Manduro a sa 1e étoile : la promesse Mandaean
« Décrypter » Maxime Guyon
Il faut savoir interpréter les sourires de Maxime Guyon lorsqu’il revient de la piste. Il y a d’abord son sourire poli, tout terrain, qu’il propose à ses interlocuteurs dans la victoire comme dans la défaite. Il y a ensuite son sourire « lauréat de Groupe », éclatant, qui laisse apparaître ses incisives. Dans la gamme d’expressions du pilote d’André Fabre, il y a enfin un troisième sourire, plus rare. Celui-ci s’accompagne d’un mouvement de sourcils qui, d’horizontaux, deviennent circonflexes. Ce sourire-là indique un étonnement, une découverte et révèle l’espoir de grands succès à venir. C’est exactement celui qu’arborait le jeune mayennais après son succès avec Mandaean à Longchamp. Il faut dire que le représentant Maktoum s’est promené et Maxime Guyon a eu tout le loisir de réfréner ses ardeurs dans les deux cents derniers mètres d’un Prix de Belleville (course F) dominé de la tête et des épaules.
Maxime Guyon et son sourire révélateur
Signé Manduro
Mandaean ? S’il est le frère utérin de l’excellente Wavering (lauréate du dernier Saint-Alary), le protégé d’André Fabre est surtout l’un des premiers rejetons du crack Manduro. Si ce dernier a remporté son premier Groupe I à l’âge de 5 ans (Prix d’Ispahan), le favori désigné de l’Arc 2007 (auquel il n’a pu prendre part – victime d’une fracture bénigne dans le Prix Foy -) avait montré, comme Mandaean, des moyens dès 2 ans, terrassant de cinq longueurs ses rivaux à Cologne dans le Preis des Winterfavoriten (Groupe III). Celui-ci officie désormais à l’antenne irlandaise (Kildangan) de Darley Stud. Salez est, certes, son premier gagnant sur notre sol, mais Mandaean semble indiscutablement de qualité supérieure.
Manduro, le pre de Mandean, n'a pas été très bien accueilli sur les rings de vente pour l'instant, mais les choses peuvent changer.
Dédé de Belleville
Précoce comme sa mère, Summertime Legacy (gagnante du Prix des Réservoirs), Mandaean empruntait dimanche 16 octobre un itinéraire assez privilégié par André Fabre : le Prix de Belleville. Le maître cantilien a sellé quatre lauréats dans cette épreuve depuis 2004, il y a aussi délégué des sujets estimés, dont certains sont ensuite devenus des cracks. Lauréat à l’occasion de ses premiers pas dans ce tournoi, Hurricane Run a l’année suivante remporté l’Arc. Deuxième en 2009, Rewilding a cette saison triomphé dans la Dubai Sheema Classic et les Prince of Wales's Stakes. A un tout autre niveau, on pourrait également citer les progrès affichés par certains Fabre ayant débuté modestement dans le Belleville (voir les cas de King of Arnor ou de Mojave Moon).
Hurricane Run lors de ses débuts victorieux dans le Prix de Belleville 2004
Résultats obtenus par les protégés d’André Fabre dans le Prix de Belleville entre 2004 et 2010
2010 | King of Arnor | 7e | Gagnant du Prix Frédéric Lagrange (listed) à Vichy en 2011 |
2009 | Rewilding | 2e | Gagnant de la Dubaï Sheema Classic (Groupe 1) aux E.A.U en 2011 |
2008 | Boudin | 1er | N'a jamais recouru |
2008 | Mojave Moon | 8e | 2e du Prix Kergorlay (Groupe 2) à Deauville en 2009 |
2007 | Spider Flight | 4e | 3e du Grand Handicap de Deauville en 2010 |
2006 | Poet Laureate | 2e | 2e du Grand Prix de Deauville (Groupe 2) en 2007 |
2005 | Leitmotiv | 1er | 2e du Derby du Midi à Bordeaux-Le Bouscat (listed) en 2006 |
2004 | Hurricane Run | 1er | Lauréat du Prix de l’Arc de Triomphe en 2005 |
2003 | Karelian | 10e | Lauréat du Prix Laurent Descours (course F) à Lyon-Parilly en 2004 |
Beaucoup plus maître de son sujet que les « Belleville-Fabre Winners », Leitmotiv et Boudin, Mandaean, poulain à grande action, a relégué son plus proche rival (Mortga) à trois longueurs à la mi-octobre, faisant mieux qu’Hurricane Run lors de son succès 2004. Maxime Guyon n’a sans doute pas fini de sourire avec ce sujet dont la marge de progression semble évidente. Souhaitons simplement que celui-ci poursuive sa carrière en France…
Mandaean en promenade