Prix Royal Oak : l'incroyable histoire de Les Beaufs et les Seignoux

29/10/2012 - Grand Destin
Comment y croire ? Un cheval acquis à l'amiable 3500 € aux 1e ventes Osarus du Lion d'Angers en 2010 décroche le dernier Gr.1 de Longchamp. Et pourtant oui, c'est une grande première dans le Prix Royal Oak pour Les Beaufs et tout son entourage qui vit un rêve éveillé.
L'année 2012 a été marquée par la belle histoire de Saonois, le cheval du boulanger entrainé à Lyon et passé par les réclamers à 2 ans avant de gagner le Prix du Jockey-Club. Dans notre pays de gaulois, les Astérix qui résistent encore et toujours aux envahisseurs se régénèrent comme par miracle et en voilà un 2e dans la même année : Les Beaufs.
 
Tout son entourage de l'éleveur au jockey jusqu'à l'organisateur de la vente, c'est une grande 1e dans un Gr.1 en plat, et même dans un Groupe en plat tout court ! Et c'est sans doute une 1e mondiale dans un Gr.1: un jockey de 19 ans gagne pour un entraineur qui est...sa mère !
 
Vive les campagnes de France
 
Les Beaufs est le premier vainqueur (depuis l'après-guerre) du Prix Royal-Oak entraîné en province. Cette année la province a gagné 4 Gr.1 (Poule d'Essai des Poulains, Jockey-Club, Diane, Royal Oak. Depuis l'après-guerre, la Mayenne n'avait jamais gagné de Gr.1.....
 
 
 
A 19 ans Julien Guillochon remporte son 1e Gr.1 en selle sur Les Beaufs, cheval entrainé par sa mère. (PHOTOS APRH)


Ainsi va la vie de ce Les Beaufs. Il est entrainé dans une petite écurie familiale du côté de Château-Gontier en Mayenne, dans les anciennes écuries d'André Lamy qui a eu son heure de gloire dans les cross des années 80. Valérie Seignoux n'a pas beaucoup de chevaux mais une bonne réussite dans l'ouest en plat et en obstacle. La voilà propulsée sur le devant de la scène internationale !
 
Les parents, les enfants, les oncles, tantes et beaufs
 
Avec son cheval, sous la casaque de ses amis portée par son propre fils, Julien Guillochon, qui est le neveu de Jean-Luc Guillochon (par son mère née Fouassier, à l'époque avec Yannick Guillochon) et d'Adrien Fouassier (par sa mère). Encore bien jeune, Julien Guillochon venait de conclure 2e du Prix Chaudenay (Gr.2) la veille de l'Arc avec son pensionnaire qui avait de l'allant. Là, il a encore osé quelque chose de plus fort. Il a prix 8 longueurs, a laissé souffler son cheval dans la fausse ligne droite, le temps de laisser ses rivaux le croire battu, puis il est reparti comme une fleur et son jockey ne s'est plus retourné. On imagine la joie familiale avec aussi les 2 co-propriétaires Stéphane Seignoux, ancien jockey d'obstacle, mari de Valérie, et Laurent Mustière, qui se surnomment entre eux...les beaufs tout simplement parce qu'ils sont beaux-frères..

D'où le nom du poulain qui a été décidé par défaut d'accord des beaufs en question sur le choix d'un nom. La patronne avait clot le long débat par un " si c'est comme ça, il s'appellera Les Beaufs ! "
 
 
 
 
Valérie Seignoux est venue rejoindre son pensionnaire et son fils.
 
 
 Tardif, il n’a débuté qu’en avril de ses 3 ans à Lisieux dans l’anonymat le plus total avec à la clé une 7e place montée par Valérie Seignoux. Préparé dans l’Ouest, il brise la glace à Deauville sur 2 700m (alors qu’il avait débuté sur 2 600m !) dans une course à conditions début août. Et Les Beaufs est bon. 3e du Derby de l'Ouest (Listed), 2e du Chaudenay (Gr.2), le voilà gagnant de Gr.1 à Longchamp.

Château-Gontier n'est distant du Lion d'Angers que de quelques kilomètres. Et c'est que le destin de Les Beaufs a basculé lors de la toute 1e session de la Vente de yearlings de novembre 2010 organisée par Osarus. Cette jeune agence vit d'ailleurs comme un cadeau béni de décrocher d'emblée un Gr.1 en plat. Aucune preuve ne peut être supérieure à une telle victoire, qui tombe du ciel à quelques jours de la 3e session des ventes du Lion d'Angers, le 5 et 6 novembre, en direct sur FRANCE SIRE TV.

 
Laurent Mustière en famille.
 
 

Le frère de Les Beaufs au catalogue d'Osarus le 5 novembre au Lion d'Angers

Et comme un bonheur n'arrive jamais, le lot 129 du catalogue, présenté par le Haras de la Barbottière n'est autre que le frère de Les Beaufs ! Et celui est déjà nommé : il s'appelle YO ! On peut imaginer que ce fils de Satri ne sera pas vendu dans des conditions aussi discrètes que les malheureux 3500 € à l'amiable qui ont suffit à la famille Seignoux pour repartir avec le yearling il y a 2 ans. En effet, Pascal Noue (Haras de la Hêtraie,) venait de ressortir du ring en étant scotché sur un triste racheté 3000 €. Après une prise de contact entre les Seignoux et Pascal Noue, l'affaire était conclue! Aujourd'hui, les Seignoux ont repoussé des offres pourtant conséquentes juste avant la course...
 
Apsis s'installe à La Barbottière en 2013.
 
 
Issu d’une des plus belles souches de l’élevage de Khaled Abdullah, Juddmonte Farms, celle de Dance Routine, Kocab, Spanish Moon, Apsis était un excellent miler chez André Fabre. Lauréat du Thomas Bryon (Gr. 3) pour sa deuxième sortie à 2 ans, il n’est réapparu qu’en septembre de ses 3 ans dans le Prince d’Orange (autre Gr. 3) pour prendre une deuxième place de Delfos (étalon chez Dehesa de Milagro pour 2013). C’est à 4 et 5 ans qu’il a mûri ; double gagnant de Listed puis 1e dans le Chemin de Fer du Nord en battant les Turtle Bowl, Early March et Doctor Dino.
 
 
Apsis
 
Recruté par Pascal Noue du Haras de la Hêtraie, il rentre étalon en 2007 au prix de 2 000€. Pour sa première année de monte, sortiront les bons AQPS cités précédemment gagnants. Uzary, gagnant du Prix de L’Isle-Briand 2011 puis 2e du dernier Prix de Craon. Et Ubriska, lauréta entre autre du Prix Glorieuse.
 
C’est dans sa deuxième année de monte qu’Apsis a conçu Les Beaufs. en 2013, Apsis s'installe au Haras de la Barbottière, chez Sophie Rousselle et Stéphane Werne, à Sablé/Sarthe.
 
 

 

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