"Un jour, Une casaque, racontez vos couleurs" - Episode 2 : Jean-Louis Bouchard

12/04/2021 - Grand Destin
FRANCE SIRE continue sa série :« Un jour, Une casaque : Racontez vos couleurs ! ». Après celle de Jean Claude Séroul, intéressons nous aujourd’hui à la casaque d’un homme tout aussi passionné : Jean Louis Bouchard - Couleurs : gros vert – épaulettes et toque rose

 
Jean-Louis Bouchard (photo APRH)
 

                                                                      

Criolette, cela vous dit quelque chose ? Non, sans doute pas ! C’est le nom d’une petite pouliche qui a apporté à Jean Louis Bouchard sa première victoire et vu briller sa casaque pour la première fois. C’était à Deauville en... Août 1981 sous l’entrainement de Pascal Bary. Les couleurs portées sont élégantes : vert et rose.

Le choix semble, après coup, extrêmement prémonitoire et tellement adapté avec le vert, couleur dominante de cette casaque devenue classique au fil des saisons. C’est l’espoir, la foi, l’espérance, la confiance ! N’est-ce pas là ce qui porte tout propriétaire de chevaux de courses ? Jean Louis Bouchard n’échappe sans doute pas à ce melting pot de sentiments. Cet amour pour les courses et les chevaux remonte à loin, très loin. Elevé en Beauce dans la ferme de son oncle, avec un père officier de cavalerie au Cadre Noir, le gamin a vite été contaminé par le virus au contact des chevaux de trait quotidiennement attelés pour le labeur de la terre. Il se rappelle être allé la première fois aux courses à Longchamp en 1954. Il avait 12 ans !… Que de chemin parcouru depuis !

 


Jean-Louis Bouchard avec son entraineur historique, Pascal Bary, son courtier de toujours, Gérard Larrieu, et Christophe Soumillon.



Le rose est la seconde couleur de la casaque, illuminant les épaulettes et la toque. Ton lumineux, c’est là un repère idéal pour suivre son cheval au sein d’un peloton de jockeys multicolore. Ainsi évoqué, l’attribution de ces couleurs semble avoir été si simple… Pas du tout ! La première casaque comportait, outre la toque rose, un rond également rose. C’était dans les années 80. La Société d’Encouragement (France Galop à l’époque) adressa alors un courrier à notre jeune propriétaire l’informant que c’est validé pour la toque mais pas pour le rond. Définitivement, pas moyen de voir la vie en rose !… Dont acte, on courra casaque verte, toque rose… L’histoire ne s’arrête pas là : « la Société d’Encouragement m’a écrit une nouvelle fois. Elle était très ennuyée car Madame… Jean Gabin avait vu un de mes chevaux courir et a pleuré en voyant la similitude de mes couleurs avec celles de son mari ». Gentleman et fair-play, Jean Louis Bouchard optera pour les épaulettes roses. Ultime modification de casaque et on n’y revient plus !…

 


Le victoire de Blue Canari dans le Prix du Jockey-Club 2004, sa course fétiche, qu'il a aussi remportée avec Celtic Arms, mais également en tant qu'associé de la famille Niarchos sur Dream Well et Study of Man.



Si vous demandez à ce grand entrepreneur, visionnaire, bâtisseur d’un groupe de services numériques, ce que lui inspire une éventuelle comparaison entre son domaine professionnel et le milieu des courses, la réponse est tranchée : « ce sont deux mondes tellement différents. Celui des geeks est froid et n’est pas passionnant . Celui des gens des courses est animé d’une passion qui ne s’arrête jamais ». Tout est dit ! Cette passion justement, quand l’a t il ressentie le plus intensément avec sa casaque? La réponse jaillit droit du coeur en évoquant le nom d’un seul cheval : Blue Canari, Jockey Club 2004... 17 ans plus tard, beaucoup de joie et de fierté sont encore palpables. Sierra Madre et Celtic Arms complètent ce tiercé du bonheur. La mémoire sélective est souvent bien faite pour ne retenir que le bon… Aussi, Jean Louis Bouchard évoque-t-il bien furtivement un très mauvais souvenir, en l’espèce un de ses bons chevaux qui s’est tué sous ses couleurs sur un obstacle à Auteuil. Superstitieux notre homme ? « Non, pas du tout !  De toutes façons, je ne porte pas de cravate ! »…

 


Alors, de la plate Beauce monotone au vert gazon des hippodromes parisiens, il n’y avait pas une si grande distance à parcourir pour un môme de la campagne ! Les tracteurs ont remplacé depuis bien longtemps les chevaux de labeur mais la passion est restée intacte !. Jean Louis Bouchard, l’homme en vert et rose, peut vous le certifier !

 

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