Wertheimer et frère : la saison la plus dominante de l'histoire moderne

28/11/2024 - Actualités
Portée par ses 3 ans Aventure et Sosie, l’écurie Wertheimer et frère a d’ors et déjà  explosé le record de gains en une saison, avec quelques 7,2 millions glanés par leurs représentants.  

 Alain et Gerard Wertheimer ont vu leur casaque briller de mille feux cette saison


Historique. Tel est le mot juste pour qualifier la saison 2024 réalisée par Wertheimer et frère. A la fin novembre, alors qu’il reste officiellement plus d'un mois de compétition, mais que les plus gros morceaux du calendrier son dernière nous, l’écurie figure tout en haut des classements des propriétaires et des éleveurs. L’écurie des propriétaires de Channel a cumulé quelques 7,2 millions de gains depuis le premier janvier. Il s’agit de la saison la plus dominante jamais réalisée par un propriétaire depuis le début des année 2000 et le passage du franc à l’euro. Le précédent record, détenu par le Prince Aga Khan datait de 2010 - année de Sarafina, Behkabad, Siyouni et consort – s’élevait à 6,2 millions d’euros, soit 1 million de moins !
 
 
  Les frères Wertheimer font tomber le record détenu par le Prince Aga Khan
 
 
Pour arriver à de tels résultats il faut logiquement des éléments moteurs, capables de décrocher d’énormes allocations dans les épreuves d’élite, notamment la principale d’entre elles : le Prix de l’Arc de Triomphe. S’ils n’ont pas réussi à briguer les 2,857 millions d’euros promis au vainqueur de notre course phare, Aventure et Sosie, ont apporté près d’1,5 millions d’euros dans la cagnotte. Si la pouliche n’a pas remporté de Gr.1, elle a conclu 2e de l’Arc et du Vermeille, ainsi qu’au 4e rang du Diane. Sosie a quant à lui offert le tout premier Grand Prix de Paris à la casaque, quelques semaines après sa 3e place dans le Jockey Club. Au total, les frères Wertheimer ont remporté 26 Groupes et Listeds dans l’hexagone cette saison, avec un effectif de 93 chevaux ayant couru.
 
 
   Un record permis en partie par les résultats d'Aventure et Sosie ©APRH
 
 
Cette domination outrageuse est le résultat d’un travail de très longue haleine. L’histoire de la famille Wertheimer avec les courses remonte à 1911. Le 31 mai de cette année-là, Pierre Wertheimer, le grand-père d’Alain et Gerard voit pour la première fois sa casaque bleue, coutures, manches et toque blanches se produire sur un hippodrome, celui de feu le Tremblay. La dynastie Wertheimer se poursuivit avec le fils de Pierre, Jacques. Puis à la mort de ce dernier ses fils Alain et Gerard reprirent le flambeau. Propriétaires et surtout éleveurs dans l’âme, les Wertheimer n’ont cessé de sculpter leur élevage au fil des décennies. Longtemps conseillés par Alec Head, les Wertheimer ont pendant de nombreuses années fait leurs achats à Keeneland, pour mettre la main sur la crème de la génétique américaine. Américaine du nord naturellement, mais aussi du sud.
 
 
 Alec Head et Alain Wertheimer
 
 
En effet, les Wertheimer n’ont pas eu peur de l’exotisme, et ont consenti plusieurs fois à des gros investissements sur des juments venues du Brésil ou d’Argentine. Cela a été le cas de Safari Queen, une jument brésilienne acquise 425 000$, qui a ensuite donné la lauréate de Prix Saint-Alary Queen’s Jewel. S’ils n’achètent plus de yearlings depuis quelques saisons, l’écurie managée par Pierre-Yves Bureau apporte toujours du sang neuf à son effectif de juments. Une politique qui diffère de celle de son principal rival national, le Prince Aga Khan. Ils avaient acquis l’allemande Sahel, une propre sœur des champions Schiaparelli (Derby Allemand, Preis Von Europa Grs.1), Samum (Derby allemand, Grosser Preis Von Baden Grs.1) et Salve Regina (Preis der Diana Gr.1), qui est devenue la grand-mère de Sosie. 
 
 
   Le Haras de St Leonard là où naissent les futurs champions de l'écurie

Voir aussi...