Breeze Up Osarus de Pornichet: pourquoi ça a marché ?
71% de vendus, 12.000 € de prix moyen, 16.500 de prix médian, des acheteurs venus de toute la France et un ensemble de professionnels content d'être là. La tête des gens exprime mieux que de longs tricotages si le bilan d'une opération est bon ou pas. Et nul besoin non plus de décortiquer les chiffres. ici à Osarus (voir les résultats complets), les gammes de prix n'ont évidemment rien à voir avec ceux de la Breeze Up du moi de mai d'Arqana, mais les enjeux financiers engagés non plus. En effet, les animaux présents sur le ring de ce mercredi 23 avril avaient une valeur brute, c'est à dire dans le champ au bout de la corde, pas élevée comme à Saint-Cloud. Exemple flagrant avec le lot 21, le top price à 30.000 €, la pouliche Vilna, nièce de Sokar par Slickly, présentée par par le Haras de Saint-Arnoult (Larissa Kneip), avait été "ravalée" à 5.000 € par son éleveur, Thierry de la Héronnière (Haras d'Ellon).
Le lot 46 est caractéristique de la vente de Pornichet : une fille d'Early March (2300 € la saillie), qui a été vendue 14.000 € (un peu au dessus de la moyenne) à Joël Boisnard, grand entraineur de la région.
C'est une belle souche efficace (la mère a donné 2 vainqueurs pour ses 2 premiers produits), mais pas forcément commerciale pour des ventes de yearlings. C'est là que le concept de présentation de 2 ans montés prend tout son sens. Une telle pouliche qui a très bien travaillé prend une autre envergure, qui fait oublier par exemple que la mère est issue du triste Octagonal. Voilà qui rappelle finalement assez bien l'époque des ventes de 2 ans montés d'avant la création d'Arqana, lorsqu'elles se déroulaient à Evry au début sous l'égide de Goffs France.
Très patique, le nouvel hippodrome de Pornichet se prête parfaitement à l'organisation de vente breeze up.
Ce principe qui justifie en tant qu telle la valeur ajoutée d'une vente breeze up se vérifie quasiment sur tous les lots qui ont été présentés proprement sur la piste et vendus proprement sur le ring. Quatre sujets ont dépassé le cap des 20.000 €. outre le top price, le Haras de Saint-Arnoult a également vendu pour 24.000 € le 44, un fils d'American Post et la robuste Koquette (10 vict.). Le Haras du Chêne (Yann Poirier) a bien vendu le 26, Zayev pour 26.000 €, un fils de Diableneyev provenant d'une souche Akga Khan. Touchwood Stables (écurie crée en France par l'irlandais Keith Reidy) a vendu pour 27.000 € le 16, pouliche de haute naissance puisque soeur de Coroner par Lando.
Ces plus hauts prix ont été l'oeuvre de Sylvain Vidal (Haras de la Cauvinière, homme parmi les actifs sur tous les rings français. Mandore International (Nicolas de Watrigant) est le seul courtier à s'être distingué, mais beaucoup d'entraineurs ont "lâché les chevaux" : les locaux Joël Boisnard et Patrick Monfort, le normand Jean-Vincent Toux, les marseillais Keven Borgel et Mickey Gentile, et surtout le parisien Cédric Boutin qui a acheté 6 lots pour un total de 50.500 €.
Voir le différé complet de la vente breeze up Osarus à Pornichet (passages sur le ring)
Pourtant tout cela était très loin d'être gagné d'avance. En effet, toute création d'événement est en France par nature un chemin de croix. Et Osarus restait sur une mauvaise expérience de Breeze en 2010 à La Teste, qui a eu pour conséquence l'annulation pure et simple de la 2e édition faute de candidature !
Pas facile donc pour Emmanuel Viaud et Guy Blasco de trouver des chevaux pour tenter le coup à Pornichet en 2012. Au total, ils n'ont eu que 70 inscriptions ! Cela ne laisse guère de choix et seulement 38 sujets à la finale se sont présentés. On aurait pu craindre un défaut d'intérêt pour cause de maigreur du catalogue. Mais cela n'est pas arrivé et de plus, la vente s'est déroulée sous une soleil aussi radieux que miraculeux sachant qu'une tempête sauvage s'abattait dans toute la région jusqu'à sa disparition soudaine à 9H30, quelques minutes avant le lancer du 1e canter...
Voir le canter du lot 21, top price à 30.000 €, acquis par Sylvain Vidal.
Mais outre l'organisation qui n'a pas connu de faille, le fait que les canters, non seulement diffusés en direct sur internet, étaient mis à disposition individuellement en différé sur des ordinateurs sous le hall (et très consultés !), il est apparu évident que le site du nouveau Pornichet se prêtait à merveille à l'exercice. Les installations sont toutes proches, pratiques et donc les visites des poulains très aisées. Le restaurant met agréablement en ambiance, et selon l'avis de cavaliers confirmés, les poulains apprécient de galoper sur une piste avec tournant, comme ils le font tous les matins à l'entrainement. Bref, pas besoin de plus pour donner le sourire, et donc la confiance nécessaire pour l'achat de chevaux de courses.