La Barka 2015 pour l'anglais Ballynagour : fingers in the nose !
Ballynagour, monté par Tom Scudamore, va s'imposer dans le Prix La Barka 2015 (PHOTOS APRH)
Fils de Martin Pipe, l'homme qui a le 1e, tel Moïse, ouvert un large passage dans la Mer pour que tous les meilleurs sauteurs français traversent la Manche, David Pipe achètent aussi beaucoup en France, mais gèrent ses chevaux un peu différemment, de façon moins "fordiste" que son père, lequel exploitait très rapidement mais rarement pour longtemps ses achats dans la foulée de leur exportation. Suivant l'exemple de l'irlandais WIllie Mullins, déjà imité par Paul Nicholls, Pipe a décidé d'ouvrir le bouquin des engagements français. Il est tombé de son canapé en voyant les allocations a décidé de disputer le Prix La Barka, épreuve préparatoire à la Grande Course de Haies d'Auteuil, Gr.2 doté de 79.000 € au vainqueur, et qui la course d'Auteuil qui est le plus souvent tombée dans une escarcelle anglaise ou irlandaise.
Une fois de plus, ce succès et même ce trio est tout à fait logique. Cela devrait même arriver tout le temps puisque les anglais achètent tout ce qui se fait de mieux à Auteuil, mais aussi tous les bons débutants de province, ainsi que tous les poulains bien nés dans les prés. Ne restent pour les entraineurs français que les origines bizarres, les handicapés, les tardifs, les oubliés, les alezans, le seconds couteaux en tout genre (nombreux !), et les pouliches. Encore que, suivant l'exemple de Willie Mullins (toujours lui), les anglais se mettent à acheter de plus en plus de femelles.
David Pipe est fou de joie au retour de Ballynagour. Sauf erreur de ma part, il enlève sa 1e course à Auteuil, n'ayant eu que très peu de partants en tout cas.
La situation des entraineurs français est donc l'inverse absolu de celles des entraineurs anglais. Les uns recoivent les laissés pour compte à l'école primaire et doivent en faire des polytechniciens (ou faire croire qu'ils vont le devenir), les autres piochent dans l'élite des surdoués au collège, des bacheliers avec mentions voire des plus brillants thésards...Reste à ne pas tout casser sur leurs foutues pistes en montée à l'entrainement.
Si son dauphin Val de Ferbet présente un profil très habituel, c'est à dire AQPS né, elévé et révélé en France avant son achat par Willie Mullins, Ballynagour a lui un destin atypique. Il est né en Irlande, d'un croisement archi-classique pour l'obstacle (Shantou sur Simply Great). Comme tout bon irlandais, il débute à 5 ans seulement, mais en France car son propriétaire Allan Stennett l'a confié à Jehan Bertran de Balanda pour un début de carrière très rentable, grâce à 2 victoires à Enghien et Auteuil plus quelques places qui lui rapportent environ 80.000 €. Mais le truc rigolo, c'est que Ballynagour n'a pas réellement débuté chez Balanda. En effet, Stennett avait acheté Ballynagour après sa victoire dans un Point to Point en novembre 2010 à Kirkistown en Irlande. Les Point to Point sont des courses d'obstacle traditionnelles pour des chevaux ionscrits dans des équipages de chasse, qui servent d'école de formation pour les futures courses "officielles". Ce sont des steeple-chase avec des gros fences. Alors même si la plupart des entraineurs anglais sont incapables de dresser un cheval d'obstacle, ce qui est un comble pour des professsionnels de l'obstacle, là ils n'ont plus rien à faire car leurs pensionnaires sont déjà expérimentés sur les "gros" avant de redescendre sur les petites hurdles. Fingers in the nose !