Rosières-aux-Salines : visite chez la triplette du Grand Est !
Bienvenue en Lorraine avec ses célèbres gigognes !
Comme son nom l'indique, le Grand Est en général et la Lorraine en particulier c'est hyper grand. Région assez méconnue de la France car peu touristique à part la Champagne et l'Alsace, la Lorraine abrite le fameux Haras de Rosières-aux-Salines, proche de Nancy. Le village tire son nom des très anciennes exploitations de sel qui avaient été établies ici même dès le 12e siècle par des moines ayant découvert une source d'eau salée. Cette eau était alors chauffée au feu de bois. A l'époque, le sel était absolument vital car unique moyen de conserver les aliments. L'activité de saline a perduré pendant 600 ans, jusqu'en 1760 où elle a été jugée trop coûeuse en bois. L'endroit se transforme en caserne militaire mais les soldats sont remplacés en 1766 par les chevaux du nouveau Haras Royal qui y est créé, avant de devenir National sous l'égide de Napoléon 1er.
Michel Contignon, Pascal Deshayes et Claude-Yves Pelsy, la triplette du Grand Est !
250 ans plus tard, le concept de Haras National disparaît dans la nature, qui a toutefois horreur du vide. Trois hommes, trois compères qui se connaissent depuis toujours en partageant la même passion de l'élevage, décident alors de prendre les choses en main. Michel Contignon, le tout proche voisin qui venait déjà ici en sachant à peine marcher dans les pas de son père et de son grand-père pour amener les juments aux étalons, Claude-Yves Pelsy, l'homme de Verdun et des Airy, et Pascal Deshayes, l'éleveur du Chemin des Dames, tous férus d'histoire pour vivre dans des lieux marqués à tout jamais par la 1ère guerre mondiale, ont dépensé temps et finances pour le Haras de Rosières qui a ainsi connu une 2ème jeunesse, d'autant plus que les collectivités locales y ont massivement investi dans des travaux permettant de faire fonctionner des activités équines variées sur ce vaste domaine de 14 hectares. Car s'il est situé à l'entrée de la ville, cet ex-Haras National bénéficie de paddocks et prairies qui permettent d'accueillir dans les meilleures conditions les juments qui viennent de loin pour la saison de monte.
Désormais à la tête de la partie étalons et courses, Audrey Starzan propose ainsi des prestations complètes de pension, d'élevage, de poulinages et aussi le suivi vétérinaire. Mais encore faut-il avoir des étalons attractifs si on veut faire vivre une "Scic" (Société Coopérative d'Intérêt Collectif). En effet, les éleveurs ne sont pas légions dans les alentours, outre les 3 hommes en question plus la famille Van Haaren, et il ne faut donc pas se tromper avec des étalons qui vont recevoir la plupart des juments locales tout en devant attirer quelques juments d'autres régions et de l'Allemagne.
Audrey Starzan avec son cher It's Gino, qui part dans l'ouest au Haras du Lion en 2021.
C'est d'ailleurs chez les voisins d'outre-Rhin que la "Triplette" a déniché It's Gino. C'était un coup de maître d'avoir acquis l'étalon juste avant que sa production, pourtant très limitée en nombre au début, ne brille de mille feux tant dans les groupes en plat qu'en obstacle, en Allemagne, en France, en Angleterre et en Irlande. Et les 3 hommes en ont parfaitement profité pour lui mettre de nombreuses juments, dont les produits sont attendus bientôt en piste, mais aussi pour parcourir la France en camion au gré des Salons d'Etalons et Portes Ouvertes afin y présenter leur magnfique seigneur !
Après 4 ans passés au même endroit, il était temps pour It's Gino de changer de région et pour la Triplette de trouver du sang neuf. Mais un sujet du calibre de "Gigi" n'est pas facile à trouver... Depuis plusieurs mois, Pascal Deshayes cherchait à creuser le sillon de son étalon préféré : Sea The Stars. Il voulait trouver l'un des ses fils, misant sur le très vif intérêt porté par l'Allemagne pour le nouveau chef de race, qui n'a pas de descendant installé outre-Rhin, alors que les éleveurs allemands sont très sensibles à la réussite en Angleterre de Sea The Moon, le tout 1er gagnant de Derby de Sea The Stars... devant leurs yeux à Hambourg.
Storm the Stars, un des meilleurs 3 ans anglais.
Et c'est sur ces bases que s'est construit l'échange confraternel pour un an entre l'Ouest et l'Est. Neveu de Giant's Causeway par Sea The Stars, né d'une souche extraordinairement vivante et lui-même un des meilleurs 3 ans anglais (Great Voltigeur Stakes, Gr.2, 3e Derby d'Epsom, Gr.1), Storm The Stars traverse donc la France après ses 3 premières saisons de monte passées au Haras du Lion en Anjou. It's Gino fait le chemin inverse pour le plus grand plaisir des nombreux éleveurs locaux qui avaient jusque là fait l'effort d'envoyer leurs juments saillr à l'autre bout du pays.
Wai Key Star, le portrait de son père Soldier Hollow.
La triplette ne s'est pas arrêtée là, en recrutant un autre étalon, cette fois débutant : Wai Key Star. Portrait craché de son père Soldier Hollow, un grand sire allemand qui arrive en fin de carrière, Wai Key Star est un neveu du célèbre Waky Nao et a lui-même réussi une très belle carrière. Quadruple gagnant de Groupe de 3 à 7 ans et multiple placé de Gr.1 en Allemagne, il a été très dur et consistant, deux qualités appréciées pour le plat et l'obstacle.
Indomito, le plus grand étalon de France, haut d'1,73m
Connu pour être le plus grand étalon de France, Indomito, très impressionnant du haut de son 1,73m, n'est plus excreteur de l'arthérite virale et peut donc reprendre sa vie d'étalon normalement. Arrivé à Rosières en 2018 après un début de carrière d'étalon obscur, ce fils d'Areion a donné des foals splendides en 2019 chez les Contignon et les Deshayes.
Quant à Rob Roy, autre géant noir lui aussi a connu un destin à rebondissement. Arrivé en France en 2015, il s'est installé à Rosières en 2019 et a sorti récemment Horsa d'Airy, une 3 ans AQPS qui a gagné le 31 octobre sur les haies de Moulins pour Gabriel Leenders.