Jérôme Bourgeais, le permis d'entraîner dont les 4 derniers partants ont gagné

01/04/2023 - Actualités
Installé sur l'hippodrome du Mans, dont il est le responsable technique, le permis d'entraîner Jérôme Bourgeais connait une période faste. En effet, ses quatre derniers partants, dont deux sont issus de son élevage, se sont imposés au cours du mois de mars. 

 Jérôme Bourgeais avec Zippere, une jument qu'il a vu naître et qu'il entraîne, double lauréate en mars


Originaire de l’Anjou, fils du regretté Hubert Bourgeais, Jérôme Bourgeais a depuis son plus jeune âge été bercé par les chevaux de course. Contrairement à son père, c’est vers les chevaux de plat qu’il est attiré. Ainsi, à l’âge de 14 ans il entamera son cursus au Moulin à Vent de Gouvieux, afin de réaliser son rêve : devenir jockey. Il rentre alors en apprentissage chez le maître Alain de Royer Dupré, un personnage dont la méthode d’entraînement et le rapport au cheval vont profondément le marquer, et l’inspirer. Revenu dans l’Ouest à la fin de cette période d’apprentissage, Jérôme va mener sa carrière de jockey chez plusieurs entraîneurs, tels Bernard Bohan, Loic Prau, Bernard Renard, puis chez Cyriaque Diard. A cause de problèmes de poids, Jérôme met un terme à sa carrière de jockey en 2004, à l’âge de 32 ans.
 
 
     En aout 2022, Jérôme avait porté sa casaque, reprise en mémoire de son père Hubert, à l'occasion de la course des entraîneurs ©APRH
 
 
La bascule de jockey à entraîneur ne va pas s’effectuer immédiatement. Ce n’est qu’en 2010 que Jérôme Bourgeais décide de passer le stage pour devenir permis d’entraîner. Tout d’abord installé à Yvré-le-Pollin, chez l’ancien jockey Pascal Grollier, les premières années sont difficiles. Les chevaux qu’il a sous sa coupe peinent à obtenir de bons résultats, et enchainent les problèmes physiques. Entre temps, Jérôme va devenir responsable technique de l’hippodrome du Mans, et se mettra alors à entraîner ses chevaux sur place. La première victoire d’un de ses pensionnaires aura lieu en 2014. Mapreference Amoi, une jument achetée à l’amiable auprès de Yann Barberot, s’impose d’un petit nez seulement, sous la selle de son beau-frère Davy Bonilla.
 
 
  La première victoire de l'entraînement Bourgeais. Un succès 100% familial
 
 
Cette fille de Falco issue de l’élevage Lagasse, sera ensuite gardée comme poulinière par la famille Bourgeais. Ses deux premières pouliches, Zippere et Preferencia, nées dans le paddock juste à côté de la maison familiale, viennent toutes deux de s’imposer dans les derniers jours. Zippere avait lancé au début du mois la magnifique série de quatre victoires consécutives, après avoir obtenu le succès sur tapis vert à Deauville. Quelques jours plus tard, sa sœur Preferencia s’est imposée sous la selle de Mélanie, la fille de Jérôme dans une courses d’amateurs. Par la suite, Great Charlie, un petit-neveu du champion sprinter Marchand d’Or a gagné au Mans, avant que Zippere ne signe une nouvelle victoire, en passant cette fois le poteau en tête.
 
 Zippere après son succès à Chantilly ©APRH
 
 
A la tête d’un effectif de 5 chevaux, Jérôme Bourgeais peut compter sur l’appuis de sa femme Karine, juge à la pesée au sein de la Fédération Anjou-Maine, pour l’aider avec les chevaux à l’entraînement, ainsi que ceux à l’élevage. Dans son écurie située à quelques pas de l’hippodrome des Hunaudières, les chevaux vivent à l’année au grand air, dans des paddocks avec des grands abris paillés. Ainsi certains chevaux, récupérés dans d’autres écuries, retrouvent la plupart du temps une seconde jeunesse, et un mental de gagnant.
 
 
 Great Charlie vit à l'année au pré avec son copain Linterprète, un élève maison, frère de Zippere et Preferencia


La pression pèse désormais sur le fils de Jérôme, Baptiste Bourgeais, gentleman rider et journaliste chez France Sire. Ce dernier (qui rédige ces lignes), aura la lourde tâche samedi prochain de ne pas casser la série de victoires, en selle sur Whispering Ocean dans une course pour amateurs à Bordeaux. 
 

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