.
Sa carrière sur la piste terminée, elle rejoint le haras où elle a pouliné dernièrement pour la première fois d’un foal par Martaline.
 
 
Leur mère, Chica du Berlais, au pied du podium du Finot
Chica du Berlais (fille de Cadoudal) est élevée par Jean-Marc Lucas qui la loue à l’Ecurie Zingaro. Son entraineur, Jean-Paul Gallorini le champion des courses pour inédits, ne va réussir qu’à lui faire prendre une 5ème place dans le Prix Finot 2002, sa seule sortie. Elle va garder le meilleur pour le haras. Outre donc Bonita (King’s Theatre), Nikita (Poliglote), Bonito (Trempolino), Carlita (Soldier of Fortune), elle a mis au monde en 2013 et 2014, une propre sœur et un propre frère de Nikita, Atlanta et Chikito du Berlais.
 
La grand-mère, Chica Bonita, une mansonnienne gagnante du Wild Monarch
Maiden en plat, Chica Bonita (Badayoun) va faire mouche dès ses débuts sur les haies du Prix Wild Monarch, entrainée par Jean-Paul Gallorini. Mais les lendemains ne seront pas à la hauteur des espérances et finira sa carrière sur une course à réclamer après avoir fait sien un steeple à Granville pour les couleurs de l’Ecurie César. Elle est à vendre et c’est justement l’Agence FIPS (celle qui avait rendu Bonito) qui la déniche, à l’amiable, pour son «client» poitevin. Elle était née à Bathelemont dans la Meurthe et Moselle chez Jacques Menuisier qui l’avait fait naître en son Haras de Mary Gay, suite à l’achat de sa mère, Chinca, la propre sœur de Chinco.
 
Pour l’anecdote, Jean-Paul Gallorini avait dans sa cour, pendant les vacances scolaires, un adolescent passionné, il s’agissait du fils de Jacques Menuisier, David, maintenant entraineur en Angleterre (après des stages chez Mme Head et Richard Mandella et assistant pendant 6 ans chez John Dunlop).
 
Chica Bonita est la sœur des bons sauteurs, Gaburn, Chic Laurel, mais aussi d’une pouliche de plat, Shinca (1994 Port Lyautey) sur laquelle David Menuisier (pas encore majeur) est associé avec ses parents. Gagnante à Evreux en plat à 3 ans pour l’Ecurie César, elle va rejoindre le Berlais pour Jean-Marc Lucas et son associé Jean-Michel Vergnaud. Elle donnera trois mâles, black-types en obstacles, Shinco (Prix La Barka, 3ème Grand Prix d’Automne), Lucky (Prix Jean Stern) et Sherkan (3ème Prix Cambacérès). Leur sœur cadette, Chimère du Berlais, faisait partie du lot du Prix Géographie de Carlita.
 
Chinca la vendéenne, Chinco le normand
Chica Bonita a pour mère Chinca, propre sœur d’un certain Chinco. Elle est née en Vendée chez Pierre Parois après que celui-ci ait acheté la mère, pleine d’Orvilliers, Gatora (née en 1964, 3ème du Prix La Camargo pour l’entrainement d’André Adèle) lors de la réduction d’effectif de Mme Maria-Félix Berger en novembre 1974 à Deauville. Lors de cette vente, Chinco n’avait pas encore montré le bout de son nez et son éleveur sans sol, Alexandre Berger, (naisseur au Haras de Firfol) est mal en point (il décèdera en décembre). Gatora ne donnera naissance qu’à Chinca pour notre vendéen qui va la vendre à Jean Couétil (entrainement Jacques Ortet) qui lui-même va s’en séparer pour l’Ecurie Resa. Son nouvel entraineur Joseph Audon lui fait gagner un handicap-Listed à Auteuil, le Prix Saint-Sauveur à 5 ans. L’Ecurie Resa va, à son tour, la vendre à Jacques Menuisier.
 
 
Chinco et Patrice Brame sautant la rivière des tribunes en 1979
dans le Grand Steeple-Chase de Paris qu'il remportera
 
Chinco, propre frère de Chinca, est issu de la première production de son père, Orvilliers. Il débute à Auteuil en étant second de Penanvern (futur gagnant sur la piste du Prix Maurice Gillois) dans une course pour inédits en juillet de ses 3 ans pour les couleurs de Mme Maria-Félix Berger. Chinco est en pension chez André Adèle jusqu’à son décès en février 1978 remplacé par l’un de ses élèves de l’époque, Jack-Hubert Barbe. Il avait comme jockey un certain Jean-Paul Gallorini, qui, après une grave chute à Enghien en 1972, arrête sa carrière.
Après s’être imprégné des méthodes de son «Maître», il demande sa licence d’entraineur. Le succès ne se fait pas attendre et incite donc l’un de ses propriétaires, Guiseppe Campanella, à acheter Chinco, que l’on disait «cuit». Jean-Paul est persuadé qu’il est plutôt «contrarié». Il remporte le Grand Steeple-Chase de Paris pour les couleurs de celui qui avait déboursé 150.000 F.
 
Jean-Paul Gallorini et Guiseppe Campanella, entraineur et propriétaire de Chinco
 
Notes :
- Sous l’ère de J.H. Barbe, Chinco se classe, entre autres, 3ème du Grand Steeple-Chase de Paris derrière Mon Filleul (Bernard Sécly) et Piomarès (le lauréat de l’édition 1976). Chinco prend sa revanche l’année suivante, sous l’ère Gallorini, en devançant Mon Filleul. Pour l’anecdote, Corps à Corps enlève le Grand Steeple 1977 sous la coupe d’André Adèle, l’une de ses dernières grandes victoires, avec sur le dos, un de ses élèves, un certain André Fabre.
 
- Avec de prendre sa licence d’entraineur, Jean-Paul Gallorini, s’engage avec le propriétaire-éleveur, Henry Berlin. Son haras est aussi un centre de débourrage et de pré-entrainement où il prépare, entre autres, Lagunette (future gagnante des Irish Oaks 1976 tandis que sa sœur, La Lagune, avait empoché les Oaks anglaises 1968). Il lui suggère de récupérer les «mauvais» chevaux de plat pour les dresser sur les obstacles, les amener à Cagnes afin de les faire gagner, de les valoriser et ainsi pouvoir les revendre. Monsieur Berlin ne croit pas à cette idée et la collaboration s’achève rapidement. C’est donc l’heure de sauter le pas et de prendre sa licence.
 
- Pierre Parois portait, outre la casquette d’éleveur, celle de commissaire sur les hippodromes, à Saint-Jean de Monts en particulier. Né en 1927, il était expert-géomètre sur la Vendée et a dirigé la commune des Lucs sur Boulogne de 1959 à 1965. Féru de généalogie, il était très impliqué dans l’Histoire de la Vendée (membre du conseil d’administration de l’Historial). A la retraite, il avait élu domicile à St Philbert de Bouaine d’où il nous a quittés en 2006.
 
- Parmi les lots de la vente pour réduction d’effectif de Mme Maria-Félix Berger se trouve non seulement, Chinca, mais aussi un yearling qui fera parler de lui, un certain Metatero (Orvilliers), né au Haras de Firfol, propriété de Rémi Boutin (le frère de François).
 
- La propriété d’Orvilliers (futur père de Chinco et Chinca) s’est jouée à l’issue, non pas d’une partie de carte, mais d’une partie de golf. L’enjeu est la cession de l’élève du baron Guy de Rotshchild qui venait de faire un honorable début de saison en plat, préparé par Geoff Watson (Prix Delâtre devant Danseur, 3ème Prix Greffulhe de Hauban et Behistoun et vainqueur en août du Prix de la Ville de Trouville à Deauville). Alexandre Berger est un excellent golfeur, il défie donc le maître de Meautry sur un parcours de Normandie. Orvilliers change de main et rejoint les boxes d’André Adèle (en photo portrait à droite) (l’histoire ne dit pas ce qui se serait passé si le résultat avait été autre). Il fait sa rentrée à Auteuil et s’impose (devant 25 adversaires) dans le Prix Finot. A 4 ans, il remporte la Grande Course de Haies des 4 ans (futur Alain du Breil) et à 5 ans, il s’adjuge le Prix La Barka puis la Grande Course de Haies d’Auteuil. Resté entier, il ne dispute à 6 ans que le Prix La Barka (dans lequel il termine au pied du podium) et la Grande Course de Haies (non placé). Ce sera sa dernière sortie avant son entrée au Haras du Bois Roussel.
 
Dès sa première année, il engendre Chinco et la seconde année, Metatero. (plutôt qu’un long discours, retrouver l’article du 23 novembre 2010, du Prix Metatero de Valfranc)
 
Mackwiller, une aïeule classique pour Nonant le Pin
Tout débute en 1921 quand Henri Corbière (Haras de Nonant le Pin) importe d’Angleterre, une jument de 7 ans qui fera date au haras, Marveldt, pleine de Lavolt, payée 310 Guinées. Saillie par Verwood, elle donnera naissance à Mackwiller que son éleveur vendra yearling à Deauville pour 22.000F. à Stéphane Vlasto. Mise en pension chez Henry Count, elle va s’imposer dans le Prix des Yearlings puis devra se contenter de la seconde place du Prix Morny (du «Boussac» Banstar). Elle va se rassurer ensuite en gagnant le Prix du Petit-Couvert. L’année suivante, elle s’adjuge la Poule d’Essai des Pouliches aux dépens de Dorina (la future gagnante du Prix de Diane et du Vermeille). Pour l’anecdote, Henri Corbière avait vendue, deux ans plus tôt, Rebia (fille de Durbar) qui va lui donner son premier classique, également la Poule d’Essai, après l’avoir cédée yearling, 50.000F. à Edouard Martinez de Hoz.
 
Mackwiller, en portrait de course ci-dessus, est également le nom d'un village alsacien
 
- Pride of Eran
De retour à Nonant le Pin pour Pierre Corbière (fils d’Henri) associé à Stéphane Vlasto, Mackwiller met au monde son premier produit, une pouliche nommée Pride of Eran (Craig an Eran) qu’ils vendront yearling à Deauville (ventes organisées par le Tattersall français) pour 500.000F., un bon signé Mario Crespi pour l’Italie.
 
Pride Of Eran, le premier produit de Mackwiller
 
- Mammee
Le second produit est également une pouliche, nommée Mammee (Bruleur), vendue yearling 155.000F. à Mme Henri Rigaud (les parfums, qui sont toujours d’actualité). Après 2 victoires à Deauville à 2 et 3 ans, entrainée par P. du Roy de Blicquy puis par Charles Cunnington Jr (petit-fils, côté maternel de Charles Pratt), elle intégrera les effectifs de Pierre Wertheimer au Haras de Bessan (Gironde).
Elle deviendra, par sa fille Mignon (Epinard), l’arrière grand-mère de Noemi (3ème Oaks 1953), de Vimy (1952 Wild Risk) et de Midget (1953 Djébé). Cette dernière deviendra une jument-base de l’élevage Wertheimer (par ses filles Mige et Midou).
 
- Mesa
Pierre Corbière rachète, lors des ventes des Etablissements Chéri en avril 1932, la part de son associé sur Mackwiller pour 120.000F. (une belle somme à l’époque). Va naître, alors une fille de Kircubbin, nommée Mesa (en photo de conformation ci-contre). La famille Corbière décide d’abandonner Deauville et ses ventes de yearlings, c’est dans ce contexte qu’elle vend la production soit à l’amiable soit en négociant une association. Pierre Corbière trouve un autre moyen d’exploiter la carrière de Mesa en la louant à Pierre Wertheimer, sans option d’achat.
 
A 2 ans, elle laisse entrevoir de la qualité en se classant 3ème du Grand Critérium, tout près du duo de tête, Pampeiro et surtout d’une certaine Corrida. En 1935, elle triomphe de 3 longueurs dans les 1000 Guinées (montée l’australien Rae Johnstone, premier jockey de la casaque), sous les yeux du baron Robert de Nexon, représentant de Pierre Wertheimer, lequel sera présent lors de sa 3ème place dans les Oaks. La victoire à Newmarket est le premier classique pour la casaque bleue et blanche.
 
Mesa est de retour à Nonant le Pin puis partira rapidement pour l’Angleterre, vendue (semble t’il) à Sir Malcolm McAlpine (fondateur de l’Association des Propriétaires anglais). Elle deviendra, entre autres, la grand-mère de Ratification (d’où Sassafras).
 
- Muscida, d’où Chinco et Bonito du Berlais
Née en 1938, la fille de Barneveldt (rappelons que cet étalon avait été élevé et vendu yearling par la famille Corbière) va rester la propriété de son éleveur mais louée à Roger Mathé-Dumaine pour qui elle ne prendra qu’une 4ème place d’un sprint à Longchamp pour ses débuts.
 
De retour à Nonant le Pin, elle deviendra la mère de Mirrikh (Prix La Barka pour Mme Guy Weisweiller), de Maurine, (grand-mère de Recupere et de Wanton, d’où Classic Park et Walk In The Park) et de deux pouliches vendues à Alexandre Berger (époux de Maria-Félix), Musa (grand-mère de Metatero) et de Nastia (la mère de Parandero, 2ème Grand Steeple-Chase de Paris et de Gatora, entre autres).
 
Gatora va donc devenir, la mère de Chinco et de Chinca
 
- Mouchtalette
La fille de Sir Nigel, née en 1941, est le dernier produit de Mackwiller. Moutchtalette, gardée par Pierre Corbière, a peu couru et va donner naissance à Minoutchehr, qui, sous les couleurs de Claude Derieux et l’entrainement mansonnien de Joseph Ginzbourg, va remporter le Prix Henry Delamarre (Gr.2 à la naissance des Patterns et supprimé en 1974), le Prix La Force et se classer second du Prix d’Harcourt. Placé l’année suivante sous la responsabilité d’André Adèle, il va prendre la 3ème place de la Grande Course de Haies d’Enghien (future Prix Léopold d’Orsetti).
 
Notes :
- Verwood (né en 1910 et père de Mackwiller), se classe second du Prix Lagrange (genre de Poule de Produits à l’époque) puis du Prix Noailles pour son éleveur, le comte de Berteux (Haras de Cheffreville), entrainé par Arthur Carter. Son propriétaire décède le 31 mai 1913 et ses héritiers le vendront aux enchères en juin pour 95.000 F. à Edmond Blanc qui le confie à Robert Denman. Il se classe ensuite second du Grand Prix de Deauville puis rentre au Haras de Bois Roussel.
 
Verwood, le père de Mackwiller
 
- A l’occasion de ventes de yearlings  1929, le Haras de Nonant le Pin (père et fils) réalise un joli tir groupé avec les six premiers top-prices. Parmi les yearlings se trouve un certain Barneveldt, acheté par le comte Olivier de Rivaud pour 300.000 F. et vainqueur ensuite du Grand Prix de Paris. Il débute sa nouvelle carrière d’étalon à Nonant le Pin.
 
- Il s’en est fallu de peu que la fille de Mammee, Mignon, quitte les effectifs Wertheimer et de son entraineur, Albert Swann. Gagnante à Chantilly à 2 ans d’une course à réclamer, son entourage la défend pour 100 F au-dessus de son taux fixé (40.000 F.). Que serait devenue, à posteriori, cette formidable famille ?
 
Alec Head (entraineur des Wertheimer à partir de 1949, un an après avoir raccroché son breeches de jockey) nommera sa première écurie du nom du vainqueur des King George VI and Queen Elizabeth II St., un certain Vimy, le descendant de Mammee.
 
Kircubbin, père de Mesa, qui avait remporté le Prix du Président de la République (futur Grand Prix de Saint-Cloud) après ses deux podiums dans les Irish 2000 Guinées et l’Irish Derby, faisait la monte au Haras d’Auteuil chez l’argentin, Edouard Martinez de Hoz.
 
Le Haras du Berlais
Au cœur du Poitou (près de Ceaux en Couhé), la vocation de l’élevage du Berlais à l’origine était vouée à la production de « Mules Poitevines » élevées sur des terres qui furent primées pour leur qualité à l’occasion de l’Exposition Universelle de Paris 1900. Il y avait une quarantaine de reproductrices et leurs "muletons" étaient vendus pour la plupart dans les pays méditerranéens. C’était du temps de l’arrière-arrière grand-père, de Jean-Marc Lucas, Alexandre.
Aujourd’hui, Jean-Marc (né en 1957), fils de René (ancien maire de Ceaux en Couhé) est à la tête de quelques 60 poulinières (dont une douzaine appartiennent au propriétaire des lieux). Elles vivent avec leurs rejetons (foals et yearlings) sur 160 hectares.
 
Jean-Marc Lucas tient dans ses mains une photo de Bonito du Berlais. Ils furent tous deux récompensés lors des Arqana Awards 2015 dans la catégorie obstacle du Prix de l'Exploit de l'Année
 
En 1974, la première poulinière à rejoindre le Berlais est de race arabe. Nefta (Saint-Laurent) qui, saillie dès l’âge de 3 ans, donne naissance en 1975 à Jaffa du Berlais, premier produit d’une fratrie de 21 «frangins ou frangines» dont les futurs étalons, Lark du Berlais (Baj), Nuits St-Georges (Dunixi), Njewman (Djourman). Ainsi débute l’élevage du Berlais.
 
Le premier pur-sang fut l’étalon Galant Vert, un élève du baron Guy de Rothschild. Depuis, que de chemin parcouru avec les purs......de plat, citons pêle-mêle, Turtle Bowl, Lady Vettori, Baldwina, Turtle Bow, Sign of The Wolf, Baie, Irish Wells, Bal de la Rose, Bannaby, Lucayan....... et les purs d’obstacles.
 
Notes
La Mule Poitevine, reconnue par les Haras Nationaux (un stud-book est créé en 1884), est très réputée durant la seconde moitié du 19ème siècle au point de faire la fortune des habitants de sa région. Elle est issue d’un croisement entre un étalon Baudet du Poitou et une jument de trait de race Poitevin Mulassier. Elle est souvent considérée comme meilleur animal de travail au monde.

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