Les 5 chevaux français qui vont briller au plus haut niveau en 2025

 

Depuis de très nombreuses semaines, Christopher Head n’a de cesse de répéter que Maranoa Charlie est le meilleur cheval qu’il n’ait jamais entraîné. Une déclaration lourde de sens lorsque l’on sait que le jeune professionnel cantilien a eu entre ses mains des chevaux de la trempe de Big Rock, Blue Rose Cen, Ramatuelle et autre Sibilla Spain. Avec son physique de déménageur, le fils de Wootton Bassett a mis ses adversaires au supplice lors de ses trois premières sorties, imprimant un train d’enfer, sans jamais faiblir. Lui qui paraissait quasi imbattable a toutefois connu sa première défaite dans le Critérium International. Plus tendu qu’à l’accoutumée à Saint-Cloud, sur une piste lourde qui plus est, Maranoa Charlie a calé à 350 mètres du poteau, se faisant avaler par les poulains irlandais.

 

 

Malgré cette déconvenue, Christopher Head n’a pas perdu confiance en son protégé et a réitéré ses louanges. Comme prévu depuis longtemps, le poulain va être orienté vers les classiques du printemps, notamment la Poule d’Essai des Poulains, à moins que comme Ramatuelle, il ne traverse la Manche pour participer aux Guinées, sur la ligne droite de Newmarket. Comme avec Ramatuelle, la question de la tenue risque toutefois de rapidement se poser, au vu du style dégagé par le poulain.

 

 

      Il est rare de voir un cheval remporter un Groupe avec un tel écart ©APRH

 

 

 

Zarigana, ce nom a été sur toutes les lèvres des amoureux de courses à la fin de l’été dernier. Cette petite fille de l’illustre Zarkava a réalisé deux éclairs de classe rares lors de ses succès à Chantilly et à Longchamp dans le Prix d’Aumale (Gr.3). Partie écrasée d’argent dans le Prix Marcel Boussac, la fille de Siyouni semblait aller par-dessus le lot à 400 mètres du poteau, son jockey Mickael Barzalona ne lui ayant encore rien demandé, tandis que tous les autres chevaux étaient déjà montés. Après avoir placé son accélération, Zarigana n’a pas réussi à se défaire de sa compagne d’entraînement Vertical Blue qui sur le poteau venait lui chiper la victoire du plus court des nez.

 

 

De par cette courte défaite, Zarigana n’a pas obtenu le plus haut rating des pouliches de 2 ans, Vertical Blue la devançant d’une livre (51,5 contre 51). Cependant, Zarigana semble posséder plus de classe et de marge de progression que sa voisine de box, qui avait couru davantage, et a sans doute davantage apprécié le terrain très souple. Les deux meilleures pouliches françaises pour l’heure devraient nous offrir des matchs retour dans les épreuves menant vers les Classiques pour femelles l’an prochain. Zarigana aura l’occasion d’essayer d’imiter sa grand-mère qui avait enlevé la Poule et le Diane avant de briller face aux chevaux d’âge à l’automne. Le chemin reste encore long, mais on a déjà hâte de la revoir.

 

 

 

 

 

 

Parmi les meilleurs mâles de 3 ans de la saison passée, nous n’avons pas choisi de retenir les évidents Goliath, Calandagan. Ces champions étant hongres, le programme français, notamment l’Arc leur est fermé. Nous lui avons préféré Fast Tracker. Un choix qui peut surprendre, puisque le pensionnaire d’Henri-Alex Pantall n’a jamais brillé au niveau Groupe, et est classé seulement 21^e au rating des 3 ans avec une valeur 50. Parti favori du Prix du Jockey Club après son envolée dans le Prix de Suresnes (L.), Fast Tracker a trop consommé ce jour-là et a rendu les armes rapidement. Lors de sa sortie suivante, il a tiré durant 1600 des 2000 mètres d’un Prix du Prince d’Orange (Gr.3) complètement cadenassé. Malgré cela il a tout de même fini en avançant, obtenant la plus grande vitesse des 400m au 200m de la course avec 66,6 km/h. Mi-octobre, il n’a laissé aucune chance dans un Prix Le Fabuleux (L.) disputé en terrain lourd.

 

 

Doté d’un physique très puissant, Fast Tracker semble posséder tout en magasin pour démontrer son plein potentiel à 4 ans. L’an prochain ce fils de Churchill pourrait être la révélation chez les chevaux d’âge, à l’image d’un Haya Zark cette année. Il semble posséder le profil idéal d’ailleurs pour prétendre à la victoire dans les deux Grs.1 de Longchamp du début d’année, à savoir les Prix Ganay et d’Ispahan, sur 2100 et 1850 mètres. Si le cheval apprend à se gérer d’avantage, il pourrait même être au départ de l’Arc, dans un terrain souvent très souple qui ne le dérangera pas.

 

 

 

 

 

 

Le Prix de l’Arc de Triomphe, Aventure le connait bien. Pendant quelques secondes, la pouliche de Christophe Ferland a fait figure de lauréate avant que comme dans le Prix Vermeille, son aîné Bluestocking ne douche les espoirs de son entourage. Quelques mois plus tôt, les frères Wertheimer avaient décidé de payer 66 000 € pour la supplémenter dans le Prix de Diane, disputé deux semaines après son envolée dans le Prix de Royaumont (Gr.3). Quatrième tout près dans les Oaks française, Aventure a justifié cet investissement. Si elle n’est pas très impressionnante physiquement, cette fille de Sea The Stars a un cœur plus gros qu’elle et répond toujours présent.

 

 

En 2025, Aventure ne croisera plus la route de Bluestocking qui a s’est retirée au haras. Si l’on ne connait pas encore précisément son agenda, nul doute que la date du 5 octobre a déjà été cochée. Véritable jument de 2400 mètres, Aventure pourrait voyager, notamment en Angleterre pour y affronter l’élite des chevaux sur la distance classique. Elle pourrait aussi rester en France et courir des épreuves comme le Grand Prix de Saint-Cloud, le Vermeille avant de retenter sa chance dans l’Arc, en espérant pourquoi pas gagner un rang cette année.

 

 

 

 

 

 

Sous pavillon Ammerland jusqu’à l’été de ses 3 ans, Sevenna’s Knight a démarré sa carrière dans un quasi anonymat. Après avoir ouvert son palmarès lors de sa 5^e sortie seulement dans une C2 à Compiègne sur 2800 mètres, le fils de Camelot a été acquis par les australiens de Oti Management, qui l’ont gardé aux bons soins d’André Fabre. Au fil de ses sorties sur les longues distances, Sevenna’s Knight n’a cessé de progresser. En avril il remporte son premier Gr.3, puis son premier Gr.2 un mois plus tard. Après avoir remporté en septembre le Prix Gladiateur (Gr.3), André Fabre décide de l’aligner au départ de l’Arc. Un pari osé sur le papier, mais finalement le poulain réalisa une grande performance, se classant 5^e, étant le seul cheval dans le Quinté à être revenu des derniers rangs.

 

 

Alors qu’il était le grand favori du Prix Royal Oak (Gr.1) à Saint-Cloud, Sevenna’s Knight a dû s’incliner face au tenant du titre Double Major. Une défaite qui peut s’expliquer par une saison qui fut chargée, avec 8 courses courues, dont une à Dubaï. Lui qui a réalisé les meilleures performances de sa carrière en fin d’année de 4 ans s’annonce redoutable l’année prochaine. Il devrait de nouveau croiser le fer au plus haut niveau avec Double Major, lui aussi conservé à l’entraînement pour 2025. A voir si André Fabre se laisse de nouveau tenter par l’Arc, à moins qu’il ne choisisse de l’aligner au départ de la Melboune Cup …