Thomas Poteaux : des poneys aux chevaux, et toujours au grand galop
Thomas Poteaux, entouré par sa famille, aura brillé le lundi 15 août à Vittel en selle sur Icare d'Arthel, pour sa toute première apparition dans le rang des amateurs
2022 restera comme une année à part dans la vie de Thomas Poteaux. En effet, après avoir brillamment obtenu sa licence de gentleman-rider début mai, ce jeune homme de 16 ans originaire de l'Oise (60) est parvenu à atteindre deux objectifs qui lui étaient chers. Le premier, réussir à s'imposer lors d'une course de poneys, lui qui figure sur les programmes du circuit depuis maintenant trois ans. Un but atteint fin juillet lors du Point-to-Point à Poneys de Durtal (49), puisqu'il a remporté à la manière des forts le Prix Alliance Equine avec Shegora, pour le plus grand bonheur de ses petits frères et de ses parents, Amélie et Hervé, qu'il "ne remerciera jamais assez pour tout ce qu'ils font pour lui et sa passion".
Thomas Poteaux, victorieux avec Shegora dans le Prix Alliance Equine lors du Point-to-Point à Poneys de Durtal (49), en juillet dernier
Le deuxième, parvenir également à passer le poteau en tête, mais en course officielle cette fois-ci. Une tâche pareillement menée à bien lundi dernier à Vittel dans le Prix de Suriauville, épreuve plate pour AQPS de 4 & 5 ans réservée aux gentlemen-riders et aux cavalières, que Thomas Poteaux est parvenu à remporter sous le déluge vosgien avec Icare d'Arthel. Un fils de Free Port Lux "diplômé" du Chaser Day 2020, qui défend la casaque et l'élevage nivernais du comte Guillaume de Brondeau et l'entraînement bourbonnais d'Emmanuel Clayeux, lesquels offrent donc un tout premier succès "officiel" à ce néo-gentleman-rider. Mais surtout, dès la première sortie du jeune homme dans ce registre !
Emmanuel Clayeux, toujours soucieux de donner "un coup d'pouce" à la jeunesse, a permis à Thomas Poteaux de remporter sa première course officielle chez les amateurs ...dès sa première tentative à ce niveau !
À la suite de ce "coup d'essai/coup de maître", Thomas Poteaux nous a déclaré : "Je suis vraiment super content ! Le cheval est très bien sorti des boîtes. J'ai ensuite pu le reprendre et le placer dans le dos des animateurs, bien calé côté corde. Dans le tournant final, le passage s'est ouvert et j'ai pu le lancer en dedans. Il a ensuite fait tout le reste. J'ai quand même eu un peu peur au passage du poteau d'arrivée, pensant qu'il restait encore un tour à parcourir. Je ne voulais surtout pas me faire avoir, comme cela a déjà pu arriver à d'autres (rires). Mais après coup, j'ai compris que c'était bon et j'ai enfin pu réaliser que j'avais gagné, et ce dès ma première course officielle en plus."
Thomas Poteaux lors de sa victoire avec Icare d'Arthel à Vittel, pour sa grande première en course officielle (© Facebook Hervé Poteaux)
Il a ajouté : "Je souhaite remercier M. de Brondeau et Emmanuel Clayeux de m'avoir accordé leur confiance. Pendant mes vacances scolaires, j'ai eu la chance d'aller monter à plusieurs reprises à l'entraînement chez ce dernier. Lors du French Point-to-Point, en juillet, je lui avais dit que j'avais obtenu récemment ma licence de gentleman-rider et que j'espérais pouvoir débuter en course officielle d'ici la fin de saison. Il m'avait dit qu'il garderait ça dans un coin de sa tête. Et la semaine dernière, il m'a appelé pour me demander si je pouvais monter pour lui le lundi 15 août, à Vittel. Je ne le remercierai jamais assez de m'avoir tendu la main comme il l'a fait."
Thomas Poteaux lors du dernier French Point-to-Point de Vaumas chez Emmanuel Clayeux, en juillet 2022
Non issu du sérail, ayant découvert l'équitation classique dès l'âge de 4 ans, qu'il a ensuite pratiquée jusqu'à ses 14 ans, Thomas Poteaux a eu le déclic de devenir jockey le jour où "Maman m'a emmené pour la première fois sur un hippodrome". Habitant Verneuil-en-Halatte (Oise), soit à deux pas seulement de Chantilly et de Lamorlaye, Thomas Poteaux a profité des stages découverte de l'AFASEC - École des Courses Hippiques pour découvrir l'entraînement et apprendre à monter sur des pur-sang. Il nous raconte : "J'ai tout d'abord été accueilli chez Nicolas Caullery, chez qui je vais encore monter quelques lots aujourd'hui, et où j'ai tout appris. Grâce à l'AFASEC, j'ai ensuite pu monter chez d'autres entraîneurs de l'Oise, me faire d'autres contacts dans l'univers des courses et surtout découvrir les courses de poneys, et l'association Poneys au Galop de Cécile Madamet".
L'entraîneur cantilien Nicolas Caullery, chez qui Thomas Poteaux a beaucoup appris (© APRH)
À ce sujet, il ajoute : "Cela m'a vraiment été bénéfique durant ces trois dernières années, à tous les points de vue. On peut pratiquer toutes les disciplines du galop, se perfectionner dans chacune d'entre elles, apprendre à gérer sa monture dans un peloton, à la façon de réagir dans une situation bien précise ... comme les vrais jockeys, en fait ! Et puis surtout, on a la chance de rencontrer énormément de personnes avec qui on peut facilement partager notre passion. Grâce à cela, j'ai vécu des moments formidables que je n'oublierai jamais".
Thomas Poteaux (à gauche), un jeune pilote aussi à l'aise en plat qu'en obstacle
De ces rencontres, Thomas Poteaux a su en tirer la quintessence. Travailleur acharné, n'ayant cessé de progresser aux dires de ses mentors au fil des saisons, il s'est vu offrir l'opportunité de monter régulièrement à l'entraînement chez des entraîneurs de renom. Non seulement du microcosme hippique français, comme Emmanuel Clayeux donc, mais aussi Adrien Fouassier, Camille & Philippe Peltier, ainsi qu'outre-Manche, puisqu'il a notamment fait un séjour en Irlande chez le top entraîneur d’obstacle Willie Mullins. Car si le jeune homme voue un culte au crack-jockey de plat Cristian Demuro, il n'en demeure pas moins éperdument amoureux de la discipline de l'obstacle, dans laquelle il tend à s'illustrer dans le futur. Il nous explique : "L'année dernière, Jérôme Ju (Femmes en Course) m'a emmené à Auteuil et m'a présenté à Giada Menato, chez qui j'ai appris à sauter et à bien mécaniser les chevaux sur l'obstacle. C'est une discipline que j'adore pour toutes les sensations qu'elle procure, et dans laquelle j'espère pouvoir me faire plaisir en tant que gentleman-rider".
Thomas Poteaux dans ses oeuvres sur "la terre" du Lion-d'Angers, en juillet dernier, lors de la 7e étape du France Sire Poneys Cross Challenge
Car cette voie de l'amateurisme, Thomas Poteaux compte bien continuer à l'emprunter, et ce le plus longtemps possible : "Je vais rentrer en première professionnelle en septembre, et j'aimerais par la suite faire un BTS en Management et Gestion. Mon objectif est de devenir entraîneur. Avant cela, j'aimerais pourquoi pas prendre ma licence de jockey d'obstacle. Mais j'ai encore tout le temps d'y réfléchir. Pour le moment, je veux rester dans le rang des amateurs, gagner le plus de courses possible et espérer pouvoir participer un jour au circuit de la Fegentri, qui m'intéresse tout particulièrement". Souhaitons-lui de voir cet autre souhait se réaliser lui aussi désormais !