Ptit Zig (Trophées Arqana) : il suffisait d'y croire
Ptit Zig lors de sa victoire dans le Prix Renaud du Vivier (Gr.1) à Auteuil.
Ptit Zig est né dans le Maine-et-Loire. Parisien, son éleveur Jean-François Vermand exploite toute la famille depuis la grand-mère. Notre homme a fait preuve d'une infinie patience. En effet, voici tout juste 30 ans qu'il a eu le 1e produit de la poulinière Amalasia, la 3e mère de Ptit Zig qui venait de l'effectif Boussac. Et jusqu'à présent, le bilan était plat comme une limande. En 4 produits, Amalasia a donné une seule lauréate... à Gramat, nommée De Bonne Figure, qui n'a donné au haras qu'une seule gagnante en 7 produits.
Une infinie patience
Car M. Vermand garde toutes les femelles comme poulinières. C'est sympa pour elles, et notamment pour Akalasiya (Labus), placée 4 fois en 27 tentatives pour 1500 euros de gains en tout. Avant de devenir la grand-mère de Ptit Zig, Akalasiya a donné 7 produits, dont seulement 2 touts petits lauréats, Asia Night à Angoulême (puis mère de 4 produits en âge de courir et 0 vainqueurs), et enfin son ultime rejeton, Red Rym. Cette fille de Denham Red a gagné une course ! Elle s'est imposée à réclamer à Pau, pour la seule fois parmi ses 4 tentatives où elle a terminé le parcours. Croyant, Jean-François Vermand, qui l'avait mise en pension chez Nicolas Madamet, l'a défendue pour 17.100 euros. Pas de chance, la pouliche n'a plus couru pendant 18 mois, puis n'est revenue que pour une seule sortie, arrêtée à Saint-Malo...
Ptit Zig, entouré de David Cottin et Paul Nicholls.
Le déclic mystérieux
Et c'est lorsque tout à coup, le miracle survint. Placée poulinière au Haras de la Rousselière chez Pierre et Nelly de la Guillonnière, comme toutes ses cousines depuis 3 décennies sans jamais rien réussir, Red Rym, saillie pour la 1e fois par Great Pretender, sort une perle ! Voici donc Ptit Zig, qui débarque à Paris chez Yannick Fouin et se classe à l'automne de ses 3 ans en 2012, 2e du Prix Piomarès et 4e du Prix Lusignan. Et même si à cette occasion, il a fini à plus de 40 longueurs du gagnant Vladimir, Ptit Zig affole les bourses anglaises lors de son passage sur le ring de Deauville lors des ventes d'automne Arqana. David Powell (Highflyer) signe le bon à 100.000 euros. Et voilà que Ptit Zig, venu du nulle part, se retrouve dans la cour très prestigieuse de Paul Nicholls, le meilleur entraineur d'obstacle en Angleterre. Gagnant pour sa rentrée en février dans un patelin pour un prix de 3.500 £, puis 3e de Gr.3 et gagnant d'un bon handicap à Sandown, Petit Zig avait été le dauphin de l'irlandais Diakali dans le Prix Alain du Breil, pendant printanier de ce Prix Renaud du Vivier. Il offre ainsi une première victoire de Groupe 1 parisienne à son mentor anglais qui avait formulé par le passé de réelles réticences face à l'état du terrain peu épargné par les pluies... Le voilà à la tête d'un compte en banque dépassant les 300.000 euros. Ptit Zig est finalement le premier de tout son injuste famille à se rappeler d'un secret fantastique : celui de la réussite. En effet, celle par qui tout est arrivé, Amalasia, était la soeur de La Sabotière, une lauréate du Grand Steeple-Chase d'Enghien devenu la grand-mère d'un champion d'Auteuil à 4 ans : Le Chablis. En 30 ans, personne ne s'en était rappelé dans toute la fratrie de Ptit Zig !