Karakta : quand l'expérience fait confiance à la jeunesse pour une grande première
Etienne d'Andigné, Valentin Morin et Nicolas de Lageneste réunis autour de Karakta après la victoire dans le Prix Général de Saint Didier (aprh)
Pour Nicolas de Lageneste, gagner un Groupe n'est plus une première, mais toutefois un bonheur à chaque fois renouvelé. L'homme du Haras de Saint Voir devrait sauf coup de tonnerre finir 2023 en tant que tête de liste chez les propriétaires et éleveurs en obstacle. Fédérateur par nature, il a depuis bien des années construit sa réussite en misant sur les jeunes entraîneurs... et jockeys ! C'est ainsi que Nicolas de Lageneste a remporté un nouveau Groupe hier grâce à Karakta dans le Prix Général de Saint Didier (Gr.3). Et s'il a dû quelque part s'y habituer, ce n'est pas le cas du duo Etienne d'Andigné et Valentin Morin, qui a vécu une grande première à ce niveau.
Karakta vient arracher la victoire à Bon Garçon, qui avait semblé la dominer au saut de la dernière haie (aprh)
Les 2 sont des jeunes dans tout les sens du terme. Déjà parce qu'ils ne sont pas vieux. Mais aussi parce que Etienne ne boucle que 5e saison en tant qu'entraîneur, et que Valentin Morin, s'il a déjà un peu de bouteille, est finalement un jeune jockey d'obstacle après avoir connu une première partie de carrière dans le trot. Ils se sont bien trouvés, travaillant ensemble depuis l'hiver dernier. Déjà remarqué ces 2 dernières saisons avec un gagnant de Jacques de Vienne (Irish Point) et un premier gagnant à Auteuil, Etienne d'Andigné a passé un cap en 2023, coincidant avec son arrivée à l'Ecurie des Sables chez la famille Guimard.
L'Ecurie des Sables, chez la famille Guimard, où Etienne d'Andigné est installé depuis le printemps
Au 1er décembre, Etienne a atteint les 33 gagnants, soit plus du double de l'exercice 2022, avec seulement 143 partants. Valentin Morin boucle aussi sa meilleure saison avec 32 gagnants, dont 31 en obstacle, lui permettant de toquer aux portes du top 10. Ensemble, les deux jeunes ont progressé et passé les paliers. Etienne d'Andigné venait de gagner les 2 premières Listeds de sa carrière dans les Grand Steeple de Nantes et d'Angers; ce dernier avec Valentin Morin. Hier, Karakta les a propulsés dans la cour de grands, pour une casaque prestigieuse que chaque jeune amateur d'obstacle rêve un jour d'avoir à la maison... et parfois les rêves se réalisent !
Rendons Grâce, l'illustre oncle de Karakta, dans ses oeuvres à Auteuil (aprh)
Très bien née, puisque nièce de Rendons Grâce et Homme du Jour par Karaktar, Karakta n'est point grande, mais a un grand coeur, et un gros moteur ! Elle l'avait déjà montré en s'imposant dès ses débuts au printemps à Châteaubriant devant Zarflight et Light Wave, et ce assez peu de temps après avoir rejoint l'écurie en provenance de l'écurie de Grégory Elbaz. Après un break à Saint-Voir, Karakta est revenue à Paris à l'automne, mais a connu 2 échecs relatifs à Auteuil. D'abord très allante, puis montée en retrait sans vraiment comprendre ce qui lui arrivait, elle a appris de ses courses pour s'imposer à Compiègne en haies... Elle retrouvait à cette occasion Valentin Morin, qui l'avait débutée mais ne l'a pas retrouvée avant Compiègne. Hier, le duo est resté invaincu en 3 tentatives, prenant les commandes en face avant de souffler et de revenir arracher la victoire au courage face au "Chaillé-Chaillé" Bon Garçon.
Evidemment ça a tapé du pied et crié à en perdre sa voix sur l'hippodrome et à l'écurie. Gagner un 1er Groupe est un accomplissement, et la case est cochée, avant un dernier grand rendez-vous demain dans le Prix Georges Courtois (Gr.2) avec le chouchou de l'écurie Kamchatka. Mais le duo Etienne d'Andigné/Valentin Morin, lui, est déjà bien formé et prêt à aller chercher encore plus haut en 2024... La fougue de la jeunesse, tout en profitant de l'expérience des "anciens". Un bel assemblage pour gagner des courses !