Legolas: l'anneau rouge en Lorraine
Depuis que la voie a été ouverte par Divine Light, arrivé au Haras de Lonray en 2004 pour y produire la championne Natagora, La France a pris goût à la culture japonaise, surtout lorsque celle-ci est fortement impregnée du défunt chef de race Sunday Silence.
Sunday Silence
Presque tous arrivés sous l'impulsion de Patrick Barbe, sauf le "Maktoum" Layman, les fils de Sunday Silence sont au nombre de 8 en France en 2009, avec Agnes Kamikaze et Rosen Kavalier, 2 des 3 précurseurs (Divine Light est parti en Turquie), Great Journey, Samson Happy, et tous récemment Millennium Bio et Peer Gynt.
De tous, Legolas est celui que les éleveurs français reconnaitront le plus facilement à travers sa mère, Carling, petite française devenue célèbre il y a 15 ans en gagnant le Prix de Diane puis le Prix Vermeille, associé à un tout jeune Thierry Thulliez.
Le seigneur des anneaux
Son fils Legolas fait flotter pour la 1e fois le drapeau nippon en Lorraine, mais à cette occasion le disque rouge devrait être remplacé avec un anneau.
Vendu à la famille Yoshida, Carling, élevé par l'Ecurie Delbart n'avait pas alors une origine "fashionable" mais elle a très produit au pays du soleil-levant. On connaissait le gout pour la guitare electrique de Teruya Yoshida, qui y joue lui-même avec assiduité, moins sa passion pour les aventures romanesques. Il a ainsi donné le nom de Legolas après le succès planètaire du film "Le Seigneur des Anneaux", dont Legolas Vertefeuille, fameux elfe tireur d'élite à l'arc, membre des neuf marcheurs à la poursuite de l'anneau d'or, est un des personnages principaux. En course, Legolas était juste en dessous des meilleurs, finissant 7e de l'Arima Kinen, l'Arc de Triomphe japonais.
Frère de Lohengrin
Avant Legolas, Carling avait donné l'excellent Lohengrin, dauphin de Librettist dans le Prix du Moulin de Longchamp. Il faisait honneur à l'opera de Richard Wagner dont il portait le nom inspiré de la vie de ce fils saxon de Perceval, lui même membre des chevaliers de la table ronde qui a découvert le saint-Graal à la demande du roi Arthur avant de gagner le Prix du Président de la République. Sacré destin.
Teruya Yoshida a d'ailleurs bouclé la boucle des héros risquant leur vie à chaque instant avec Brave Heart, cheval de niveau groupe rappelant bien sûr le film de Mel Gibson sur l'épopée de William Wallace, libérateur de l'Ecosse du joug anglais en 16e siècle.
Lohengrin
Le retour de Carling
Plus terre à terre, Carling (une bonne bière) ramène en France le sang de son père, le remarquable fonctionnaire du Pin Garde Royale, un fils de Mill Reef. Sachant que sa propre mère est par Carvin, Carling est porteuse des sangs qui ont prouvé 100 fois leur efficacité, sans jamais pénétrer la mode.
A noter pour les nombreux amateurs d'obstacle, ou simplement de chevaux durs, qu'un soeur de Carling par Deep Roots, nommée Coral Bird, a donné tour dernièrement un des meilleurs sauteurs de haies à Auteuil, avec Coralhasi (Kahyasi), dauphin de Monoalco dans le Grand Prix d'Automne 2008.
Carling
Une autre soeur de Carling, Laurielle issu du mystérieux Irkoust, pas du tout célèbre fils d'Iron Duke, a été recroisé à Garde Royale pour produire le robuste Laury Royale, gagnant de 6 courses dont le Prix du Nabob et aujourd'hui étalon au Haras du Commun dans la Manche.
Les étalons d'Airy
Legolas rejoint donc Anzillero à l'Elevage d'Airy, chez Claude-Yves Pelsy (lire: Lorraine coeur d'acier). Cet éleveur atypique, en tout cas situé au coeur d'une vaste exploitation agricole dans une région très rare pour le cheval de courses, parvient tous les ans à se hisser dans les hauteurs des classements en utilisant des étalons peu utilisés par ailleurs. C'est lui qui a sorti Marasali, ancien étalon national, et qui a sorti Cadoubel et Cachet Nior, qui faisaient la monte chez lui. Soit il a un pif extraordinaire pour dénicher les talents de reproducteurs, soit il possède une jumenterie magique, soit les deux.
