Pauline Prod'homme joue les ambassadrices à St Moritz

25/02/2014 - Actualités
1ère course pour femmes sur neige : "L'histoire s'est écrite ce week-end à St Moritz". Réservé aux femmes-jockeys et aux chevaux arabes, le Sheika Fatima Bint Mubarak Ladies Championship a fait escale à St Moritz (Suisse) ce week-end et a souri à la Française Pauline Prod'homme.
Ambiance autour des stalles de départ du lac gelé de St Moritz
 
 
Pauline Prod’homme dans l’histoire
 
Lunettes de soleil, crème protectrice, bottes bien cirées mais aussi et surtout une bonne grosse dose de courage. Voilà l'attirail nécessaire pour monter le week-end dernier sur le lac gelé de St Moritz au fin fond de la Suisse dans le magnifique canton des Grisons. C'était le grand jour pour la station 5 étoiles, auto-proclamée "top of the world", qui organise depuis 1907 le spectacle sportif des courses hippiques sur neige : jour de Grand Prix des galopeurs (remporté par Future Security pour le compte du germanique Christian Von der Recke), jour de Grand Prix des Trotteurs (vainqueur : Terry Gahn) et donc jour de première course sur neige exclusivement réservé aux femmes. Intégré au projet global du Sheikh Mansoor Festival et décliné en 14 étapes à travers le monde dont une Finale à Abu Dhabi le 9 novembre prochain, le Sheika Fatima Bint Mubarak Ladies Championship posait donc ses valises pour la 1ère fois sur l'or blanc, proposant l'alléchante allocation de 30 000 euros.
 
"Le but est de proposer aux professionnels du monde entier jouant la carte des pur-sang arabes des courses très bien dotées afin qu'ils confient quelques-uns de leurs meilleurs éléments à des femmes" explique Laura Sawaya, représentante du circuit et de la famille royale. Un cheval entraîné en Suisse, un venu d'Allemagne, deux Italiens, autant de Suédois et trois venant des Pays-Bas, mais pas un seul de France, composent ainsi ce peloton hétéroclite. Hongre de 7 ans battant pavillon batave, Phraseur Kossack est de toute évidence le plus beau au rond et ça tombe bien, c'est le destrier de Pauline Prod'homme. Installant tout de suite en tête son rapide (au moins au début) partenaire, notre pilote tricolore évite ainsi les joies des projections enneigées du peloton et file vers un succès ridicule de facilité même si, en final, son dauphin finît à sa hanche.
 
Pauline Prod'homme de retour au cercle des vainqueurs
 
 
" C'est une victoire sympathique ! C'est la première fois que je montais un cheval arabe et je gagne ! Ça ne va pas très vite mais ça va jusqu'au poteau..." analyse Pauline toujours souriante. Pour Huub Otermans, le propriétaire-entraîneur hollandais vainqueur, la joie est immense : "Je l'ai depuis qu'il a 8 mois ! Sa carrière a été émaillée de quelques arrêts, n'ayant pas couru à 3 ans, mais il remporte aujourd'hui sa 6ème course ! Pour moi, il est vraiment spécial ".
 
 
Un miracle séculaire mais pour combien de temps encore ?
 

Les Jeux Olympiques d'hiver sont condamnés à terme, la faute au réchauffement climatique. Ce n'est pas France Sire qui l'affirme mais des journaux tout aussi sérieux que votre site internet préféré comme la référence Le Monde. L'hiver 2013-2014 restera dans les annales. Inondations monstres en Grande-Bretagne, températures extrêmes dans les rues de New York et de Washington, des pisteurs en t-shirt voire même torse nu en bord d'une piste de descente olympique à Sochi. On aura tout vu. A St Moritz, ce fut l'hiver le plus neigeux depuis 1956 : plus de 2 mètres de neige en bord de route des kilomètres durant dans cette fabuleuse vallée alpestre en altitude ! De quoi ravir les skieurs en doudoune Vuitton mais beaucoup moins les organisateurs du White Turf.

 

"Le trou de la discorde"

 

Les effets cumulés du poids de la neige surabondante, de sa température plus élevée que celle la glace et d'un soleil généreux à la mi-journée ont transformé ce lieu unique et fantastique en piège permanent. Le 1er des trois dimanches du meeting de St Moritz, une chute collective a lancé la saison des pires manières. Une zone invisible à l'oeil nu et même lors du tour de reconnaissance entraîna inexorablement cinq chevaux et pilotes le nez dans la neige devenue soupe sous les sabots des coursiers.

Deux semaines plus tard, une nouvelle chute, moins spectaculaire celle-là. Et dimanche, dès la 1ère, une nouvelle cascade involontaire et des chevaux qui perdirent devant les tribunes. Du propre aveu de Pauline Prod'homme : "Franchement, ayant suivi ce qui s'est passé depuis début février, j'y suis allé la boule au ventre, alors que d'habitude...Mais bon, tout s'est bien terminé, alors..." Une sorte de miracle, effectivement. Car 20 minutes avant le départ de cette course pour femmes, les palabres allaient bon train sur la piste blanche : courra ou courra pas ?

Les trous de la discorde (voir photo ci-dessus), impossibles à reboucher par définition, ont longtemps fait pencher la balance vers l'annulation pure et simple. Finalement, seules deux courses sont passées à la trappe, les autres se disputant sur un anneau à la dernière ligne droite retracée par une lice provisoire. Le mécontentement teinté d'inquiétude de nombreux jockeys ne changea rien et finalement, ô miracle, tout le monde rentra sain et sauf. Mais si les scientifiques et climatologues ne se trompent pas, réservez tout de suite vos vingt prochains dimanches de février car, comme les JO, pas certain que les courses de St Moritz durent encore des décennies. 

 

GALERIE PHOTOS

Pauline Prod'homme en selle sur Phraseur Kossack, le premier pur-sang arabe jamais monté en course par la jeune cavalière

Podium de l'étape helvétique du Sheika Fatima Bint Mubarak Ladies Champioship, même le poney fait partie du lot !

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